Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Renvoyé Spécial : Rowaida Kanaan, journaliste syrienne, au Lycée Desgranges (ac. Lyon)
Le lundi 12 mars, Rowaida KANAAN, journaliste syrienne en exil, a été acceuillie par les élèves et les professeurs du lycée professionnel Pierre Desgranges d’Andrezieux-Boutheon dans l’académie de Lyon. Pendant deux heures, elle a témoigné de son parcours de journaliste exilée auprès des élèves de 3e Prépa pro et de Terminale pro de l’établissement.
Professeure de mathématiques pendant 10 ans, Rowaida KANAAN devient journaliste en 2011 pour parler de la Révolution syrienne. Elle s’engage dans son travail pour les femmes, les enfants et les prisonniers du régime syrien et de DAECH. Emprisonnée pendant 10 mois, elle prend la route de l’exil qui la mène en Turquie d’abord, puis en France. Rowaida KANAAN est membre de l’ONG Syrian Women Journalists Network et du Mouvement politique féminin syrien.
Les professeurs ont tenu à réagir suite à la rencontre : « L’intervention de Madame KANAAN a été vraiment exceptionnelle. Les élèves ont été vraiment captivés par la qualité de son exposé, l’émotion était forte. Ce moment a marqué les esprits et fait réfléchir jeunes et moins jeunes!!! »(Jany SANFILIPPO REYNARD)
Revue de presse : à venir
Renvoyé Spécial : le journaliste kurde irakien Halgurd Samad au lycée Ronceray de Bezons
Le vendredi 9 mars 2018, Monsieur Halgurd SAMAD, journaliste du Kurdistan Irakien en exil, a été reçu au lycée polyvalent Eugène Ronceray de Bezons dans l’académie de Versailles pour témoigner de son parcours de journaliste exilé auprès des lycéens. Cette rencontre fait partie de Renvoyé Spécial Île-de-France.
Le vendredi 9 mars 2018, Halgurd SAMAD, journaliste du Kurdistan Irakien en exil, au lycée polyvalent Eugène Ronceray de Bezon Photo © Lycée Ronceray
C’est devant un auditoire composé de 34 élèves et de leurs professeurs qu’Halgurd SAMAD a raconté son parcours de professionnel de l’information. Diplômé en littérature anglaise à l’université de Salahaddin, il exerce comme journaliste depuis novembre 2002. Il a collaboré en tant que reporter et photographe pour les journaux hebdomadaires politiques kurdes « Hawlati » et « Dahenan », « Aso » et « Rozhnama ». Journaliste spécialisé en Droits de l’Homme, Jeunesse et Politique, Halgurd SAMAD a été aussi rédacteur en chef de « Wala », journal étudiant en kurde, et directeur de la rédaction du magazine « Lvin ». En France, il a fondé en 2012 la web-radio franco-kurde « *RFK » (www.radio-rfk.com).
La rencontre s’est poursuivie vers un temps d’échange auquel les jeunes ont été très motivé à participer. Ils ont posé de nombreuses questions et le journaliste s’est dit ravie de cet enthousiasme et de cette curiosité.
Qu’en ont pensé les jeunes ?
« Le rôle des journalistes est de nous aider à nous informer. Mais nous, Européens, ne sommes pas au courant de ce qu’il se passe dans le monde. »
« La liberté de la presse est importante car nous pouvons savoir beaucoup de choses que nous ignorons. »
« Je suis choqué par toutes les personnes qui ont été assassinées et qu’il n’y a eu aucune condamnation. »
À propos de la situation des journalistes exilés …
« C’est très dur car ils abandonnent tout : leur famille, enfants et amis. »
« Bravo pour leur courage. Il ne faut pas lâcher l’affaire. »
« Ils ont fait le bon choix. »
« Il doivent défendre leur métier quoi qu’il arrive, poursuivre leur passion et ne perdre courage. »
Revue de presse :
Lycée de Bezons, »Renvoyé Spécial au CDI du Grand Cerf avec les TMEI et la 2nde Générale Européenne », publié le samedi 17 mars 2018 par mme Hajouji-Idrissi (professeur documentaliste)
RENVOYE SPECIAL : Mai OSMAN, soudanaise exilée, rencontre les lycéens de Voiron (Grenoble)
Le jeudi 8 mars, la journaliste soudanaise en exil Mai OSMAN s’est rendue au lycée agricole La Martellière de Voiron dans l’académie de Grenoble. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial qui vise à sensibiliser au combat pour la liberté de la presse, elle a témoigné de son parcours de journaliste exilée auprès des élèves de terminale de l’établissement.
L’échange, minutieusement préparé par la journaliste, s’est déroulé en anglais avec l’aide d’une professeure pour la traduction. Après une présentation accompagnée d’une projection de plusieurs de ses reportages, elle a ouvert un temps de questions qui a permis aux auditeurs de revenir sur ce qui les avait le plus marqué comme les droits des enfants au Soudan.
Cette journée a eu un écho tout particulier à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Journaliste et reporter d’images depuis 2008, Mai OSMAN a mis en lumière la situation précaire des plus démunis aux Soudan : les enfants dans les zones de guerre, les personnes âgées mais aussi les femmes.
Durant sa carrière au Soudan, elle a travaillé pour la télévision de Kordofan, ainsi que pour des journaux tels qu’Alshahed, Alhurra et Al Nujjoom Start Program. À cause de son engagement, elle a été persécutée par les autorités de son pays. Ayant peur pour sa vie, Mai OSMAN a finalement pris la décision de partir en exil. Elle cherche aujourd’hui à donner un nouvelle visibilité internationale aux problèmes qu’elle a déjà dénoncé dans son pays.
Pendant les deux heures qu’ont duré son intervention, Mai OSMAN a raconté son histoire, a parlé de la situation de son pays et des raisons de son engagement pour la liberté de la presse. Elle a aussi partagé avec les jeunes les difficultés qu’elle affronte encore aujourd’hui dans son combat pour obtenir le droit d’asile en France.
Mai OSMAN s’est dite très heureuse de cette rencontre : « J’aurais aimé rester plus longtemps avec les élèves, comme une professeure. Seules leurs larmes ont assombri cette rencontre. »
Les lycéens de Voiron ont été touchés par les mots qu’ils ont entendus, par les choses qu’ils ont apprises. Ils ont couché sur papier leurs remarques et leurs messages de remerciement pour Mai OSMAN. Extraits.
« Pour Mai : vous êtes une femme bien plus forte que toutes les autres. Vous êtes magnifique. Ne changez rien. »
« Mai OSMAN est une battante. Malgré son histoire de vie, je suis sûr qu’elle va garder la tête haute. Que dieu soit avec elle. »
« Tout ce que Mai a pu vivre, voir, subir est horrible. Je me demande comment des personnes peuvent vivre ça. »
« Je me rends compte que j’ai de la chance d’être une élève, que j’ai le choix de faire ce que je veux, j’ai la liberté d’expression tandis que dans d’autres pays ce n’est pas le cas. »
« Mai m’a beaucoup rappelé ce que ma mère et moi avons vécu dans notre pays, la R.D.C. avant d’arriver en France. »
« Ce témoignage m’a permis de savori et comprendre ce qu’il se passe dans un autre pays et des raisons pour lesquelles certains se réfugient en France. »
« Au Soudant, les enfants travaillent dès l’âge de 6 ans, les femmes n’ont pas la même liberté que les hommes et il y a beaucoup de violence. »
« Je trouve cela affreux : les journalistes en exil n’ont droit à rien et risquent pourtant leur vie pour essayer de changer les choses dans leur pays. Ils sont obligés de quitter leur pays par risque de mourir. La France doit les aider le plus possible. Ce n’est pas facile pour eux de venir en France. »
« Je donne tout mon respect à ces journalistes. Ce sont des personnes extrêmement fortes, pleines de courage. je suis de tout cœur avec eux. J’aimerais pouvoir les aider d’avantage. »
« Les journalistes en exil sont très forts, avec un grand cœur. Mai OSMAN n’a pas une belle vie. Je lui souhaite un belle vie et qu’un jour elle retrouve sa maman. »
« Je n’ai pas de mot, je n’arrive pas à m’exprimer tellement je suis abasourdi, choqué par la situation. Personne ne mérite ça ! »