La journaliste biélorusse Maryna Zolatava rend visite à la MDJ
[Par Lisa Viola ROSSI]
Jeudi 13 juin, en fin de matinée, le vice-président de la MDJ, Alberic DE GOUVILLE, a accueilli avec toute l’équipe et les confrères exilés de la MDJ une visite de reconnaissance pour la journaliste biélorusse Maryna ZOLATAVA, rédactrice en chef du portail TUT.BY, média indépendant en ligne le plus populaire en Biélorussie.
Accompagnée de Natalia ZAITSEVA, attachée de presse et de communications de l’Ambassade de France à Minsk, la journaliste a été reçue dans le cadre d’une action de soutien de la liberté de la presse organisée par notre association avec l’Ambassade de France en Biélorussie, suite à l’affaire pénale où Maryna ZOLOTAVA a été impliquée dans le cadre de dossier « BELTA ».
En août 2018, la journaliste a été une des quinze journalistes victimes de la vague d’arrestations menée par forces de l’ordre biélorusses. A quel titre ? L’accusation pourrait paraître anodine : avoir consulté de façon illégale, c’est-à-dire sans payer l’abonnement, les informations de l’agence de presse officielle Belta. Un « prétexte », selon les intéressés, pour les faire taire. « Je n’ai jamais eu le mot de passe pour accéder aux informations de cette agence – a rappelé la journaliste lors de sa visite à la MDJ -. Mais on m’a aussi accusée de ne pas avoir fait le nécessaire pour empêcher d’autres collègues d’y avoir accès ».
Arrêtée avec d’autres deux collègues de son journal, Maryna ZOLATAVA a rappelé avoir subi « une perquisition de la part d’une dizaine de policiers à mon domicile, qui a été filmée et transmise le soir même par la télévision nationale ». A cette occasion, son matériel de travail – ordinateurs, téléphones et documents – a été saisi. Une affaire qui montre en tout son ampleur, la taille intimidatrice de nouvelles démarches entreprises par le pouvoir en place pour contrôler les médias indépendants : au fait, la décision du juge n’a pas été anodine. Maryna ZOLATAVA s’est vue infliger une amende exorbitante.
Cette affaire reste toujours un des sujets les plus préoccupants pour la société civile biélorusse et depuis, comme l’a souligné la journaliste, « le monde médiatique biélorusse s’est divisé en deux parties ».
Cette visite a été l’occasion, pour cette journaliste, de prendre connaissance des missions et de l’expérience de la Maison des journalistes en matière de défense des droits humains et de la liberté de la parole et, surtout, pour sentir le soutien moral de ses confrères exilés de Mauritanie, du Yémen, de Syrie, de Congo, d’Afghanistan, dans son affaire et dans sa lutte pour la liberté de la presse.