Articles

Le jeudi 29 mars, le lycée Edgar Quinet de Paris (9e arr.) a reçu la journaliste Nazeeha SAEED. Originaire du Bahreïn, elle est actuellement en exil en France grâce au soutien du réseau ICORN et de la Ville de Paris, dont elle est résidente.

À l’occasion de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École®, les élèves de seconde Bac Pro Commerce avaient préparé cette rencontre avec leurs professeurs coordonnés par la professeure documentaliste Françoise JACQUES. Une action qui s’inscrit dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, menée en collaboration avec le CLEMI et avec le soutien de Presstalis.

La journaliste Nazeeha SAEED est accompagnée d’une professeure (à g.) qui assure la traduction de la rencontre en anglais. Photo © Lisa Viola ROSSI

Accompagnée d’une délégation composée de représentants de la MDJ, de la Ville de Paris ainsi que du CLEMI, Nazeeha SAEED a été reçue par les professeurs organisateur de la rencontre ainsi que par Olivier SELLIER, proviseur, et Manuel HERRAIZ proviseur adjoint pour l’enseignement professionnel.

En ouverture de cette rencontre parisienne, Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, a ainsi commencé la rencontre en présentant en quelques mots les missions de la MDJ et plus particulièrement l’opération Renvoyé Spécial. Elle était accompagnée de Lisa Viola ROSSI, chargée de mission Sensibilisation et Communication, et de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique. Marianne ACQUAVIVA, coordinatrice du CLEMI pour l’académie de Paris, sa collègue Marie-Esther D’ANJOU, ainsi que Karin FOULEDEAU de la Délégation générale aux Relations internationales de la Ville de Paris, étaient également présentes et sont intervenues pour présenter aux élèves les institutions qu’elles représentent et leur rôle dans l’opération Renvoyé Spécial.

Darline COTHIERE s’adresse aux élèves de la classe avec (de g. à d.) Olivier SELLIER, proviseur, les professeures organisatrices, Margot FELLMANN, volontaire, Nazeeha SAEED, journaliste, et Karin FOULEDEAU, représentante de la Ville de Paris. Photo © Lisa Viola ROSSI

Une élève de la classe se lève pour poser sa question à Nazeeha SAEED en anglais avec l’aide d’une professeure du lycée Edgar Quinet qui se charge de la traduction. Photo © Margot FELLMANN

L’intervention de Nazeeha SAEED a commencé par une présentation de son parcours. Elle a parlé de son pays, le Barheïn, de son travail de journaliste et des raisons qui l’ont poussée à prendre la route de l’exil. Les lycéens avaient ensuite préparé des questions en anglais. Ils ont particulièrement été intéressés à comprendre la situation politique qui a entraîné l’engagement de Nazeeha SAEED pour la liberté d’expression dans son pays. Ils ont également été très curieux de connaître les sentiments de la jeune femme et la manière dont elle vit cette période difficile.

Les professeures sont intervenues tout au long de l’échange pour encourager la réflexion des élèves. Pour conclure, l’une d’elles a invité les jeunes à exprimer un adjectif pour décrire Nazeeha SAEED : «Courageuse», «Indépendante»,  «Libre», «Forte», «Engagée». Un moment qui a fortement émue la journaliste.

Pour la remercier de sa présence, le lycée Edgar Quinet a offert un bouquet de fleurs à Nazeeha SAEED qui a été applaudie à plusieurs reprises par les jeunes et le corps enseignant.

Les réactions des élèves

« Le témoignage de Nazeeha SAEED m’a appris que la liberté de la presse n’existait pas dans tous les pays, que nous avions de la chance de vivre dans un pays libre et avec des droits. »

« Je trouve la situation des journalistes exilés très dure psychologiquement car ils n’ont pas pu s’y préparer. »

« Certains journalistes ne se laissent pas faire. Mais après, comme madame Nazeeha SAEED, ils sont emprisonnés car ils ont voulu faire leur travail, leur devoir. C’est grâce à des personnes comme elle que nous allons changer et bouger les choses. »

« J’ai été frappée par sa solitude. Elle ne voit pas souvent sa famille. »

« Nazeeha SAEED a vécu beaucoup de choses traumatisantes mais elle reste néanmoins une femme très courageuse, forte indépendante et libre. »

Sur les réseaux sociaux

 

Le vendredi 23 mars 2018, Hani ALZEITANI, journaliste syrien en exil, a été reçu au lycée général et technologique Jean Macé dans l’académie de Rennes. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a partagé son histoire et son parcours de professionnel des médias exilé auprès des élèves de seconde. Cette rencontre s’inscrit également dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018.

Originaire de Damas, Hani ALZEITANI était chercheur pour le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression. Le travail de M. ALZEITANI l’a conduit à participer comme statisticien à une dizaine de rapports dénonçant les violences faites aux journalistes syriens. Il a également participé à la surveillance des médias durant les élections de l’Assemblée du Peuple en 2008, puis des élections présidentielles. Aujourd’hui M. ALZEITANI est résident de la Maison des journalistes et participe activement au programme de sensibilisation à la liberté d’expression et aux valeurs démocratiques de la MDJ, « Renvoyé Spécial ».

Commentaires des élèves

« Ce témoignage fait réfléchir, tout d’abord, car il est bien fait. Monsieur ALZEITANI est avec nous, c’est un échange. De plus, comme il a été journaliste, il a su bien nous expliquer son histoire. »

« Ce témoignage permet d’avoir un point de vue interne sur les faits qui ont lieu en Syrie. J’ai appris beaucoup de choses. »

« Je ne pensais pas que les tortures pouvaient être aussi violentes en Syrie. »

« Je suis frappé par la violence du régime et les choses cachées qui même dans des pays libres d’expression ne sont pas assez sues. »

« On doit pouvoir se faire entendre et pour qu’une démocratie marche, il faut que toute la population échange ses opinions. »

« Je trouve très courageux ce que les journalistes en exil ont accompli dans leurs pays pour la liberté d’expression, et qu’aujourd’hui, ils témoignent. »

« Je pense que ce sont des personnes pleines de courage qui ont un mental d’acier et que malgré les menaces de morts qu’ils ont pu subir, ils restent toujours sur leurs décisions. Pour moi, ce sont de vrais combattants. »

Revue de presse

Ouest France, publié le 16 mars 2018

Journaliste camerounais et ancien résident de la MDJ, René DASSIÉ a été l’invité du LPO Jean Moulin des Andelys dans l’académie de Rouen le vendredi 23 mars. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial et de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018, le journaliste a témoigner de son parcours d’exilé auprès des lycéens.

René DASSIÉ entouré des jeunes du LPO Jean Moulin des Andelys Photos © Manon QUENEHEN

René DASSIÉ a été rédacteur en chef du journal Crises & solutions puis grand reporter pour Le Messager Quotidien avant d’en devenir le chef du service international. Parallèlement, il a lutté contre la corruption dans son pays par son engagement avec l’ONG Transparency International Cameroon. Alors qu’il publie une enquête sur les dérives de l’armée camerounaise, il est contraint de prendre la route de l’exil.

Son histoire a rencontré un vif intérêt chez son jeune public, « les élèves étaient très réceptifs » a-t-il apprécié. « Connaître mon histoire a pu leur permettre de prendre du recul par rapport à leur propre situation. » En effet, l’opération Renvoyé Spécial a également pour objectif de faire prendre conscience aux jeunes de la fragilité de la démocratie, de la chance qu’ils ont de grandir et étudier en France et de leur rôle de citoyen.

Deux heures plus tard, après un temps d’échange avec les lycéens, René DASSIÉ a prolongé son intervention à la demande des jeunes qui préparent le concours SciencesPo. Pendant une heure, il a continué avec plaisir à échanger avec eux.

Du côté des enseignants, Manon QUENEHEN a fait part de sa satisfaction : « nous sommes absolument ravis d’avoir pu bénéficier de cette rencontre qui fut d’une immense richesse. Monsieur DASSIÉ est un homme brillant, pédagogue et très sympathique dont l’expérience est d’une grande rareté, aussi désespérante soit-elle. Merci à la maison des journalistes de permettre ces échanges. »
Les réactions des élèves : à venir

Le vendredi 23 mars, Thelma CHIKWANHA, journaliste zimbabwéenne en exil, était invitée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial au lycée des Métiers de Narcé de Brain-sur-l’Authion proche d’Angers dans l’académie de Nantes. Pendant deux heures, elle a témoigné de son parcours de professionnelle de l’information exilée auprès d’une soixantaine d’élèves de seconde.

Cette rencontre s’inscrit dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018 et est subventionnée par l’ancienne Sénatrice de Maine-et-Loire, Mme Corinne Bouchoux, inscrite au titre de la Réserve parlementaire au budget du Ministère de l’Éducation nationale.

Thelma CHIKWANHA est une journaliste récompensée qui exerce depuis 2000. Elle était responsable de la direction éditoriale du Group Political Editor for Associated Newspapers of Zimbabwe, deuxième groupe médiatique du pays. Elle a également travaillé en tant que consultante en communication pour Zimbabwe Lawyers for Human Rights qui apporte un soutien juridique aux Zimbabwéens dont les droits ont été bafoués. En voyage, elle apprend qu’un collègue vient d’être agressé et est hospitalisé. Menacée, comme sa famille, elle décide de prendre la route de l’exil.

Pour la première fois, Thelma CHIKWANHA a raconté son histoire à des lycéens français. Difficile pour elle et pour eux de mettre fin à cet échange riche en enseignements. Curieux et intéressés, les jeunes ont eu l’occasion de poser de nombreuses questions, dont certaines ont particulièrement marqué la journaliste : « Quand vous avez été arrêtée, avez -vous ressenti cela comme un échec ou  une victoire, car cela signifiait que votre message avait eu un impact ? ».

Ils ont également pu découvrir que pour cette femme de 40 ans, être journaliste n’est pas simplement un métier. « Pourquoi avez-vous décidé que c’était à vous de faire ce travail ? » et « pourquoi faire cela alors que c’est si dangereux ? » ont reçu la même raison, simple et sincère : « C’est ce que je suis, c’est ma vocation de m’exprimer pour ceux qui n’ont pas le droit de parler » (« to be the voice of the voiceless », en anglais).

Réactions des élèves

« Je suis frappé car la police utilise beaucoup la violence. »

« Les policiers s’amusent à frapper les journalistes car ils ont pris des photos, c’est choquant. »

« La situation des journalistes en exil ne devrait pas exister. Ils devraient être respectés dans le monde entier. »

« L’exil est une bonne chose car les journalistes sont maintenant en sécurité, mais c’est aussi une mauvaise chose car cela veut dire qu’ils ne peuvent pas faire leur boulot en sécurité. »

« La liberté de la presse est important parce qu’elle permet de bien connaître la politique, les plus et les moins, et de bien voter. »

« Courage. Un jour tout changera et vous pourrez enfin dire la vérité pour votre pays sans craindre la menace et la mort. »

Revue de presse : à venir

Mercredi 21 mars 2018, un journaliste turc en exil, hébergé à la Maison des journalistes, a rencontré des élèves du lycée Louise Michel de Champigny-Sur-Marne, dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial et de la 29ème Semaine de la presse et des médias dans l’école®.

Accompagné de Clara LE QUELLEC, bénévole à la MDJ, le professionnel de l’information a témoigné de son parcours devant 80 lycéens de 1ère ES et STL et de plusieurs professeurs dont madame Isabelle GERARD, documentaliste, qui a coordonné pour le lycée cet événement. Pendant plus d’une heure, le journaliste turc, qui a souhaité garder l’anonymat, a livré un témoignage saisissant sur son histoire, l’épreuve indicible de l’exil, l’attente et sa reconstruction en France. S’il se considère chanceux d’avoir pu se réfugier dans l’Hexagone, ce fervent défenseur de la liberté d’expression n’oublie pas pour autant ses collègues emprisonnés, victimes de la grande purge lancée par le régime d’Erdogan après la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.

Les jeunes lycéens ont pu, grâce à ce témoignage, aborder plus en détail la situation de la Turquie et particulièrement celle de la liberté de la presse dans ce pays, considéré actuellement comme la plus grande prison du monde pour les journalistes. La rencontre a fait forte impression auprès des élèves. Un long temps d’échange, de presque une heure, a permis ensuite aux jeunes de poser de nombreuses questions au journaliste.

Que retiennent les lycéens de cette rencontre ?

« Courage, détermination, et surtout, sachez qu’avec une plume et une famille, on peut changer le monde. Non, ce n’est pas un mythe, c’est réel. on est avec vous : vivez votre plume! »

« Ce qui m’a le plus frappé dans ce témoignage, c’est son courage et sa capacité d’adaptation face à la situation. Mais aussi, à quel point l’homme en général peut faire preuve d’intelligence et de cruauté face aux autres afin d’acquérir du pouvoir. »

« Les journalistes exilés ont une vie très compliquée : ils doivent se cacher et passent leur temps à survivre. Je trouve ça irréaliste en 2018. »

« Je trouve que cette situation est inconfortable car il est inadmissible de devoir se cacher, de ne pas pouvoir appeler ses proches par peur que les services secrets l’attrapent, et de vivre avec la peur de se faire attraper tous les jours. »

« Je suis frappée par le fait que des personnes soient emprisonnées, torturées ou obligées de fuir seulement parce qu’elles ont eu des idées différentes. »

« Je ne savais pas comment était la situation en Turquie et cela m’a permis de comprendre la situation politique là-bas. »

« Ce témoignage m’aide à réaliser ce qu’il se passe dans d’autres pays. Ce ne sont plus des chiffres, mais des témoignages qui nous touchent. »

« La démocratie est importante pour que la population puisse accéder à des informations et ne pas être embrigadée dans une politique autoritaire où la presse n’est pas libre mais au contraire doit publié ce que l’Etat veut. »

Revue de presse

94citoyens.com, « Un journaliste turc raconte son exil aux lycéens de Louise Michel à Champigny », publié le 21 mars par Pierre H. 

Sakher EDRIS, journaliste syrien en exil, s’est rendu à Calais le mercredi 21 mars pour y rencontrer les élèves du lycée Léonard de Vinci. Grâce au programme Renvoyé Spécial Pas-de-Calais, il a partager son histoire et son engagement de la liberté de la presse avec deux classes de Première S et ES.

Cette rencontre s’inscrit dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018 et est organisée dans le cadre de RS Pas-de-Calais avec le soutien de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT).

Photo © Lycée Léonard de Vinci

Le parcours de vie et professionnel de Sakher EDRIS, exilé en France depuis plusieurs années,  permet de mettre en lumière la situation des droits de l’homme en Syrie ainsi que dans les pays du Moyen-Orient. Fils et neveu d’opposants politiques syriens, le journaliste a travaillé pour plusieurs médias télévisés renommés dont ceux des chaînes Dubai Tv et Al Arabyia News. Il a aussi produit des émissions politiques et sociétales dont certaines récompensées. Il est aussi l’auteur de reportages d’investigations qui ont connu de forts retentissements, ainsi que d’articles satiriques. Depuis deux ans, Sakher EDRIS est secrétaire général de l’association des Journalistes Syriens ce qui lui permet de prolonger son engagement dans l’exil.

Après avoir occupé le micro pour cette première partie, Sakher EDRIS a ensuite reçu les questions des jeunes pour un temps d’échange. « Avez-vous l’impression de n’appartenir à aucun pays du fait de vos exils répétés ? Comment vivez-vous le fait de vivre loin de votre famille ? Si le conflit en Syrie se terminait, envisageriez-vous d’y retourner ? Pensez-vous que la situation va s’améliorer ? »

Retour en images sur la rencontre

Les réaction des élèves

« On entend beaucoup parler de la Syrie dans les différents médias, mais de là à avoir sous les yeux une preuve vivante de ce conflit, qui a fui son pays en guerre : c’est assez extraordinaire. On en voit pas ça tous les jours. »

« Ce qui m’a frappé dans ce témoignage, c’est le dévouement de Sakher EDRIS envers son devoir d’apporter l’information. »

« Je peux comprendre les journalistes en exil car la vie est très difficile en Syrie. De plus, il n’y a pas de vraie démocratie, et cela engendre de nombreux problèmes. »

« Dans ce témoignage, c’est la condition des Syriens ce qui m’a le plus marquée. Le fait qu’ils n’aient aucune liberté, justice, sécurité… me parait horrible. »

« Le journaliste nous apprend des choses tous les jours sur les actualités locales ou internationales. C’est la porte d’entrée vers les informations du monde. »

« Les journalistes en exil ont une certaine forme de courage car ils partent de leur pays, quittent leurs familles afin de pratiquer leur profession et d’informer le monde. »

Revue de presse

La Voix du Nord, « Sakher Edris, journaliste syrien, a rencontré deux classes de lycéens », publié le 23 mars

Lycée Léonard de Vinci (Calais), « Venue de M. Sahker EDRIS journaliste syrien en exil », publié le 27 mars par Guislain LEROY