Journalistes exilés et photographes de Magnum Photos croisent leurs regards pour raconter des expériences très personnelles autour des notions d’exil, d’accueil, de répression, de résistance, de succès ou d’échec.
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Renvoyé Spécial: La liberté de la presse au Soudan ? par Mai OSMAN
Le mercredi 13 juin, la journaliste soudanaise Mai OSMAN est allée à la rencontre des élèves du lycée la Tournelle de la Garenne-Colombes. Cet événement a été organisé dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le Clemi et Presstalis. Il a également bénéficié du soutien de la région Ile-de-France.
La journaliste Mai Osman a été chaleureusement accueillie par l’équipe pédagogique à son arrivée au lycée La Tournelle, situé dans l’académie de Versailles. Dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial, elle a échangé pendant deux heures avec les élèves de l’établissement sur la situation de son pays d’origine et son parcours.
Originaire du Soudan, Mai Osman a travaillé pour plusieurs médias de presse écrite et de télévision. À travers ses reportages, elle a enquêté sur le travail des enfants en zones de guerre. En situation de forte précarité, nombreux sont ceux qui risquent leur santé et leur vie en travaillant pour des industries du pays à un âge où ils devraient aller à l’école. Une réalité que la journaliste a souhaité dénoncer et qui lui a attiré les foudres du gouvernement. N’étant plus en sécurité dans son pays, elle a été contrainte de s’exiler.
Lors de cette rencontre, le parcours de la journaliste est ainsi devenu le fil conducteur d’une discussion sur l’histoire, la politique, la situation des droits de l’homme et bien sûr celle de la liberté de la presse au Soudan. Un témoignage poignant, qui comme le montre les réactions des élèves à l’issue de cette rencontre, permet de mieux comprendre la censure dans ce pays et l’importance du droit à l’éducation:
« J’ai compris à travers le témoignage de la journaliste, l’importance et la signification du mot liberté. »
« Cette rencontre m’a ouvert l’esprit et m’a permis de découvrir ce qui peut se passer dans d’autres pays du monde ».
« L’histoire de la journaliste m’a frappé et touché. Elle raconte une réalité alarmante ».
RENVOYE SPECIAL: « Les journalistes doivent continuer à se battre pour la liberté d’expression »
Le mardi 12 juin, le journaliste Mortaza Behboudi est allé à la rencontre des élèves du collège Erik Satie de Mirty-Mory, situé en Seine et Marne (77). Cet échange a été organisé dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le Clemi et avec le soutien du département de Seine et Marne.
« Les journalistes doivent continuer à se battre pour la liberté d’expression« , voici l’un des nombreux messages laissés par les élèves du collège Erik Satie à l’issue de la présentation du journaliste afghan. A seulement 24 ans, Mortaza Behboudi a voyagé, vécu et travaillé dans de nombreux pays. Contraint de s’exiler en France, sa passion pour le métier de journaliste est elle restée intacte. Il a pu la partager lors d’une rencontre avec les élèves du collège et engager une réflexion avec eux sur ce métier .
Photographe et journaliste en Afghanistan, Mortaza Behboudi travaille également pour de nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) en Afghanistan,après avoir passé le début de son enfance en Iran. En 2015, la situation politique et la présence des talibans l’oblige après une mésaventure dans le cadre de l’exercice de son métier, à rejoindre la France. Auteur de plusieurs articles, il réalise en 2017 à Lesbos, un documentaire et une exposition qui retracent les conditions d’attente des demandeurs d’asile qui vivent dans des camps sur l’île grecque.
La rencontre au Collège Erik Satie a permis aux élèves d’en apprendre davantage sur l’Afghanistan et la liberté de la presse. En racontant son parcours, le journaliste leur a également transmis un message de persévérance et de courage. « Le témoignage du journaliste nous prouve que rien est impossible« , raconte l’une des élèves. Très attentifs, les collégiens ont d’ailleurs été nombreux à l’interroger et à participer à l’échange. Participant à une classe média, ils sont également auteurs d’un journal publié au sein de l’établissement. Le journaliste, très enthousiasmé par cette démarche a tenu à les féliciter pour cette initiative et la qualité de leur travail.
RENVOYE SPECIAL : Rencontre au lycée Antonin Artaud à Marseille
Le vendredi 8 juin, le journaliste Salah Al-Ashkar est allé à la rencontre des étudiants du lycée Antonin Artaud à Marseille. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, organisée en partenariat avec la fédération française des Clubs UNESCO, il est venu témoigner de son parcours.
Salah Al Ashkar, journaliste syrien, vit en France depuis 2017. Diplômé en Finance, il s’initie au journalisme en 2011. Sur le terrain, il relate et filme les manifestations pacifiques de 2011, organisées en opposition au régime de Bachar Al-Assad. Témoin des conflits, le journaliste réalise plusieurs reportages sur la situation à Alep à partir de cette date. Il est sollicité par plusieurs médias étrangers qui reprendront ses vidéos, notamment lors du siège de la ville en 2016. Il est contraint de s’exiler en France la même année.
Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, son témoignage permet aux jeunes de mieux comprendre la complexité du conflit en Syrie et la situation des journalistes dans ce pays.