Rencontre Renvoyé Spécial avec le journaliste Mohmed al-Asbat (Soudan) au Lycée Auguste Loubatières d’Agde (Montpellier / Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), le mardi 12 avril 2016.
Pour télécharger l’article paru dans le Midi Libre le mercredi 13 avril 2016, cliquez ici.
Pour télécharger l’article de la documentaliste du Lycée sur la rencontre, cliquez ici.
Pour visualiser le montage réalisé sur Prezi par les élèves cliquez ici.
Le retour des élèves sur la venue de M. al-Asbat :
1. A l’unanimité, tous les élèves ont trouvé ce témoignage utile.
Raisons :
– Apprendre plus sur le Soudan, découvrir d’autres aspects du pays que le sang et la guerre : la culture, (musique danse), une forme de bonheur malgré tout.
– Apprendre plus sur la difficulté d’exercer le métier de journaliste dans une dictature où la liberté de la presse est limitée.
– Prendre conscience de la chance que nous avons d’être nés dans un pays libre.
2. Ce qui a surtout frappé :
– Le courage du journaliste d’avoir quitté sa famille pour la protéger, sa fierté d’exercer ce métier pour défendre les droits de l’homme.
– Le fait que la privation des libertés, la censure des médias font partie du quotidien dans certains pays du monde.
– Qu’un journaliste peut être emprisonné ou même tué pour avoir défendu les libertés
– Les menaces qui peuvent peser sur la famille du journaliste.
– Les violences sexuelles dont les femmes sont victimes, en tant qu’arme de guerre.
– Le témoignage direct, touchant, d’une personne qui a directement vécu des choses tragique.
– Le fait que le peuple soudanais semble ne pas se révolter.
3. L’avis sur la situation des journalistes en exil : les élèves ont noté :
– Le courage et la force mentale des journalistes qui ont tout quitté (famille, travail, mode de vie) pour défendre leurs valeurs.
– La force de leurs convictions.
– La difficulté d’arriver dans un pays inconnu (langue, culture différentes), la perte des repères.
– Le rôle protecteur de la Maison des journalistes même s’ils continuent leur combat dans la crainte.
– Que ces journalistes méritent d’être bien accueillis, protégés, et d’avoir les mêmes droits que nous.
– La situation difficile de ces gens qui subissent encore des violences (notamment vis-à-vis de leur famille).
4. Quel est le rôle du journaliste aujourd’hui dans la société ?
– Il peut représenter un réel danger pour les autorités, en dénonçant les injustices, les exactions commises…
– Il informe la population sur le monde, il est une « sorte de clé à la culture ».
– Il doit dire la vérité, ne pas manipuler les informations.
– Il doit analyser les sociétés, avoir un esprit critique.
– Il doit défendre ce qui lui semble juste.
– En France les journalistes sont plus superficiels, à la recherche du « buzz », quitte à jouer avec la vie des gens.
5. Pourquoi la liberté de la presse est-elle importante dans une démocratie ?
– Parce que le principe d’une démocratie est de donner son avis librement, de pouvoir débattre et remettre en cause les institutions.
– Sans information libre, on risque d’être manipulé
– Pour que chacun puisse se forger sa propre opinion
– Permet la libre circulation des idées politiques et religieuses
– Dans le cadre légal de la liberté d’expression : il reste interdit de tenir des propos racistes, antisémites, homophobes.
6. Qu’aimeriez-vous dire aux journalistes exilés ?
– Vous êtes courageux.
– Continuez à exercer votre métier malgré les difficultés, continuez à défendre les valeurs qui vous sont chères et dénoncer ce qui ne va pas, votre voix/pensée a de l’importance !
– Vous n’êtes pas seuls, nous vous soutenons, poursuivez votre combat.
– Merci de venir nous parler de votre situation.
– Vous pouvez être fiers de vous, sans vous la liberté de la presse ne pourrait s’améliorer dans les pays corrompus, les populations souffriraient plus encore, et les autres pays du monde ne seraient pas au courant.
– Il faudrait qu’ils soient intégrés dans leur pays d’accueil, et que la presse les fasse davantage connaître.
– J’espère de tout cœur que la démocratie s’établira dans leur pays, qu’ils pourront ainsi retrouver leur famille, amis, et enfin exercer leur métier.
Ci-dessous la galerie photo de l’événement :
Le professionnel de l’information a témoigné de son parcours d’exilé auprès des lycéens. Journaliste d’origine soudanaise, Mohmed AL ASBAT est diplômé de l’école de droit de l’Université EL NEELAIN à Khartoum. Il a travaillé par la suite en tant que journaliste et éditeur pour de nombreux journaux de sa région, en se rapprochant progressivement de sujets politiques pour évoquer les conflits de son pays. M. AL ASBAT est d’ailleurs secrétaire de l’Union des écrivains soudanais et membre du secrétariat du Réseau des journalistes soudanais.
