Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Renvoyé Spécial | SPME : Sakher EDRIS, journaliste syrien, au lycée De Vinci de Calais
Sakher EDRIS, journaliste syrien en exil, s’est rendu à Calais le mercredi 21 mars pour y rencontrer les élèves du lycée Léonard de Vinci. Grâce au programme Renvoyé Spécial Pas-de-Calais, il a partager son histoire et son engagement de la liberté de la presse avec deux classes de Première S et ES.
Cette rencontre s’inscrit dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018 et est organisée dans le cadre de RS Pas-de-Calais avec le soutien de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT).
Photo © Lycée Léonard de Vinci
Le parcours de vie et professionnel de Sakher EDRIS, exilé en France depuis plusieurs années, permet de mettre en lumière la situation des droits de l’homme en Syrie ainsi que dans les pays du Moyen-Orient. Fils et neveu d’opposants politiques syriens, le journaliste a travaillé pour plusieurs médias télévisés renommés dont ceux des chaînes Dubai Tv et Al Arabyia News. Il a aussi produit des émissions politiques et sociétales dont certaines récompensées. Il est aussi l’auteur de reportages d’investigations qui ont connu de forts retentissements, ainsi que d’articles satiriques. Depuis deux ans, Sakher EDRIS est secrétaire général de l’association des Journalistes Syriens ce qui lui permet de prolonger son engagement dans l’exil.
Après avoir occupé le micro pour cette première partie, Sakher EDRIS a ensuite reçu les questions des jeunes pour un temps d’échange. « Avez-vous l’impression de n’appartenir à aucun pays du fait de vos exils répétés ? Comment vivez-vous le fait de vivre loin de votre famille ? Si le conflit en Syrie se terminait, envisageriez-vous d’y retourner ? Pensez-vous que la situation va s’améliorer ? »
Retour en images sur la rencontre
Les réaction des élèves
« On entend beaucoup parler de la Syrie dans les différents médias, mais de là à avoir sous les yeux une preuve vivante de ce conflit, qui a fui son pays en guerre : c’est assez extraordinaire. On en voit pas ça tous les jours. »
« Ce qui m’a frappé dans ce témoignage, c’est le dévouement de Sakher EDRIS envers son devoir d’apporter l’information. »
« Je peux comprendre les journalistes en exil car la vie est très difficile en Syrie. De plus, il n’y a pas de vraie démocratie, et cela engendre de nombreux problèmes. »
« Dans ce témoignage, c’est la condition des Syriens ce qui m’a le plus marquée. Le fait qu’ils n’aient aucune liberté, justice, sécurité… me parait horrible. »
« Le journaliste nous apprend des choses tous les jours sur les actualités locales ou internationales. C’est la porte d’entrée vers les informations du monde. »
« Les journalistes en exil ont une certaine forme de courage car ils partent de leur pays, quittent leurs familles afin de pratiquer leur profession et d’informer le monde. »
Revue de presse
La Voix du Nord, « Sakher Edris, journaliste syrien, a rencontré deux classes de lycéens », publié le 23 mars
Lycée Léonard de Vinci (Calais), « Venue de M. Sahker EDRIS journaliste syrien en exil », publié le 27 mars par Guislain LEROY
Renvoyé Spécial | SPME : La bahreïnie Nazeeha SAEED au lycée Balavoine de Bois-Colombes (Versailles)
Le mardi 20 mars 2018, Nazeeha SAEED, journaliste bahreïnie en exil, est intervenue au lycée Daniel Balavoine de Bois Colombes dans l’académie de Versaille. Accompagnée de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique de la MDJ, elle participait ainsi à la Semaine de la Presse et des Médias dans l’école, un événement national qui vise à sensibiliser les jeunes aux questions de la liberté d’expression et du pouvoir des médias. Cette rencontre est également organisée en partenariat avec la Ville de Paris.
Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, Nazeeha SAEED a témoigné de son parcours de journaliste exilé auprès d’une trentaine de lycéens de première Bac professionnel. Après un accueil chaleureux de la part de l’équipe enseignante et de monsieur le proviseur CAILLAT, elle a présenté aux jeunes son pays, le Bahreïn, parlé de la situation de la liberté d’expression mais aussi partagé son histoire personnelle.
Nazeeha SAEED a travaillé pendant douze ans dans son pays, comme correspondante pour Monte Carlo Doualiya (MCD) et France 24. À la suite de sa couverture de manifestations pro-démocratiques en mai 2011, Nazeeha SAEED a été torturée et a porté plainte contre la police. Premier cas de torture à avoir fait l’objet d’une enquête judiciaire au Bahreïn, cette dernière n’a pas abouti. Elle faisait partie des 5 journalistes bahreïnis basés dans leur pays, travaillant pour des médias étrangers qui se sont vus refuser le renouvellement de leur carte de presse en 2016, les privant ainsi de l’exercice de leur profession. Ayant quitté le Bahreïn après la levée de son interdiction de voyager en juillet 2016, elle a trouvé refuge en France.
Aujourd’hui, Nazeeha SAEED est la quatrième lauréate ICORN (International Cities of Refuge Network) accueillie par la Ville de Paris, membre de ce réseau depuis 2011.
Le temps de l’échange pour mieux comprendre
Les lycéens ont ensuite été invités à poser leur question, un exercice auquel les professeurs ont aussi participé. Ils ont notamment été interpellés par la force de son engagement. « Pensiez-vous que vous prendriez autant de risque en devenant journaliste ? » a demandé l’un d’eux. Nazeeha SAEED a choisi de répondre en toute franchise : « Non, jamais ! » avant de préciser qu’elle pensait mener une carrière tranquille, devenir rédactrice en chef, acquérir une certaine notoriété. Mais avec le temps, elle a compris qu’elle voulait « donner une voix à ceux qui n’en avait pas » et que cela impliquait une prise de risque qu’elle était prête à prendre.
Les auditeurs ont aussi été curieux du ressenti de la journaliste, de la manière dont elle vit la séparation avec sa famille et de ses espoirs pour l’avenir de son pays et le sien. « Malgré tout ce que vous avez vécu, avez vous un beau souvenir professionnel que vous voudriez partager avec nous ? » « Heureusement, a-t-elle répondu. J’ai beaucoup de souvenirs heureux. En particulier quand mon travail a eu un véritable impact sur la vie des gens. Et bien sûr, j’ai beaucoup de moments mémorables dans ma vie privée.
La classe a été invitée à répondre à quelques questions à la fin de la rencontre. Extraits.
« C’est misérable de faire du mal aux gens pour leurs opinions. »
« Les journalistes sont courageux. C’est bien ce qu’ils font : ils se battent pour leurs opinions et leur ressenti. »
« C’est frappant de savoir que des gens peuvent être méprisés et harcelés sachant que leurs seul but est de faire évoluer les choses. »
« Dans la société, pour moi, un journaliste est un porte-parole qui dénonce des faits. Ils parlent aux noms de ceux qui n’ont pas le courage de le faire. »
Au tour des jeunes de témoigner
Renvoyé Spécial | SPME : la journaliste burundaise Elyse NGABIRE au lycée Pierre Mendès France de Péronne
Elyse NGABIRE, journaliste burundaise en exil, s’est rendue au lycée professionnel Pierre Mendès France de Péronne dans l’académie d’Amiens, le lundi 19 mars. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018.
Devant les élèves et les professeurs du Bac pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés (MELEC), Elyse NGABIRE a livré son témoignage sur la situation de la liberté de la presse au Burundi. Menacée pour ses articles, la journaliste a rejoint la France en septembre 2015.
La rencontre a commencé par une présentation de son parcours. Elle a échangé avec les élèves sur ses débuts dans la presse burundaise, au sein du groupe de presse Iwacu et les raisons de son exil. Auteure d’un article jugé dérangeant par le pouvoir en place, elle a été contrainte de fuir pour des raisons de sécurité. Le Burundi, dont elle est originaire, se classe à la 160ème place du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2017.
Ancienne résidente de la MDJ, Elyse Ngabire participe activement au programme de sensibilisation « Renvoyé spécial » et poursuit son engagement pour la liberté d’informer, en exil.
Réactions des élèves : à venir
Revue de presse :
Courrier Picard, « Une journaliste exilée témoigne au lycée Mendès-France de Péronne » publié le 19 mars 2018 par Patrick DELABY