Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Renvoyé Spécial: La journaliste Nazeeha SAEED au Lycée Yourcenar
Le jeudi 17 mai, la journaliste Nazeeha SAEED s’est rendue à Erstein pour échanger avec les élèves du lycée Yourcenar. Cette rencontre a été organisée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, qui permet chaque année à des journalistes en exil de partager leur histoire.
La journaliste Nazeeha SAEED au lycée Yourcenar, le 17 mai.
Réunis dans le CDI de l’établissement, les élèves du lycée Yourcenar avaient réservé un accueil très chaleureux à Nazeeha SAEED. Pendant deux heures, professeurs et élèves ont pu échanger avec la journaliste, venue présenter son parcours.
Originaire du Bahreïn, Nazeeha SAEED a quitté son pays il y a bientôt deux ans. Journaliste depuis ses 18 ans, elle a collaboré avec plusieurs médias internationaux et locaux. En 2011, elle couvre les manifestations pro-démocratiques qui sont réprimées par l’armée à Manama, capitale du Bahreïn. Elle s’attire ainsi les foudres des autorités. Convoquée par la police, la journaliste est torturée par les forces de l’ordre. Son crime ? Avoir exercé son métier de journaliste. Elle entreprend alors des démarches pour traduire ses tortionnaires en justice. Ces sévices restent encore aujourd’hui impunis. En 2016 la journaliste se voit refuser le renouvellement de son accréditation presse. Interdite de voyager, elle choisit de s’exiler lorsque l’occasion se présente. La journaliste vit aujourd’hui en France grâce au soutien du réseau ICORN.
L’histoire douloureuse de la journaliste a permis aux élèves d’en apprendre davantage sur le Bahreïn et la situation des journalistes dans ce pays. Les commentaires recueillis à l’issue de cette rencontre témoignent de l’intérêt porté par ces lycéens pour cet échange:
« J’ai beaucoup appris lors de cette rencontre, je ne connaissais pas ce pays avant »
« Je trouve anormal que des journalistes soient contraints à l’exil parce qu’ils nous ont informés ».
« La journaliste a vécu beaucoup de choses traumatisantes mais reste une femme très courageuse, forte, indépendante et libre. »
Revue de presse:
Dernières Nouvelles d’Alsace, Si je me tais ils gagnent
Renvoyé Spécial au lycée Galilée : Journalistes au Pakistan, par Taha SIDDIQUI et Sara FARID.
Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, organisée en partenariat avec le CLEMI et Presstalis, deux journalistes pakistanais sont allés à la rencontre des élèves du Lycée Galilée à Paris.
Le lundi 14 mai, les journalistes pakistanais Sara FARID et Taha SIDDIQUI se sont rendus dans le lycée Galilée, situé dans le 13ème arrondissement de Paris. Dans la bibliothèque de l’établissement, ils ont été accueillis par une cinquantaine d’élèves âgés de 16 à 17 ans. Les lycéens qui avaient préparé la rencontre en amont avec Madame Isabelle THOMAIN, professeure documentaliste, Monsieur Johann Leclercq et Monsieur Robert Potevins, professeurs de français, ont tenu à souhaiter la bienvenue aux journalistes en anglais. La Maison des journalistes tient également à remercier la chargée de mission du CLEMI Paris Maria-Esther d’Anjou qui a joué un rôle important dans l’élaboration de cette rencontre.
Taha SIDDIQUI, chef du bureau de l’agence Babel Press et directeur de bureau pour la chaîne WION (World Is One News) au Pakistan a débuté la rencontre en présentant aux élèves la situation du Pakistan. Après cette contextualisation, la journaliste Sara FARID a abordé les thématiques du droit à l’éducation ou encore des inégalités de genre à travers ses photographies.
En présentant leurs parcours, les journalistes ont parlé de la situation de la liberté de la presse au Pakistan et en Asie du Sud. Sara FARID a expliqué aux élèves les difficultés qu’elle a pu rencontrer sur le terrain comme journaliste mais également en tant que femme. Le journaliste Taha SIDDIQUI qui a enquêté sur des sujets liés à la corruption et à des abus de pouvoir, leur a rappelé à quel point certains sujets sont sensibles au Pakistan. En dépit du harcèlement dont ils ont été victimes, les journalistes ne souhaitaient pas quitter leur pays. Un événement survenu le 10 janvier 2018, les a contraint à rejoindre la France. Ce jour-là, alors qu’il est en route pour l’aéroport, Taha est agressé par une douzaine d’hommes. Le journaliste parvient à s’extraire in extremis du véhicule dans lequel il est emmené de force et échappe de peu à l’enlèvement.
En France, Sara FARID et Taha SIDDIQUI continuent à se mobiliser en faveur de la liberté de la presse. Un message d’espoir partagé avec les élèves. Taha a notamment créé, le 3 mai, lors de la journée mondiale de la liberté de la presse un site: safenewsrooms.org pour permettre à des journalistes en Asie du Sud de témoigner des difficultés qu’ils rencontrent.
Riche en émotions, cette rencontre s’est achevée par une série de questions-réponses avec les lycéens présents. Très attentifs et intéressés lors de cette présentation, ils ont souhaité en savoir davantage sur la situation des journalistes en France. A partir de cet événement, les élèves réaliseront un projet journalistique sur la radio scolaire Radio Clype.
Réactions à venir
RENVOYE SPECIAL CLUB DE PREVENTION: L’importance des mots
Le lundi 23 avril, s’est déroulée la seconde rencontre « Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Clubs de prévention du 11ème et du 12ème » . Dans ce cadre, le journaliste tchadien Makaila NGUEBLA est allé à la rencontre des jeunes vivants aux alentours du square de la Roquette (Paris, 11e). Le journaliste était accompagné de Lisa Viola ROSSI, chargée de Communication et de Sensibilisation et de Raafat AL GHANEM, stagiaire au service communication.
Dans une salle au sous-sol du club de prévention, à deux pas du square , Makaila NGUEBLA a été accueilli par un groupe de jeunes enfants et leurs éducateurs. Un échange constructif a suivi la présentation du journaliste. Les enfants se sont particulièrement intéressés aux conditions de détention dans les prisons au Tchad et à la liberté d’expression. Cette rencontre a non seulement été l’occasion de revenir sur la situation géopolitique du Tchad mais également sur l’objectif d’un travail journalistique dans un tel contexte. A l’issue de sa présentation, Makaila NGUEBLA a engagé avec eux une réflexion sur l’importance des mots et des écrits.
Poussés par la curiosité, le mercredi 25 avril, les jeunes ont souhaité se rendre pour la troisième rencontre à la MDJ où résident 14 journalistes en exil. Après une visite des lieux, ils ont fait la rencontre d’un journaliste turc. Souhaitant garder l’anonymat, le journaliste s’est d’abord présenté en dessins. En partageant son parcours, le journaliste leur a rappelé l’importance de la liberté de la presse dans une société démocratique. Il leur a également donné quelques conseils pour réaliser des vidéos professionnels avec peu de moyens.
Les commentaires laissés par les jeunes témoignent de leur intérêt pour ces rencontres qui contribuent à les sensibiliser aux valeurs démocratiques et à la liberté d’expression :
« Ces témoignages m’ont été très utiles car ils m’ont fait beaucoup réfléchir »
« L’histoire d’Hicham m’a choqué et je me suis rendu compte qu’on a beaucoup de chance d’être en France »
« J’ai aimé visiter la MDJ car j’aime les histoires des journalistes qu’on a rencontré. Elles m’ont fait réfléchir sur un problème qui existe dans d’autres pays »
« J’ai appris que la liberté d’expression dans le monde n’est pas comme en France. On risque même la prison dans des conditions terribles de détention…je pense que ces journalistes ont eu de la chance à venir en France et trouver une association comme la MDJ pour les aider et pour obtenir leurs papiers »
« Je voudrais souhaiter aux journalistes exilés beaucoup de courage et beaucoup d’espoir »
« J’ai compris que la liberté de la presse est importante dans une démocratie parce que les journalistes nous montrent des choses cachées »