La nouvelle est tombée samedi vers 13heures. D’abord, l’annonce de leur enlèvement à Kidal, puis, leur assassinat par des individus non identifiés.
Il s’agit de nos deux confrères français, journalistes de Radio France Internationale (RFI) : Ghislaine Dupont et Claude Verlon, qui étaient au Nord Mali pour un reportage. Alors qu’ils venaient juste de sortir d’une interview avec Ambeiry Ag Ghissa, un responsable du Mouvement National pour la Libération de l’Azwaad (MNLA), à Kidal (zone connue pour ses conflits où sévissent des groupes armés irrédentistes et djihadistes), nos deux confrères ont été enlevés puis sauvagement abattus. Leurs corps criblés de balles ont été retrouvés. C’est une tragédie !
Aussitôt, cette information a fait le tour du monde, relayée par tous types de médias. Cet assassinat indigne et abject ne peut se justifier dans la mesure où il traduit l’expression d’une barbarie et d’une inhumanité déconcertante, de ceux qui pensent réduire à néant la liberté d’informer des journalistes. Ces derniers représentent les promoteurs et vecteurs incontournables de ce droit à l’information reconnu universellement par les instruments sous-régionaux et internationaux dans le monde. L’heure est grave !
Quelle est la motivation des auteurs d’un tel crime ? Pourquoi les groupes armés incontrôlés, ont-ils choisi nos deux confrères comme cibles ? Autant de questions hantent nos esprits et commandent notre lucidité à poursuivre la réflexion. Ce drame épouvantable pose l’épineuse question des risques, du manque de protection et de sécurité des journalistes en zone de conflit. Il révèle parfaitement l’instabilité dans cette région septentrionale du Mali en proie à des conflits armés complexes. Il est urgent d’agir avec tous les moyens légaux pour trouver une solution appropriée à la crise malienne. Elle n’est visiblement pas terminée, en dépit de la tenue des élections et de la prise des fonctions d’un Président démocratiquement élu.
La communauté internationale est interpellée dans sa recherche des voies et moyens idoines afin de sauver des vies humaines menacées quotidiennement pour des revendications occultes.
Les journalistes étrangers en exil, accueillis par la Maison des journalistes, expriment leur profonde consternation devant ce crime abominable dont sont victimes Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ils ont trouvé la mort dans l’exercice noble de leur métier pour informer l’opinion publique.
Une pensée à nos deux confrères, à leurs familles éplorées et à RFI. Nous sommes solidaires à tous !
Makaila Nguebla, en exil en France.