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Un conflit qui fait rage depuis 2011, entre l’indifférence de l’opinion publique mondiale et l’impossibilité pour les journalistes de le raconter: intimidés, arrêtés, kidnappés, assassinés.

Deux journalistes syriens en exil, Shiyar Khaleal et Raafat Alomar Alghanim, avec la directrice de la MDJ Darline Cothière sont les invités de la 4ème édition de Presse 19, «Des voix qui dérangent – Histoires de ceux qui défient le pouvoir», un événement annuel consacré à la liberté de la presse dans le monde, promu par La Maison des journalistes en collaboration avec son partenaire italien, le Caffè dei giornalisti, le Département de la Culture, Politiques et Sociétés de l’Université de Turin et l’Ordre des journalistes italien.

Le rendez-vous intitulé «Combien de guerres y-a-t-il en Syrie? Chronique journalistique entre censure et sources journalistiques de la guerre» aura lieu au Circolo della Stampa de Turin (Palazzo Ceriana Mayneri – Corso Stati Uniti, 27), le mardi 28 novembre 2017 de 18h à 20h.

Shiyar Khaleal et Raafat Alomar Alghanim

« Cette collaboration, a commenté Darline Cothière, directrice de la MDJ, avec le Caffè dei giornalisti a le mérite de faire porter davantage la voix des journalistes exilés et consolider le principe de liberté d’expression qui nous est cher ».

« Le pays – a déclaré Rosita Ferrato, présidente du Caffè – vit une saison de répression de la liberté de la presse sans précédent, et l’opinion publique en sait peu». Depuis 2011, Bachar al-Assad a considérablement augmenté la censure d’état, un trait distinctif du régime depuis les années 40. Aujourd’hui, la Syrie, selon les rapports de Reporter sans frontières, est le pays le plus meurtrier pour les professionnels des médias : il y a beaucoup de journalistes tués, dont 74 pour l’année 2016 seule, et d’autant plus de personnes contraintes à l’exil après des années de menaces, d’agressions et de prison.

Pour sensibiliser le public à ce qu’il se passe dans le pays alors que la guerre y fait rage depuis six ans maintenant, le Caffè dei giornalisti accueille les « voix qui dérangent » : Shiyar Khaleal et Raafat Alomar Alghanim, journalistes syriens partageant un passé de militant en Syrie et un présent de réfugiés, accueillis à la Maison des journalistes. Leurs témoignages sont « des histoires de ceux qui défient le pouvoir » : Shiyar Khaleal, journaliste kurde syrien, est un des co-fondateurs de l’Union des Journalistes Kurdes syriens et, plus récemment, du Groupe de Travail pour les Détenus Syriens (cliquez ici pour lire son profil sur L’œil de l’exilé). Raafat Alomar Alghanim, blogueur et caméraman, a été emprisonné à plusieurs reprises pour avoir exprimé des positions très critiques contre le régime saoudien et filmé la violence infligée aux manifestants en faveur du «printemps arabe» (pour lire son profil sur L’œil de l’exilé, cliquez ici).

Un troisième « voix qui dérange » est celle de Mazen Darwish, journaliste et avocat, militant des droits de l’homme et fondateur du Centre syrien pour l’information et la liberté d’expression (SCMFE). Sa détention, qui a débuté en 2012, a pris fin au bout de trois ans et demi avec l’amnistie signée par Bachar al-Assad, grâce à la mobilisation internationale de nombreuses organisations et des Nations Unies. En 2015, Darwish a reçu le Prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano du HCR lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Les « voix qui dérangent » sont celles des journalistes Laura Tangherlini auteur des livres «Siria in fuga» et «Libano nel baratro della crisi siriana» ainsi que du reportage «Mariage syrien» et Lorenzo Trombetta, auteur de monographies «Siria. Dagli Ottomani ad Asad. E oltre» et «La Syrie. Dans le Nouveau Moyen-Orient», ainsi que de nombreux essais et articles. Les deux journalistes s’occupent depuis longtemps de la question syrienne dans la tentative de rompre le silence en Italie et à l’étranger.

Ces témoignages ont l’intention d’aller plus loin dans la réflexion sur la difficulté d’être une voix qui dérangent Syrie. Le débat concernera la difficulté d’agir dans un environnement de répression de la liberté de la presse – et des droits de l’homme en général – qui s’ajoute au fait qu’il faut raconter non pas une guerre mais des guerres multiples. En scène, il y a des rebelles, l’armée et des milices locales; le Hezbollah libanais et les milices étrangères chiites ; l’Arabie saoudite, l’Iran et Israël; les États-Unis, la Russie et la Turquie. Le débat de mardi 28 novembre se concentrera sur ce scénario controversé et complexe de fragmentation politique et médiatique.

Programme de la rencontre :

Ouverture
Rosita Ferrato – Présidente du Caffè dei Giornalisti
Darline Cothière – Directrice de La Maison des Journalistes

Mise en contexte
Marinella Belluati – Professeure d’analyse des médias, Université de Turin

Table ronde – Syrie : la fragmentation du récit médiatique
Participants :

Shiyar Khaleal – Journaliste co-fondateurs de l’Union des journalistes kurdes-syriens et activiste kurde syrien réfugié de la MDJ
Raafat Alomar Alghanem – Journaliste syrien, blogueur et caméraman réfugié de la MDJ
Mazen Darwish – Journaliste et avocat syrien, fondateur de SCMFE
Laura Tangherlini – Journaliste et Présentatrice de RaiNews 24
Lorenzo Trombetta – Journaliste et arabiste, correspondant ANSA et LiMes pour le Moyen-Orient

Animation assurée par Giuseppe Acconcia, journaliste, écrivain et chercheur au Moyen-Orient

Contact : info@caffedeigiornalisti.it / presse19@maisondesjournalistes.org

« Je pense que l’accueil de la Maison des journalistes donne aux journalistes  exilés une grande aide, car il faut que tout le monde ait le droit de s’exprimer ». Rencontre Renvoyé spécial avec le journaliste Shiyar Khaleal au Lycée Max Linder  de Libourne (Académie de Bordeaux), le mercredi 5 avril 2017.  

 

Renvoyé Spécial Shiyar KHALEAL au Lycée Max Linder à Libourne © Shiyar KHALEAL

Renvoyé Spécial Shiyar KHALEAL au Lycée Max Linder à Libourne © Shiyar KHALEAL

 

Les élèves de Première et  leurs professeurs référents, Laurent Despin et Céline Sellier, ont pu échanger avec le journaliste kurde-syrien sur la guerre en Syrie et sur son expérience d’exil. Ce moment a été l’occasion pour beaucoup d’entre eux de découvrir le contexte historique et les évolutions du conflit syrien de vive voix par Shiyar Khaleal. Le journaliste expliquant les raisons de son engagement humain et professionnel dans son pays, il a pu également discuter avec les élèves des concepts de liberté d’opinion et de la presse, sur la définition des principes de la démocratie, de l’opposition et de la désobéissance civile.

 

Renvoyé spécial : Shiyar KHALEAL au Lycée Max Linder à Libourne © Shiyar KHALEAL

Renvoyé spécial : Shiyar KHALEAL au Lycée Max Linder à Libourne © Shiyar KHALEAL

 

Les élèves se sont montrés très intéressés au contexte syrien et ont posé beaucoup de question à Shiyar Khaleal.

« Lorsque Shiyar Khaleal nous a parlé de son arrestation, de ce que qu’il a vécu, de la torture qu’il a subi, tout ça m’a profondément frappé ».

« La Maison des journalistes apporte une grande aide aux journaliste en exil, c’est un modèle pour la liberté d’information ».

« Les journalistes ont un rôle très important dans notre société, ils ont la tâche de nous raconter ce qui se passe autour de nous ».

« On a appris beaucoup de choses sur la Syrie avec un point de vue différent de celui des médias traditionnels ».

« Je voudrais dire à Shiyar et à tous les journalistes exilés qu’ils sont des personnes admirables qui se battent pour leur liberté et pour la liberté de leur concitoyens ».

« La liberté de la presse n’est pas seulement une liberté mais également un droit. Grâce à elle nous pouvons nous construire notre propre avis sur les sujets d’actualité et sur des sujet politiques et sociétaux».

Renvoyé spécial : Shiyar KHALEAL au Lycée Max Linder à Libourne © Shiyar KHALEAL

Renvoyé spécial : Shiyar KHALEAL au Lycée Max Linder à Libourne © Shiyar KHALEAL