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humaAvant de connaître le même sort que les 118 reporters tués en 2014, selon les chiffres de 
la Fédération internationale des journalistes, certains reporters optent pour l’exil : ils ont été deux fois plus nombreux entre 2013 et 2014. Quatre d’entre eux, réfugiés à Paris, témoignent.

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« Contraints de mettre leur badge « presse » de côté »
(Par L’Humanité / Audrey Loussouarn, le 21/09/2015)

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agilkhalil« Mes soucis en Azerbaïdjan, le pays où je suis né, ont commencé en février 2008. J’étais alors jeune journaliste pour Azadliq, l’un des rares médias d’opposition du pays. Je commençais dans le métier. Un jour, quelqu’un m’appelle et m’avertit que des travaux débutent en plein cœur du parc Zeytunlug, l’un des derniers coins de verdure de la capitale Bakou. J’en fus horrifié. Mais j’étais alors loin de m’imaginer que j’étais sur le point de gâcher ma carrière et ma vie en Azerbaïdjan. J’étais loin de savoir que j’allais être condamné à mourir pour avoir écrit sur ce parc, qui devait en fait être transformé en une luxueuse résidence pour les plus secrets hommes de main du président et dictateur Ilham Aliyev. J’étais loin de savoir que je passerais le reste de ma vie en France.[…] »

Extrait de « Torture et coup de couteau : ma vie de journaliste en Azerbaïdjan », publié sur Vice.com, le 10 juillet 2015

Par Agil Khalil, propos rapportés par Quentin Müller

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« Alep Point Zéro »
Vernissage de l’exposition photographioque de Muzaffar Salman
à la Maison des journalistes, le mardi 5 mai 2015

Crédits Photo © Jean-François Deroubaix

© Maison des journalistes, le 7 mai 2015


Diane Hakizimana, portrait d’une journaliste burundaise en exil
Par Hélène Navarre
(Avril 2015)

PUBLIÉ LE 01/05/2015 PAR COURIER PICARD
MIS A JOUR PAR LA MDJ
Propos recueillis par Daniel Muraz

En ce 3 mai, « journée mondiale de la liberté de la presse », zoom sur une action plus méconnue, celle de la Maison des journalistes, qui accueille ceux contraints à l’exil. Rencontre avec son président, Christian Auboyneau.

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CACela fait 22 ans que le 3 mai est officiellement « journée mondiale de la liberté de la presse » pour l’ONU. Et trente ans que l’association Reporters sans frontières a vu le jour à Paris pour accompagner cette défense de la liberté d’expression. Une cause plus que jamais d’actualité. En 2014, 118 journalistes ont été assassinés dans le monde. Et, depuis le 7 janvier, on sait que même au cœur de Paris, la liberté d’expression peut être attaquée à la kalachnikov. Mais ces menaces mortelles sont le quotidien des journalistes dans bien des pays. Contraints parfois à l’exil. Depuis 2003 a été imaginée une structure unique au monde pour accueillir et protéger les journalistes ayant dû quitter leur pays : la Maison des Journalistes . Rencontre avec son actuel président, Christian Auboyneau (journaliste et producteur de documentaires télévisés).
Christian Auboyneau, comment est née la Maison des Journalistes ?
Un jour, en 2002, Danièle Ohayon, journaliste médias de France info, abordée dans la rue par un SDF s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un journaliste réfugié et sans papiers. Avec le collègue et réalisateur Philippe Spinau, elle s’est dit qu’il n’était pas possible de ne rien faire pour ces journalistes en danger. Ils ont créé un centre d’aide, à Bobigny. Ensuite, c’est Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, qui a donné les locaux d’une ancienne usine – pour l’anecdote, on y fabriquait des brosses à reluire ! Aujourd’hui, nous disposons donc d’un grand local, avec 14 chambres pour des journalistes réfugiés politiques du monde entier.

Qui finance une telle structure ?
C’est important de le souligner, la Maison est financée à 50 % par les grands médias français (les grandes chaînes de télévision, des groupes de presse régionaux comme Ouest France ou la Voix du Nord, des sites comme Médiapart, etc), plus des financements européens ou d’organismes étrangers dédiés au journalisme. Et des dons comme toute association humanitaire. Mais c’était la volonté que ce soient des médias qui, majoritairement, contribuent à cette solidarité, qui rappelle le cœur de notre métier.

Combien de journalistes en exil ont été accueillis depuis 2002 ? 
Plus 300 personnes, d’à peu près 60 nationalités différentes. Et cela reflète la situation géopolitique de la planète du point de vue des droits de l’homme et de la liberté de la presse. À un moment, il y a eu pas mal de Birmans, par périodes beaucoup d’Africains. Et aujourd’hui, des Syriens.
Quelle est votre action, au quotidien ?
Nous avons une triple mission. L’accueil et la protection, d’abord. Nous hébergeons pour une durée de six à huit mois ceux qui ont eu la chance d’arriver en France et qui nous ont été signalés par RSF, France Liberté, etc. Ils sont nourris, logés, on leur donne un statut de réfugié politique. La deuxième action, c’est celle de sensibilisation des publics, notamment jeune. Nous le faisons à travers notre action « Renvoyé spécial » : nos résidents vont témoigner, concrètement, des restrictions de la liberté d’expression auprès des collégiens ou lycéens, ou parfois auprès des enseignants, comme ce fut le cas en avril à Amiens. Et depuis les attentats de Charlie, les demandes des professeurs et responsables d’établissements sont en très forte hausse. Par manque de moyens, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes ces demandes. Enfin, la Maison des Journalistes a une vocation de réveil des consciences. C’est ce qu’on fait avec l’exposition de Muzaffar Salman ou, en 2016, avec un colloque de deux jours dans l’auditorium de Radio France. pour mobiliser des personnalités, faire parler.

Alep vu du Point Zéro
Témoin de l’actualité et reflet de son action, la Maison des journalistes accueille, du 5 mai au 15 septembre l’expo photos « Alep Point Zéro », du Syrien Muzaffar Salman (entrée libre, du lundi au vendredi de 10 à 18 heures). 75 vues illustrant la rencontre entre le photographe et les résistants d’Alep, réunis dans ce point zéro formé par le réseau d’excavations creusé pour réunir les diverses maisons de la ville. Né en 1976 à Homs, Salman, qui a couvert la guerre pour des agences comme Associated Press ou Reuters. Emprisonné à cause de ses photos, échappant de peu à l’État islamique, il a fui la Syrie et a été accueilli l’an passé à la Maison des journalistes.

Interview de Muzaffar Salman, photojournaliste syrien
مقابلة مع المصور الصحفي السوري مظفر سلمان

Réalisation : Lisa Viola Rossi
Sous-titrage : Nahed Badawia et Mahmoud El Hajj
© Maison des journalistes, 3 mai 2015
إخراج ليزا فيولا روسي
الترجمة ناهد بدوية- محمود الحاج
بيت الصحفيين ٣ أيار ٢٠١٥