Une journaliste ukrainienne à la rencontre des lycéens.
Dans le cadre de « Renvoyé spécial » de la Maison des journalistes en partenariat avec le CLEMI, des élèves du lycée René Auffray à Clichy ont rencontré une journaliste venue d’Ukraine. Témoignage in situ sur les métiers des médias, l’importance du patrimoine culturel et la réalité de l’exil.
La réalité de l’exil
Mercredi 1er février dernier, la journaliste ukrainienne Nadiia Ivanova, accompagnée par la Maison des journalistes dans le cadre du dispositif Solidarité Ukraine, a participé à sa première rencontre Renvoyé spécial.
Au début de cette rencontre, la représentante de la Maison des journalistes a présenté le rôle de l’association dans l’accueil et l’aide aux journalistes exilés, dans les démarches administratives, l’accès aux droits, l’acquisition de la langue française et la sensibilisation des jeunes aux défis d’une information libre. Puis, Nadiia Ivanova a partagé avec les élèves la situation historique et actuelle de l’Ukraine, en mettant l’accent sur l’héritage culturel de son pays et la manière dont il a été affecté par la récente guerre.
« La Guerre est une expérience effrayante au quotidien, témoigne-t-elle. Il y a des sirènes qui se déclenchent tous les jours, car quand on détecte une attaque, on ne sait jamais où elle va tomber. », « Quand la guerre a commencé, poursuit-elle, j’ai passé vingt-six heures en voiture pour rejoindre Skhidnytsia [un village ukrainien] à cause du trafic. ». Pour elle qui suit anxieusement les nouvelles du conflit, le sujet reste toujours sensible.
Une voix écoutée par 7 millions d’auditeurs en Ukraine
Journaliste de radio, elle a ensuite répondu aux nombreuses questions des élèves, à propos de son métier : « Pour une interview réussie, il faut savoir mettre à l’aise son invité, comment ?, il faut le considérer comme son “meilleur ami” le temps de l’émission ». Célèbre dans son pays, avec 20 ans d’expérience, Nadiia a insisté auprès des jeunes sur l’importance de la polyvalence d’un journaliste radio, il doit savoir présenter, maîtriser la technique et capable d’improvisation, « Pour enregistrer une émission en différé, il est nécessaire de faire attention aux habitudes du moment de sa diffusion, conseille-t-elle, par exemple : est-ce qu’il faut souhaiter bon appétit, ou bonne nuit…»
Paris, ville de culture
Nadiia a partagé son quotidien et son goût pour la musique, l’impressionnisme et la gastronomie, en citant Claude Monet et Le Déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet. Ainsi que le bortsch, un plat d’Europe de l’Est originaire d’Ukraine dont elle raffole. Les élèves se sont montrés amusés par ses impressions sur Paris quand elle est arrivée en France, « J’ai toujours pensé que les Parisiens étaient froids et distants, mais finalement, ils sont beaucoup plus souriants que les Ukrainiens » confie la journaliste « Par contre les Français apprécient beaucoup plus l’alcool que les Ukrainiens » ajoute-t-elle sur le ton de l’humour. Les visages sont graves, les questions fusent. Les élèves n’en resteront pas tout à fait là. Certains ont pris des notes, d’autres des photos. Des vocations, peut-être, sont déjà là, en devenir…