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Le jeudi 8 mars, la journaliste soudanaise en exil Mai OSMAN s’est rendue au lycée agricole La Martellière de Voiron dans l’académie de Grenoble. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial qui vise à sensibiliser au combat pour la liberté de la presse, elle a témoigné de son parcours de journaliste exilée auprès des élèves de terminale de l’établissement.

L’échange, minutieusement préparé par la journaliste, s’est déroulé en anglais avec l’aide d’une professeure pour la traduction. Après une présentation accompagnée d’une projection de plusieurs de ses reportages, elle a ouvert un temps de questions qui a permis aux auditeurs de revenir sur ce qui les avait le plus marqué comme les droits des enfants au Soudan.

Cette journée a eu un écho tout particulier à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Journaliste et reporter d’images depuis 2008, Mai OSMAN a mis en lumière la situation précaire des plus démunis aux Soudan : les enfants dans les zones de guerre, les personnes âgées mais aussi les femmes.

Durant sa carrière au Soudan, elle a travaillé pour la télévision de Kordofan, ainsi que pour des journaux tels qu’Alshahed, Alhurra et Al Nujjoom Start Program. À cause de son engagement, elle a été persécutée par les autorités de son pays. Ayant peur pour sa vie, Mai OSMAN a finalement pris la décision de partir en exil. Elle cherche aujourd’hui à donner un nouvelle visibilité internationale aux problèmes qu’elle a déjà dénoncé dans son pays.

Pendant les deux heures qu’ont duré son intervention, Mai OSMAN a raconté son histoire, a parlé de la situation de son pays et des raisons de son engagement pour la liberté de la presse. Elle a aussi partagé avec les jeunes les difficultés qu’elle affronte encore aujourd’hui dans son combat pour obtenir le droit d’asile en France.

Mai OSMAN s’est dite très heureuse de cette rencontre : « J’aurais aimé rester plus longtemps avec les élèves, comme une professeure. Seules leurs larmes ont assombri cette rencontre. »

Les lycéens de Voiron ont été touchés par les mots qu’ils ont entendus, par les choses qu’ils ont apprises. Ils ont couché sur papier leurs remarques et leurs messages de remerciement pour Mai OSMAN. Extraits.

« Pour Mai : vous êtes une femme bien plus forte que toutes les autres. Vous êtes magnifique. Ne changez rien. »

« Mai OSMAN est une battante. Malgré son histoire de vie, je suis sûr qu’elle va garder la tête haute. Que dieu soit avec elle. »

« Tout ce que Mai a pu vivre, voir, subir est horrible. Je me demande comment des personnes peuvent vivre ça. »

« Je me rends compte que j’ai de la chance d’être une élève, que j’ai le choix de faire ce que je veux, j’ai la liberté d’expression tandis que dans d’autres pays ce n’est pas le cas. »

« Mai m’a beaucoup rappelé ce que ma mère et moi avons vécu dans notre pays, la R.D.C. avant d’arriver en France. »

« Ce témoignage m’a permis de savori et comprendre ce qu’il se passe dans un autre pays et des raisons pour lesquelles certains se réfugient en France. »

« Au Soudant, les enfants travaillent dès l’âge de 6 ans, les femmes n’ont pas la même liberté que les hommes et il y a beaucoup de violence. »

« Je trouve cela affreux : les journalistes en exil n’ont droit à rien et risquent pourtant leur vie pour essayer de changer les choses dans leur pays. Ils sont obligés de quitter leur pays par risque de mourir. La France doit les aider le plus possible. Ce n’est pas facile pour eux de venir en France. »

« Je donne tout mon respect à ces journalistes. Ce sont des personnes extrêmement fortes, pleines de courage. je suis de tout cœur avec eux. J’aimerais pouvoir les aider d’avantage. »

« Les journalistes en exil sont très forts, avec un grand cœur. Mai OSMAN n’a pas une belle vie. Je lui souhaite un belle vie et qu’un jour elle retrouve sa maman. »

« Je n’ai pas de mot, je n’arrive pas à m’exprimer tellement je suis abasourdi, choqué par la situation. Personne ne mérite ça ! »