La Maison des journalistes a participé à la UP Conférence, le 23 mai 2017, intitulée « Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? », en collaboration avec le groupe SOS et le Crédit Coopératif à Nanterre (92).
L’écrivaine tchétchène et ancienne résidente de la Maison des journalistes (MDJ) Zara Mourtazalieva et le journaliste d’investigation marocain, Hicham Mansouri, résident de la MDJ, ont échangé avec Luc Hermann, dirigeant de l’agence de presse Premières Lignes, et Albéric De Gouville, vice-président de la Maison des journalistes, rédacteur en chef à France 24.
Les journalistes ont débattu sur l’état de la liberté d’information au Maroc et en Russie, respectivement classés aux 133ème et 148ème places dans le classement de la liberté de la presse, présenté par Reporters sans frontières en 2017. Ayant gagné cinq rangs par rapport au classement de l’année dernière, la France se trouve aujourd’hui en 39ème position.
En effet, les journalistes ont observé que dans des pays tels que la Russie et le Maroc, la menace la plus grande à la liberté de la presse est représentée par le pouvoir étatique, mais qu’en France et en Europe, c’est la grande concentration des médias au sein de groupes privés qui menace l’indépendance de la presse.
L’écrivaine tchétchène Zara Mourtazalieva a fait l’amère expérience de l’impossibilité de s’exprimer pour un professionnel des médias. Elle a a été emprisonnée en 2004 durant huit ans et demi, accusée de terrorisme.
Le lendemain des attentats du 4 mars 2004 à Moscou, elle tombe dans un piège. En pleine recherche des responsables de l’attentat, les forces de l’ordre russes placent 196 grammes de TNT dans son sac à dos. Conduite au commissariat, Zara Mourtazialeva sera emprisonnée. Elle avait vingt ans. Libérée en 2012, elle publie un livre sur son expérience dans les prisons russes («Huit ans et demi» de Zara Mourtazalieva, traduit par Galia Ackerman, éd. Books).
Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain, a été forcé à quitter son pays après avoir été emprisonné durant dix mois à cause de ses enquêtes, notamment sur la surveillance électronique opérée par les autorités marocaines.
Il est actuellement poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Aujourd’hui il tient un blog via Mediapart et participe à de nombreux médias européens et du monde arabe. En attente de son procès, aux côtés de six autres militants des droits de l’Homme et confrères journalistes, Hicham Mansouri continue de dénoncer les dérives d’un pouvoir étatique qui refuse la liberté des contre-pouvoirs. Vous pouvez suivre le déroulé de son procès et le soutenir sur www.justicemorocco.wordpress.com.
Ci-dessous la vidéo intégrale de la rencontre réalisée par le Groupe SOS :