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« Cette maison à une âme. Celle d’une France fraternelle, solidaire et nous sommes heureux de vous y rejoindre.» C’est ainsi que Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie, a consacré le partenariat privilégié qui unit désormais la Maison des journalistes à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Darline COTHIERE insiste sur l’importance de protéger la liberté de la presse et ceux qui la portent devant Michaëlle JEAN, Danièle OHAYON, co-fondatrice et présidente d’honneur de la MDJ, Richard FERRAND, vice-président d’En Marche!, Christophe DELOIRE, secrétaire générale de RSF et de l’assistance venue nombreuse ©J-F DEROUBAIX

Aux côtés de Darline Cothière, directrice de la Maison des journalistes, et de Michaëlle Jean, Hicham Mansouri, journaliste d’investigation, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF), et Richard Ferrand, Secrétaire général d’En Marche!, ont affirmé leur engagement pour la liberté de la presse et d’expression en France et à l’international à l’occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, le 3 mai 2017.

Michaëlle JEAN, Secrétaire générale de la Francophonie et Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, aux portes de la Maison des journalistes, le 3 mai 2017 ©J-F DEROUBAIX

Découvrez ci-dessous le discours de Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie (ici pour la lecture) :

Des représentants de la diplomatie française et internationale, des personnalités du monde politique, les amis de la Maison des journalistes et de nombreux professionnels de l’information s’étaient réunis en cette journée pour évoquer avec gravité, mais aussi espoir la situation de la liberté de la presse dans le monde et des journalistes dans toutes les régions du monde. L’occasion aussi pour la Secrétaire générale de la Francophonie et sa délégation de visiter les locaux de l’association et de rencontrer quelques uns des journalistes exilés, actuels résidents de la MDJ.

Rencontre avec les journalistes résidents de la MDJ pour Michaëlle JEAN, aux côtés de Richard FERRAND, Secrétaire général d’En Marche!, et Romain NADAL, porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International ©Cyril BAILLEUL/OIF

Mauritaniens, syriens, afghans, turcs, marocains, burundais, irakiens, rwandais, yéménites ou ouzbeks, les habitants de la Maison des journalistes ont en commun l’exil, seule porte de sortie face à l’oppression, l’intimidation, la menace, la torture, la prison, la guerre et parfois, la mort. Parce que journalistes, ils sont devenus les cibles d’un pouvoir qu’il soit politique, ethnique ou religieux. Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain en exil poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’État » suite à ses enquêtes,  témoigne : « Jamais je n’ai imaginé que je serai, quelques années plus tard, un des résidents de la Maison des journalistes. C’est pour dire si on ne choisit jamais son asile ou comme le dit un proverbe marocain :  Aucun chat ne se sauve de la maison où se déroulent les festivités d’un mariage . […] En continuant nos combats en exil, non seulement nous restons fidèles à nos convictions et à nos causes, mais aussi et surtout nous lançons un message de défi à ces régimes autocrates et dictatoriaux. Un message qui dit que réprimer n’est pas et ne sera jamais une solution. […] La MDJ ouvre ses portes aux membres de la grande famille de la liberté de la presse et d’expression à travers le monde.».

Ci-dessous, le discours d’Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain:

Les prises de parole ont toutes souligné la nécessité et l’urgence pour toutes les démocraties de garantir et d’entretenir ces libertés en protégeant les journalistes et les professionnels des médias. En France, alors que la campagne pour l’élection présidentielle a été marquée par des attaques répétées à l’endroit de la presse et de ses représentants, Darline Cothière, directrice de la MDJ, a tenu à rappeler que «la lutte pour le respect d’informer et plus largement la lutte pour le respect des valeurs fondamentales prennent tout leur sens dans les sociétés actuelles. […] Pour les journaliste persécutés, menacés, traqués, il faut un refuge. C’est toute l’essence de notre travail ici.», avant de se féliciter du nouveau partenariat conclu avec l’OIF : « Madame la Secrétaire générale, vous êtes ici chez vous ! Vous qui avez été journaliste, vous qui avez connu l’exil […], vous qui incarnez, à travers vos multiples fonctions et engagements, les valeurs de paix, d’ouverture aux autres, de tolérance.».

Retrouvez le discours de Darline Cothière, directrice de la Maison des journalistes :

Un combat juste et nécessaire, comme l’a souligné Christian Auboyneau, président de la Maison des journalistes dans sa prise de parole :

« Liberté et vérité. 

Le sujet d’aujourd’hui c’est certes la liberté de la presse dans le monde mais en fait, ce qui nous réunis aujourd’hui c’est la défense de la vérité qui n’est plus dans bien des pays un sujet de préoccupation !

Je vous propose donc un instant de remplacer le mot liberté par le mot vérité. 

Les journalistes sont  les garants de la liberté mais fondamentalement leur quête c’est la vérité et ils peuvent mourir pour cela.

La vérité pour nous journalistes c’est parler des responsables publiques corrompus, des scandales sanitaires, de l’oppression des citoyens, des privations de libertés, d’une planète en danger etc…

On doit parler de cette vérité là. C’est la mission des journalistes.

Or aujourd’hui dans les programmes et les propos politiques populistes, la vérité est absente. Ce n’est plus du tout une exigence.  Nous, journalistes, sommes attachés à cette vérité. C’est notre raison d’être. Nous en somme les garants. 

N’oublions pas que nous disons à nos enfants : dis la vérité ! 

Adultes, les journalistes prolongent cet engagement que nous avons pris, enfants.

Alors je vous dirais qu’aimer la liberté c’est aimer passionnément la vérité quitte à mourir pour elle, à être emprisonné pour elle, à se retrouver en exil pour elle, ici, à la Maison des journalistes.»

 

Retrouvez l’interview de Darline Cothière par RespectMag  ici en pdf.

Découvrez le résumé de cet événement, mis en image par Halgurd Samad (journaliste) et Zanyar Oomrani (JRI) pour la Maison des journalistes à l’occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, le 3 mai 2017 :

 

Le Conseil d’administration de la Maison des journalistes a été renouvelé, à l’occasion de l’assemblée générale tenue le 21 septembre 2016 dans les locaux de l’association.

Ci-dessous les membres du CA :

Le Conseil d’administration de la Maison des journalistes a été renouvelé, à l’occasion de l’assemblée générale tenue le 17 septembre dernier dans les locaux de l’association.
Ci-dessous les membres du CA (cliquez sur la photo pour l’agrandir) :
ca 2015

 

PUBLIÉ LE 01/05/2015 PAR COURIER PICARD
MIS A JOUR PAR LA MDJ
Propos recueillis par Daniel Muraz

En ce 3 mai, « journée mondiale de la liberté de la presse », zoom sur une action plus méconnue, celle de la Maison des journalistes, qui accueille ceux contraints à l’exil. Rencontre avec son président, Christian Auboyneau.

Cliquez ici pour télécharger l’interview en PDF.

CACela fait 22 ans que le 3 mai est officiellement « journée mondiale de la liberté de la presse » pour l’ONU. Et trente ans que l’association Reporters sans frontières a vu le jour à Paris pour accompagner cette défense de la liberté d’expression. Une cause plus que jamais d’actualité. En 2014, 118 journalistes ont été assassinés dans le monde. Et, depuis le 7 janvier, on sait que même au cœur de Paris, la liberté d’expression peut être attaquée à la kalachnikov. Mais ces menaces mortelles sont le quotidien des journalistes dans bien des pays. Contraints parfois à l’exil. Depuis 2003 a été imaginée une structure unique au monde pour accueillir et protéger les journalistes ayant dû quitter leur pays : la Maison des Journalistes . Rencontre avec son actuel président, Christian Auboyneau (journaliste et producteur de documentaires télévisés).
Christian Auboyneau, comment est née la Maison des Journalistes ?
Un jour, en 2002, Danièle Ohayon, journaliste médias de France info, abordée dans la rue par un SDF s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un journaliste réfugié et sans papiers. Avec le collègue et réalisateur Philippe Spinau, elle s’est dit qu’il n’était pas possible de ne rien faire pour ces journalistes en danger. Ils ont créé un centre d’aide, à Bobigny. Ensuite, c’est Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, qui a donné les locaux d’une ancienne usine – pour l’anecdote, on y fabriquait des brosses à reluire ! Aujourd’hui, nous disposons donc d’un grand local, avec 14 chambres pour des journalistes réfugiés politiques du monde entier.

Qui finance une telle structure ?
C’est important de le souligner, la Maison est financée à 50 % par les grands médias français (les grandes chaînes de télévision, des groupes de presse régionaux comme Ouest France ou la Voix du Nord, des sites comme Médiapart, etc), plus des financements européens ou d’organismes étrangers dédiés au journalisme. Et des dons comme toute association humanitaire. Mais c’était la volonté que ce soient des médias qui, majoritairement, contribuent à cette solidarité, qui rappelle le cœur de notre métier.

Combien de journalistes en exil ont été accueillis depuis 2002 ? 
Plus 300 personnes, d’à peu près 60 nationalités différentes. Et cela reflète la situation géopolitique de la planète du point de vue des droits de l’homme et de la liberté de la presse. À un moment, il y a eu pas mal de Birmans, par périodes beaucoup d’Africains. Et aujourd’hui, des Syriens.
Quelle est votre action, au quotidien ?
Nous avons une triple mission. L’accueil et la protection, d’abord. Nous hébergeons pour une durée de six à huit mois ceux qui ont eu la chance d’arriver en France et qui nous ont été signalés par RSF, France Liberté, etc. Ils sont nourris, logés, on leur donne un statut de réfugié politique. La deuxième action, c’est celle de sensibilisation des publics, notamment jeune. Nous le faisons à travers notre action « Renvoyé spécial » : nos résidents vont témoigner, concrètement, des restrictions de la liberté d’expression auprès des collégiens ou lycéens, ou parfois auprès des enseignants, comme ce fut le cas en avril à Amiens. Et depuis les attentats de Charlie, les demandes des professeurs et responsables d’établissements sont en très forte hausse. Par manque de moyens, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes ces demandes. Enfin, la Maison des Journalistes a une vocation de réveil des consciences. C’est ce qu’on fait avec l’exposition de Muzaffar Salman ou, en 2016, avec un colloque de deux jours dans l’auditorium de Radio France. pour mobiliser des personnalités, faire parler.

Alep vu du Point Zéro
Témoin de l’actualité et reflet de son action, la Maison des journalistes accueille, du 5 mai au 15 septembre l’expo photos « Alep Point Zéro », du Syrien Muzaffar Salman (entrée libre, du lundi au vendredi de 10 à 18 heures). 75 vues illustrant la rencontre entre le photographe et les résistants d’Alep, réunis dans ce point zéro formé par le réseau d’excavations creusé pour réunir les diverses maisons de la ville. Né en 1976 à Homs, Salman, qui a couvert la guerre pour des agences comme Associated Press ou Reuters. Emprisonné à cause de ses photos, échappant de peu à l’État islamique, il a fui la Syrie et a été accueilli l’an passé à la Maison des journalistes.


msL’action de la Maison des journalistes en faveur des persécutés de la presse et la liberté d’expression.

Un seul pays au monde a imaginé une structure capable de les accueillir et les protéger : la France, avec la Maison des journalistes (MDJ : www.maisondesjournalistes.org). La MDJ accueille simultanément, en résidence, dans sa maison située à Paris, 14 journalistes réfugiés politiques.

Depuis 2002, pas moins de 310 professionnels des médias, issus de plus de 60 pays, ont ainsi été accueillis et accompagnés.

Au chapitre de sa mission qui est également pédagogique, la Maison des journalistes intervient aussi dans les collèges et les lycées, dans le cadre de l’opération baptisée Renvoyé Spécial. Les journalistes résidents-réfugiés de la Maison des journalistes vont régulièrement témoigner auprès des jeunes dans le cadre de ce programme. En novembre 2014, la MDJ a lancé le programme Presse 19, en référence à l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen (1948) relatif à la liberté d’expression et d’opinion. Presse
19 est un projet socioéducatif réalisé en partenariat avec des organisations européennes.

La MDJ a également créé un journal en ligne totalement dédié aux journalistes exilés : l’Oeil de l’Exilé (www.loeildelexile.org), un espace d’information et de libre expression.

Depuis les attentats de Charlie Hebdo, les demandes des professeurs et responsables d’établissements en vue de recevoir nos résidents sont en très forte hausse. Mais, par manque de moyens, nous ne pouvons pas répondre positivement à toutes ces demandes.

À l’occasion de la Journée mondiale pour la liberté de la presse, pensez à nos journalistes exilés, soutenez la Maison des journalistes et n’oubliez pas de défendre le droit à la liberté d’expression.

Christian Auboyneau
Président de la Maison des journalistes

Darline Cothière
Directrice de la Maison des journalistes

Découvrez du 5 mai au 15 septembre 2015 la spectaculaire exposition de Muzaffar Salman,
l’un des plus grands photojournalistes syriens,
à la MDJ, 35 rue Cauchy, 75015 Paris.

IMG_1448Rencontre spéciale sous le signe de la liberté d’expression au Canopé d’Amiens (Picardie), le jeudi 23 avril 2015. Organisée par la Maison des journalistes en collaboration avec le Clemi d’Amiens, la rencontre a réunis 130 participants, enseignants ou documentalistes de toute l’académie d’Amiens pour écouter le témoignage de Marciano Romaric KENZO CHEMBO, journaliste centrafricain de la MDJ et apprécier les dessins du collègue Ahmed MESLI, dessinateur algérien. Les deux professionnels de la MDJ ont été accompagné de Christian AUBOYNEAU, président de la MDJ, qui est intervenu au séminaire dans le cadre du Plan Académique de Formation 2014-15 et de la Grande Mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République.

Cliquez ici pour lire l’article paru dans le Courrier Picard.