LES JOURNALISTES DE LA MDJ PRÉSENTS À LA 31e ÉDITION DU PRIX BAYEUX CALVADOS-NORMANDIE DES CORRESPONDANTS DE GUERRE

À l’occasion de la 31e édition du Prix Bayeux, les journalistes de la MDJ ont, comme chaque année, engagé le public sur l’importance de la liberté d’expression et le droit à une information libre et indépendante.

Défendre la liberté d’informer et de s’informer

« Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres » Cette citation de Simone De Beauvoir, mise en exergue par le Prix Bayeux, résume certainement l’engagement des journalistes de la MDJ. Ayant dû fuir leur pays pour avoir dénoncé les conflits qui s’y déroulent, ils poursuivent leur combat depuis l’exil. Par leurs actions, ils portent la voix de leurs confrères et consœurs du monde entier qui luttent pour informer librement. Aujourd’hui, selon l’ONG Reporters Sans Frontière, 584 journalistes sont détenus dans le Monde. Depuis le début de l’année, au moins 43 ont été tués dans l’exercice ou en raison de leurs fonctions, dont la moitié en zone de guerre.

Les résidents de la MDJ veulent être libres de rendre libres. En effet, leur métier vise à informer pour nourrir les esprits critiques. La programmation riche et variée du Prix Bayeux constitue justement l’occasion de sensibiliser le grand public aux tensions internationales et à la liberté d’expression. A travers plusieurs rencontres et une exposition, sept journalistes de la MDJ ont témoigné sur leur parcours et les contextes qui les ont contraints à l’exil.

Sensibiliser depuis l’exil

Le lundi 7 octobre, dans le cadre du Prix Lycéen, quatre journalistes de la MDJ se sont déployés en Normandie à la rencontre des jeunes : Jean Samuel Mentor (Haïti), Walid Bourouis (Tunisie), Gathy Kafuti Mpolo (RDC) et Simon Suleymani (Kurdistan-Turquie). Chacun a expliqué son parcours aux lycéens, leur présentant la situation actuelle dans son pays et confiant son attachement à la liberté d’expression. Quelques jours plus tard, le vendredi 11 octobre, Rodly Saintiné (Haïti) et Anas Mohamed Ali (Syrie) ont échangé sur leurs expériences respectives lors d’une table-ronde animée par Alberic de Gouville, Président de la Maison des journalistes et Secrétaire général de l’information à France 24.

Dénoncer depuis l’exil

« Il faut absolument soutenir les médias russes indépendants en exil. Leur donner de la visibilité, des moyens financiers… Les gens en Russie ont besoin de recevoir de l’information qui ne soit pas de la propagande. »

Inaugurée ce mercredi 9 octobre, l’exposition « Crimes sans châtiments. Trente ans de crimes de guerre de l’Etat russe » se tiendra jusqu’au 8 novembre. Elle présente des photographies prises pendant les conflits armés auxquels la Russie a participé depuis la chute de l’URSS (Ossétie, Syrie, Abkhazie, Transnistrie, Tchétchénie, Tadjikistan, Géorgie et Ukraine). Sa commissaire, la journaliste russe et ancienne résidente de la MDJ Anna Shpakova, souhaite ainsi continuer d’informer sur les violations des droits humains perpétrés par l’Etat qu’elle a dû fuir en 2022, au début de la guerre en Ukraine. Depuis, les médias indépendants y ont été interdits ou déclarés “organisations indésirables”. Les autres sont censurés par l’armée. « Il faut absolument soutenir les médias russes indépendants en exil. Leur donner de la visibilité, des moyens financiers… Les gens en Russie ont besoin de recevoir de l’information qui ne soit pas de la propagande. », confit-elle à Ouest France. En poursuivant son engagement depuis l’exil, Anna Shpakova œuvre pour la liberté de ses compatriotes, qu’ils produisent ou reçoivent l’information.

Par Lucie Paillard

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© Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, Marie Courtes