Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Le journaliste Romaric Marciano KENZO CHEMBO témoigne à l’université de New York
Le journaliste centrafricain Romaric Marciano KENZO CHEMBO, ancien résident de la Maison des journalistes, a rencontré le mardi 7 novembre des jeunes de l’Université de New York à Paris, en présence de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique du Pôle Communication de la MDJ. Accompagnés d’Anna LESNE, professeur d’anthropologie, une vingtaine d’étudiants américains a pu échanger avec M. KENZO CHEMBO.
Le journaliste centrafricain Romaric Marciano KENZO CHEMBO témoigne à l’université de New York à Paris © Margot FELLMANN
Cette rencontre a été l’occasion pour le journaliste de sensibiliser des jeunes étrangers aux problématiques soulevées par l’histoire commune de l’Afrique et de la France, de partager son histoire personnelle et surtout d’expliquer son parcours de professionnel de l’information.
« J’ai fait de mon mieux pour préserver mon travail mais quand j’ai vu que le gouvernement voulait ma tête je n’ai eu d’autre choix que de partir. Rester, c’était mourir et ne plus servir à rien. En exil, je pouvais continuer à lutter. » Romaric Marciano KENZO CHEMBO
La première partie de l’intervention s’est conclue par un message d’espoir et de détermination pour les nombreuses jeunes femmes présentent. Dans un contexte où les violences faites aux femmes sont au-devant de la scène médiatique, M. KENZO CHEMBO a déclaré : « Si vous pouvez faire quelque chose pour la liberté, pour votre liberté et pour la liberté d’expression alors je vous dirai chapeau ! »
La rencontre s’est conclue par les questions des auditeurs. De nombreux thèmes ont été abordés comme les défis d’Internet pour l’Afrique, le choix de l’information et la responsabilité des journalistes, le traitement médiatique de l’actualité africaine en France, …
Pour les étudiants, le témoignage de M. KENZO CHEMBO a apporté son lot de découvertes. « J’ai été très marqué par cette rencontre, je ne connaissais rien sur la Centre Afrique, très peu aussi sur la situation des médias et des journalistes en Afrique » a rapporté l’un d’entre eux, étudiant en agronomie.
Il y a un an, l’Université de New York à Paris recevait Bassel TAWIL, photographe syrien, ancien résident de la Maison des journalistes.
Reportage sur les journalistes syriens de la MDJ | Revue de presse
La journaliste Fanny Arlandis a réalisé un reportage sur les journalistes syriens de la Maison des journalistes pour la magazine Télérama, publié le 07 novembre 2017.
Reportage
Le difficile exil des journalistes syriens en France
Zakaria Abdelkafi (31 ans) est un photojournaliste Syrien. Photo © Ed Alcock / Agence Myop 31/10/2017
La Maison des journalistes, à Paris, héberge depuis 2002 des reporters ou photographes du monde entier. Aujourd’hui, parmi ces réfugiés, on trouve beaucoup plus de Syriens que toute autre nationalité. Mais, entre difficultés administratives et barrière de la langue, se faire une place en France est pour eux une gageure.
« Je ne voulais mourir ni en Syrie ni en Turquie. » Dans un café parisien du 15e arrondissement, Rowaida Kanaan, journaliste pour Radio Rozana, raconte ses dix mois de détention dans la prison d’Adra, près de Damas, en 2013. Puis les trois ans qu’elle a vécus à Gaziantep, en Turquie, la peur au ventre. « Même là-bas les Syriens ne sont pas à l’abri. »
L’article est à lire ici en intégralité
Renvoyé Spécial PJJ : trois rencontres pour la rentrée 2017
Dans le cadre du programme Renvoyé Spécial, la Maison des journalistes continue son partenariat avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse, avec le soutien du Ministère de la Justice et le Ministère de la Culture et de la Communication.
Cette année, la rentrée académique est marquée par un nouveau partenariat spécifique avec la Direction Territoriale PJJ Val d’Oise, avec le soutien de madame Odile VILLARD, référente laïcité citoyenneté de la PJJ Val d’Oise. Entre août et novembre, trois groupes de jeunes et de professionnels de la PJJ d’Arnouville ont été accueillis pour une visite à la MDJ, . Une délégation de la MDJ a d’ailleurs été accueillie à l’occasion de la 3e édition de « La PJJ ouvre ses portes » qui a eu lieu le lundi 16 octobre pour découvrir les locaux, le fonctionnement et le personnel de l’Etablissement de Placement et d’Insertion de Villiers le Bel.
Le jeudi 24 août, des jeunes et de professionnels ont pu rencontrer et échanger avec le journaliste et vlogueur syrien Raafat ALGHANEM et B. G., journaliste turc. Ce dernier a également participé à la deuxième rencontre du jeudi 26 octobre. Avec le présentateur radio guinéen Mandian SIDIBE, ils ont en captivé l’attention d’une dizaine de jeunes. Ce groupe, à travers ces témoignages, a pu prendre conscience de l’importance de la séparation des pouvoirs. « Hier encore nous avons étudié le système judiciaire français », a déclaré Majda BEN-AMRANE, éducatrice PJJ impliquée dans le projet. « Ils découvrent aujourd’hui qu’un juge ou la police ne sont pas indépendants dans tous les pays. »
Enfin, le vendredi 3 novembre, suite à une nouvelle visite des locaux de la MDJ et de l’exposition de Cartooning For Peace, guidée par Lisa Viola ROSSI, chargée de la Communication et de la Sensibilisation et Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique du Pôle Communication de la MDJ, un troisième groupe de jeunes et de professionnel venu d’Arnouville a pu échanger avec M. K., journaliste rwandaise. Pour elle, cacher son identité est une nécessité, « je suis heureuse de pouvoir être une anonyme, ici dans les rues de Paris » a-t-elle expliquée. Une manière pour les jeunes de réaliser ce que peut impliquer concrètement l’exil. Cette visite s’est conclue avec Abdessamad AIT AICHA, journaliste citoyen marocain. « Le journalisme citoyen est un phénomène très récent au Maroc, ça n’existe vraiment que depuis deux ou trois ans », a-t-il expliqué tout en incitant ses auditeurs à se saisir de leur rôle de citoyens et à questionner l’information, notamment sur les réseaux sociaux.
« Je suis très touchée par votre action – a commenté une jeune fille placée sous protection judiciaire – et les témoignages de ces journalistes. Je suis choquée d’apprendre les conditions des lieux d’enfermement, c’est barbare ! Je n’imaginais pas la facilité de mise en détention dans certains pays. J’ai compris que l’action des journalistes de la MDJ est très utile. Ils ont tous mes encouragements et mon respect ! »
Renvoyé Spécial PJJ, c’est quoi ?
Renvoyé Spécial PJJ émane du programme historique de la Maison des journalistes, Renvoyé Spécial. Les objectifs sont d’aider les jeunes à décrypter les sources d’informations, à mieux s’informer, ainsi qu’à les amener à s’ouvrir aux médias, à d’autres mondes, d’autres pays et bien à être conscientes de l’importance de la liberté de la presse et d’expression, ainsi que des valeurs du vivre ensemble. Au cours de leur visite, les jeunes adolescents accompagnés des professionnels PJJ sont donc amenés à découvrir l’association, puis à parcourir l’exposition « Dessins pour la paix » créée en partenariat avec Cartooning for peace. Enfin, les jeunes retrouvent des professionnels des médias résidents et anciens résidents à la MDJ pour un temps d’échange. Les éducateurs ont également à leur disposition un kit pédagogique qui leur permet de prolonger la réflexion avec les jeunes.
Pour en savoir plus sur le projet, contactez-nous :
Lisa Viola ROSSI : 01 40 60 04 06 – projet.pjj@maisondesjournalistes.org