Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Renvoyé spécial IDF : le journaliste syrien Ahmad Basha au Lycée Professionnel Aristide Briand du Blanc-Mesnil
«Après cette rencontre avec Ahmad Basha, j’ai compris l’importance du journalisme et de la liberté d’expression. Je ne savais pas que la guerre en Syrie avait causé autant de morts et de déplacés. C’est terrible!».
Le journaliste syrien Ahmad BASHA devant les élèves de TCI du Lycée professionnel Aristide Briand du Blanc-Mesnil ©Stefano LORUSSO
Mercredi 24 mai 2017, les élèves de la classe de TCI du Lycée Professionnel Arisitide Briand du Blanc-Mesnil (Saint-Saint Denis), accompagnés par leurs professeurs Matthieu Cassina, Raphaele Besnainou et par la médiatrice culturelle Marine Armbruster, ont rencontré le journaliste syrien Ahmad Basha à l’occasion de l’opération Renvoyé spécial Île de France (IDF).
Durant plus de deux heures, les lycéens ont échangé avec le journaliste et partagé son parcours professionnel et humain à travers la Syrie, le Liban, avant son exil vers la France. L’opération Renvoyé spécial a été la première occasion pour les lycéens de rencontrer un témoin direct de la guerre qui touche la Syrie depuis six ans.
Les lycéens ont pu questionner le journaliste syrien sur les origines historiques et sur les acteurs du conflit syrien, tout en lui posant des questions plus personnelles concernant son exil et sa vie aujourd’hui en France.
Le journaliste syrien Ahmad BASHA © Stefano LORUSSO
« Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? », retour sur la UP Conference
La Maison des journalistes a participé à la UP Conférence, le 23 mai 2017, intitulée « Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? », en collaboration avec le groupe SOS et le Crédit Coopératif à Nanterre (92).
UP Conference « Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? » © Stefano LORUSSO
L’écrivaine tchétchène et ancienne résidente de la Maison des journalistes (MDJ) Zara Mourtazalieva et le journaliste d’investigation marocain, Hicham Mansouri, résident de la MDJ, ont échangé avec Luc Hermann, dirigeant de l’agence de presse Premières Lignes, et Albéric De Gouville, vice-président de la Maison des journalistes, rédacteur en chef à France 24.
Les journalistes ont débattu sur l’état de la liberté d’information au Maroc et en Russie, respectivement classés aux 133ème et 148ème places dans le classement de la liberté de la presse, présenté par Reporters sans frontières en 2017. Ayant gagné cinq rangs par rapport au classement de l’année dernière, la France se trouve aujourd’hui en 39ème position.
En effet, les journalistes ont observé que dans des pays tels que la Russie et le Maroc, la menace la plus grande à la liberté de la presse est représentée par le pouvoir étatique, mais qu’en France et en Europe, c’est la grande concentration des médias au sein de groupes privés qui menace l’indépendance de la presse.
L’écrivaine tchétchène Zara Mourtazalieva a fait l’amère expérience de l’impossibilité de s’exprimer pour un professionnel des médias. Elle a a été emprisonnée en 2004 durant huit ans et demi, accusée de terrorisme.
L’écrivaine tchétchène Zara MOURTAZALIEVA © Stefano LORUSSO
Le lendemain des attentats du 4 mars 2004 à Moscou, elle tombe dans un piège. En pleine recherche des responsables de l’attentat, les forces de l’ordre russes placent 196 grammes de TNT dans son sac à dos. Conduite au commissariat, Zara Mourtazialeva sera emprisonnée. Elle avait vingt ans. Libérée en 2012, elle publie un livre sur son expérience dans les prisons russes («Huit ans et demi» de Zara Mourtazalieva, traduit par Galia Ackerman, éd. Books).
Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain, a été forcé à quitter son pays après avoir été emprisonné durant dix mois à cause de ses enquêtes, notamment sur la surveillance électronique opérée par les autorités marocaines.
Le journaliste Hicham MANSOURI © Stefano LORUSSO
Il est actuellement poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Aujourd’hui il tient un blog via Mediapart et participe à de nombreux médias européens et du monde arabe. En attente de son procès, aux côtés de six autres militants des droits de l’Homme et confrères journalistes, Hicham Mansouri continue de dénoncer les dérives d’un pouvoir étatique qui refuse la liberté des contre-pouvoirs. Vous pouvez suivre le déroulé de son procès et le soutenir sur www.justicemorocco.wordpress.com.
Ci-dessous la vidéo intégrale de la rencontre réalisée par le Groupe SOS :
Renvoyé spécial : une journaliste rwandaise au Collège La Prairie de Toulouse
Dans le cadre d’un partenariat privilégié avec le Conseil départemental de Haute-Garonne, la Maison des journalistes a organisé une rencontre exceptionnelle entre les élèves du Collège La Prairie de Toulouse et l’une de ses journalistes Maria Kuandika*, journaliste rwandaise réfugiée en France, le mardi 21 mars 2017 durant la Semaine de la Presse et des Médias dans l’école.
S’exprimer ce n’est pas toujours facile ! © Travaux réalisés par les élèves du Collège La Prairie de Toulouse
Les élèves de Quatrième et de Troisième, accompagnés de leur professeure documentaliste Ariane Jeanne ont ainsi pu découvrir le Rwanda et le contexte actuel de ce pays meurtri par le génocide perpétré contre la population Tutsi en 1994.
Spécialiste des problématiques liées à la santé, Maria Kuandika*, témoin de cette période sombre de l’Histoire, a partagé avec les jeunes attentifs son expérience professionnelle en tant que journaliste, de ses premières enquêtes aux quatre coins du pays, aux menaces des autorités politiques refusant le portrait réaliste dépeint par cette professionnelle des médias.
Les élèves ont eu l’occasion d’échanger avec elle afin de mieux saisir les tensions qui existent encore aujourd’hui au sein de la population rwandaise entre Tutsis et Hutus. Ils ont ainsi pu mieux saisir les enjeux majeurs du devoir de mémoire auquel chaque pays se trouve ainsi confronté dans l’analyse, l’acceptation et le regard porté sur son passé.
Une rencontre appréciée des élèves à en croire leurs retours enthousiastes :
«Cette rencontre m’a servi à avoir un autre regard sur le Monde.»
«Les journalistes en exil se sont mis en danger pour exercer leur métier et je pense qu’ils devraient pouvoir trouver refuge dans d’autres pays plus facilement.»
«Ce qui m’a le plus frappé dans cet échange, c’est que Maria a été exilée pour avoir montré la réalité du Rwanda.»
«Pour moi, un journaliste est censé chercher, trouver, vérifier les informations importantes du monde pour que tout le monde puisse être informé.»
«Les journalistes sont très importants dans la société. Ils nous aident à prendre conscience et confiance en nos opinions.»
*Pseudonyme
Vous pouvez retrouver les articles (en format pdf) réalisés par les élèves du Collège de La Prairie suite à la Rencontre Renvoyé spécial en cliquant
ici : « Eric Dourel et Maria Kuandika, deux journalistes à leur façon »
ici : « Le journalisme au Rwanda »
ici : « Maria Kwandika«