Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Renvoyé Spécial | SPME : Un journaliste turc au lycée de Champigny-sur-Marne (Créteil)
Mercredi 21 mars 2018, un journaliste turc en exil, hébergé à la Maison des journalistes, a rencontré des élèves du lycée Louise Michel de Champigny-Sur-Marne, dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial et de la 29ème Semaine de la presse et des médias dans l’école®.
Accompagné de Clara LE QUELLEC, bénévole à la MDJ, le professionnel de l’information a témoigné de son parcours devant 80 lycéens de 1ère ES et STL et de plusieurs professeurs dont madame Isabelle GERARD, documentaliste, qui a coordonné pour le lycée cet événement. Pendant plus d’une heure, le journaliste turc, qui a souhaité garder l’anonymat, a livré un témoignage saisissant sur son histoire, l’épreuve indicible de l’exil, l’attente et sa reconstruction en France. S’il se considère chanceux d’avoir pu se réfugier dans l’Hexagone, ce fervent défenseur de la liberté d’expression n’oublie pas pour autant ses collègues emprisonnés, victimes de la grande purge lancée par le régime d’Erdogan après la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.
Les jeunes lycéens ont pu, grâce à ce témoignage, aborder plus en détail la situation de la Turquie et particulièrement celle de la liberté de la presse dans ce pays, considéré actuellement comme la plus grande prison du monde pour les journalistes. La rencontre a fait forte impression auprès des élèves. Un long temps d’échange, de presque une heure, a permis ensuite aux jeunes de poser de nombreuses questions au journaliste.
Que retiennent les lycéens de cette rencontre ?
« Courage, détermination, et surtout, sachez qu’avec une plume et une famille, on peut changer le monde. Non, ce n’est pas un mythe, c’est réel. on est avec vous : vivez votre plume! »
« Ce qui m’a le plus frappé dans ce témoignage, c’est son courage et sa capacité d’adaptation face à la situation. Mais aussi, à quel point l’homme en général peut faire preuve d’intelligence et de cruauté face aux autres afin d’acquérir du pouvoir. »
« Les journalistes exilés ont une vie très compliquée : ils doivent se cacher et passent leur temps à survivre. Je trouve ça irréaliste en 2018. »
« Je trouve que cette situation est inconfortable car il est inadmissible de devoir se cacher, de ne pas pouvoir appeler ses proches par peur que les services secrets l’attrapent, et de vivre avec la peur de se faire attraper tous les jours. »
« Je suis frappée par le fait que des personnes soient emprisonnées, torturées ou obligées de fuir seulement parce qu’elles ont eu des idées différentes. »
« Je ne savais pas comment était la situation en Turquie et cela m’a permis de comprendre la situation politique là-bas. »
« Ce témoignage m’aide à réaliser ce qu’il se passe dans d’autres pays. Ce ne sont plus des chiffres, mais des témoignages qui nous touchent. »
« La démocratie est importante pour que la population puisse accéder à des informations et ne pas être embrigadée dans une politique autoritaire où la presse n’est pas libre mais au contraire doit publié ce que l’Etat veut. »
Revue de presse
94citoyens.com, « Un journaliste turc raconte son exil aux lycéens de Louise Michel à Champigny », publié le 21 mars par Pierre H.
Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Clubs de prévention du 11ème et du 12ème
Ci-dessous le programme de l’opération Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Club de prévention du 11ème et du 12ème mis en place à partir d’avril 2018 chez l’association Olga Spitzer (35 Rue de la Folie-Regnault, 75011 Paris) dans le cadre du projet d’éducation à l’image et à la critique mené par la Mairie de Paris (Circonscription 11ème et 12ème arrondissements – DPSP Education à la critique et à l’image, prévention de la radicalisation), en collaboration avec ABC insertion.
Renvoyé Spécial | SPME : Sakher EDRIS, journaliste syrien, au lycée De Vinci de Calais
Sakher EDRIS, journaliste syrien en exil, s’est rendu à Calais le mercredi 21 mars pour y rencontrer les élèves du lycée Léonard de Vinci. Grâce au programme Renvoyé Spécial Pas-de-Calais, il a partager son histoire et son engagement de la liberté de la presse avec deux classes de Première S et ES.
Cette rencontre s’inscrit dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018 et est organisée dans le cadre de RS Pas-de-Calais avec le soutien de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT).
Photo © Lycée Léonard de Vinci
Le parcours de vie et professionnel de Sakher EDRIS, exilé en France depuis plusieurs années, permet de mettre en lumière la situation des droits de l’homme en Syrie ainsi que dans les pays du Moyen-Orient. Fils et neveu d’opposants politiques syriens, le journaliste a travaillé pour plusieurs médias télévisés renommés dont ceux des chaînes Dubai Tv et Al Arabyia News. Il a aussi produit des émissions politiques et sociétales dont certaines récompensées. Il est aussi l’auteur de reportages d’investigations qui ont connu de forts retentissements, ainsi que d’articles satiriques. Depuis deux ans, Sakher EDRIS est secrétaire général de l’association des Journalistes Syriens ce qui lui permet de prolonger son engagement dans l’exil.
Après avoir occupé le micro pour cette première partie, Sakher EDRIS a ensuite reçu les questions des jeunes pour un temps d’échange. « Avez-vous l’impression de n’appartenir à aucun pays du fait de vos exils répétés ? Comment vivez-vous le fait de vivre loin de votre famille ? Si le conflit en Syrie se terminait, envisageriez-vous d’y retourner ? Pensez-vous que la situation va s’améliorer ? »
Retour en images sur la rencontre
Les réaction des élèves
« On entend beaucoup parler de la Syrie dans les différents médias, mais de là à avoir sous les yeux une preuve vivante de ce conflit, qui a fui son pays en guerre : c’est assez extraordinaire. On en voit pas ça tous les jours. »
« Ce qui m’a frappé dans ce témoignage, c’est le dévouement de Sakher EDRIS envers son devoir d’apporter l’information. »
« Je peux comprendre les journalistes en exil car la vie est très difficile en Syrie. De plus, il n’y a pas de vraie démocratie, et cela engendre de nombreux problèmes. »
« Dans ce témoignage, c’est la condition des Syriens ce qui m’a le plus marquée. Le fait qu’ils n’aient aucune liberté, justice, sécurité… me parait horrible. »
« Le journaliste nous apprend des choses tous les jours sur les actualités locales ou internationales. C’est la porte d’entrée vers les informations du monde. »
« Les journalistes en exil ont une certaine forme de courage car ils partent de leur pays, quittent leurs familles afin de pratiquer leur profession et d’informer le monde. »
Revue de presse
La Voix du Nord, « Sakher Edris, journaliste syrien, a rencontré deux classes de lycéens », publié le 23 mars
Lycée Léonard de Vinci (Calais), « Venue de M. Sahker EDRIS journaliste syrien en exil », publié le 27 mars par Guislain LEROY