Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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REVUE DE PRESSE : « Quartiers libres » dans La chronique d’Amnesty International
« Attendez, je vais ouvrir la fenêtre, ça sent trop la cigarette, désolé ». Hicham, trentenaire aux fines lunettes, originaire du Maroc, nous accueille dans sa chambre, un soir d’automne, au deuxième étage de la Maison des journalistes. Un lit, une penderie, un petit bureau avec un PC et une pile de journaux.
L’article en entier : La chronique d’Amnesty International n°375, France | Quartier Libre : Une maison accueille à Paris des journalistes fuyant leur pays, publié en février 2018 par Lucas Chedeville
RENVOYE SPECIAL : Le journaliste marocain Abdessamad AIT AICHA au lycée Montaleau de Sucy-en-Brie
Le mardi 6 février, le lycée des métiers Montaleau de Sucy-en-Brie dans l’académie de Créteil a accuelli le journaliste marocain en exil Abdessamad AIT AICHA. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a échangé avec la vingtaine d’élèves d’une classe de seconde Bac professionnel pendant près de 2 heures 30.
Interrogé, mis en examen et interdit de quitter le territoire, Abdessamad AIT AICHA a dû fuir son pays suite aux pressions subies alors qu’il formait des professionnels marocains aux techniques d’investigation notamment par le biais des nouvelles technologies et de l’application StoryMaker. Arrivé en France en janvier 2016.
Cette attente marque son quotidien à la Maison des journalistes. S’il a pu reprendre des études en communication à Paris, il est toujours difficile d’envisager le futur.
Pour préparer la rencontre avec Abdessamad AIT AICHA, les professeurs ont accompagné les lycéens dans un projet radio. Par groupe, ils ont réalisé plusieurs interviews audios avant la rencontre, puis une semaine plus tard afin de partager ce qu’ils retiennent de l’échange avec le journaliste.
Interview avant rencontre :
Interviews après rencontre :
Cette rencontre est organisée avec le soutien du CLEMI et de Presstalis et est subventionnée par la sénatrice Esther BENBASSA, inscrite au titre de la Réserve parlementaire au budget du Ministère de la Culture.
Après le temps d’échange, les avis des élèves ont été recueillis. Extraits :
« Abdesamad AIT AICHA a racnté des choses importantes et j’ai eu l’occasion d’en savoir un peu plus sur la situation actuelle du Maroc. »
« Dans une démocratie, on doit se sentir libre et la liberté de la presse permet de se sentir libre sans qu’il y ait de répercussions. »
« La situation est injuste car on les puni d’avoir pris la parole et d’avoir voulu changer les choses dans les pays. »
« On prend apprend énormément sur la politique étrangère et cela nous montre que le journalisme n’est pas toujours un métier simple. »
Revue de presse :
RENVOYE SPECIAL : LA JOURNALISTE BAHREINIE NAZEEHA SAEED AU LYCEE CHAMPLAIN DE CHENNEVIERES
Le lundi 5 février, Nazeeha SAEED, journaliste bahreïnie en exil, est intervenue dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial au lycée Samuel de Champlain de Chennevières-sur-Marne dans l’académie de Créteil pour témoigner de son parcours de journaliste exilé auprès d’une trentaine de lycéens. La journaliste, accompagnée de Lisa Viola ROSSI, chargée de communication et de sensibilisation et Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique de la MDJ, a été reçue par les professeurs, mesdames Amélie DEPREZ et Marine LUCAS, ainsi que monsieur le proviseur Jean-Luc HERAUD.
Cette rencontre a été réalisée avec le soutien du CLEMI et de Presstalis, ainsi que celui de la Ville de Paris. Nazeeha SAEED est également la quatrième lauréate ICORN (International Cities of Refuge Network) accueillie par Paris, membre de ce réseau depuis 2011. Cette rencontre rentre également dans le cadre de Renvoyé Spécial Val-de-Marne subventionné par madame la Sénatrice Esther BENBASSA, inscrite au titre de la Réserve parlementaire au budget du Ministère de la Culture et est organisée en partenariat avec la Ville de Paris.
La journaliste bahreinie Nazeeha SAEED devant les élèves du lycée Champlain de Chennevières-sur-Marne le 6 février Photo © Margot Fellmann
Durant près de deux heures les élèves ont pu écouter puis échanger avec madame SAEED grâce à la traduction de madame DEPREZ, professeur d’anglais. Malgré la barrière de la langue, les jeunes ont posé leurs questions : des tortures subies au projets futurs, en passant pas les espoirs de retrouver sa famille et son pays, la journaliste a répondu sans détour. Difficile pourtant d’entrer dans les détails en présence de journalistes, car les souvenirs sont encore là, bien présents. Mais mettre des mots sur les violences subies est important. « Parfois quand on parle de torture, on imagine une gifle. Mais non, j’ai été battue, électrocutée… Et malgré la preuve médicale de ce que j’avais subi, la justice de mon pays a choisi de fermer les yeux » a-t-elle précisé. Nazeeha SAEED s’est vu refusée le renouvellement de sa carte de presse, puis elle a été interdite de voyager pour avoir exercé son métier sans autorisation du gouvernement. La fuite était pour elle synonyme de survie, mais aussi une condition nécessaire à la préservation de sa liberté d’expression.
Aujourd’hui, Nazeeha SAEED travaille à raconter son histoire, pour que son témoignage puisse faire progresser la liberté de la presse au Bahreïn. Elle a choisi de ne pas demander l’asile politique en France, car elle n’est pas prête, encore, à renoncer à son pays.
Nazeeha SAEED Photo © Margot Fellmann
Pourquoi est-il important de ramener ce témoignage dans un lycée ?
Renvoyé Spécial a pour objectif de permettre aux jeunes de prendre conscience de l’importance de se battre pour la liberté d’expression, que ce soit à travers le monde, au Bahreïn ou bien en France. Comme l’a relevé l’un d’entre eux, la MDJ a accueilli à plusieurs reprises des professionnels de l’information ressortissant de pays d’Europe du Sud et de l’Est. « La liberté d’expression et les journalistes ne sont pas en danger chez nous pourtant ! » a-t-il avancé. Ainsi, c’est l’occasion de rappeler des histoires comme celle de Daphne CARUNANA GALIZIA, journaliste maltaise, assassinée en octobre 2017, ou plus proche de nous, les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015.
Après la rencontre, les jeunes ont été invité à faire le bilan de cette rencontre :
« J’ai découvert un nouveau pays, un nouveau système politique et les risques énormes encourus par les journalistes bahreïnis. »
« C’est intéressant d’avoir l’opinion d’une personne en exil sans passer par des médias qui auraient pu modifier les informations. »
« La détermination de madame SAEED de continuer son métier est impressionnante. »
« Cela doit être dur d’arriver dans un pays qu’on ne connait pas, donc d’apprendre une nouvelle langue et de se faire des nouvelles connaissances. »
« Je me suis rendu compte que la liberté de la presse est très importante et qu’elle n’est pas donnée à tout le monde. »
« Ce qui m’a marqué c’est que la journaliste a été obligée de quitter son pays seulement pour des mots. »
« Ce témoignage nous montre que nous vivons dans de bonnes conditions contrairement à d’autres pays. »
« Je pense que ce n’est pas normal qu’il y ait aussi peu de liberté de la presse dans le monde et qu’aussi peu de journalistes puissent faire leur métier sans problème. »
« J’admire beaucoup les journalistes en exil, il ont beaucoup de courage et leur donne mon soutient. »
Revue de presse :
94citoyens.com, « Une journaliste réfugiée du Bahrein témoigne auprès des journalistes de Chennevières », publié le lundi 5 février par C.Dubois
leparisien.fr, « Chennevières : « Vous êtes vraiment chanceux de grandir dans ce pays », publié le mardi 6 février par Denis Courtine