« Citoyens de la Ville de Paris »


Cérémonie en l’honneur des journalistes de la MDJ

Comme chaque année, la Mairie de Paris a rendu hommage aux journalistes de la MDJ lors d’une cérémonie organisée à l’Hôtel de Ville. Symboliquement, les 16 journalistes ont reçu la carte de « Citoyen de la Ville de Paris »

Plusieurs personnalités ont pris la parole : Patrick Klugman adjoint à la Maire chargé de toutes les questions relatives aux relations internationales et à la francophonie, Christophe Girard adjoint à la Maire de Paris pour la culture, Abnousse Shalmani marraine de la promo 2018, Christian Aubonyeau Président de la Maison des journalistes, Darline Cothière sa directrice.

Discours lors de la cérémonie

Patrick Klugman et Christophe Girard

Inaugurant la cérémonie, Patrick Klugman a salué le travail de la Maison des journalistes tout en s’attristant qu’elle soit « toujours un lieu unique au monde ».

Il souhaite que ce modèle soit récupéré, copié, tant que nous aurons besoin d’un refuge pour les journalistes menacés.

« Le drame, finalement, c’est le succès de cette Maison. »

Car durant leur parcours avant d’arriver à la Maison des journalistes, ils ont du quitter leur pays, ils n’en sont pas devenus étranger, mais ce pays où ils sont nés et où résident leurs familles et leurs amis est devenu hostile.

Christian Auboyneau – copyright Fanny de Gouville

La parole est alors au Président Christian Auboyneau qui partage ce constat :

« Les journalistes sont toujours plus nombreux à frapper à la porte de la MDJ. »

Et de rappeller l’importance du témoignage de ces journalistes, de ce qu’ils ont vécu, la privation des libertés, la violence.

La Maison des journalistes n’est pas qu’un hébergement, c’est un ensemble de missions comme l’Opération Renvoyé Spécial qui permet aux journalistes exilés de rencontrer des lycéens et de partager leur expérience pour la liberté de la presse. Idem pour le média l’Oeil de la MDJ qui leur permet de témoigner.

La directrice Darline Cothière a souligné que « les 16 journalistes qui ont été honorés ce soir sont « des enfants de l’Histoire », comme Abnousse Shalmani, la marraine de la promo 2018, se définit elle-même ».

Darline Cothière – copyright Fanny de Gouville

« Leur présence en France, en tant qu’exilés, témoigne de la répression exercée sur les journalistes un peu partout dans le monde. Ils sont Mauritanien, Yéménite, Syrien, Pakistanais, Congolais, Libyen, Soudanais…. à avoir fui leur pays et intégré notre maison en 2018. […] Et notre travail au quotidien est de restaurer leur dignité, de les aider à façonner leur avenir en France, à exploiter leurs compétences et leurs talents, à tisser des liens… »

Ce fut ensuite la marraine de la promotion Abnousse Shalmani de prendre la parole. Voici quelques extraits de son discours a retrouvé ici en intégralité :

« Lors de la révolution islamique d’Iran, alors que je n’étais qu’une petite fille, les premiers amis de mes parents ont commencé à disparaître : emprisonnés, exilés ou assassinés », et cela commence par les journalistes et les caricaturistes. « C’est ainsi que les tyrannies s’installent durablement : en interdisant le rire et en coupant l’accès à l’information. Et depuis cette enfance sous les bombes, j’ai toujours observé l’état démocratique d’un pays à l’aune du sort réservé à ses journalistes : en étouffant leur parole, c’est la liberté qui se meurt, c’est la démocratie qui s’éteint. » […]

Abnousse Shalmani – copyright Fanny de Gouville

Merci à vous, de nous avoir fait l’honneur de choisir la France. Un jour, si ce n’est pas demain, la France prendra conscience de la chance d’accueillir en son sein, des femmes et des hommes qui nous permettent l’accès au savoir, à la complexité du monde et nous rappellent que rien de ce qui est humain ne nous est étranger. »

D’autres moments ont souligné l’importance qu’ont tous les acteurs qui accompagnent la Maison des journalistes comme nos partenaires, le rôle des ambassadeurs et l’éventail des missions de l’association.

Enfin, parmi les journalistes honorés, Mamoudou Alia Gaye a pu prendre la parole :

« Tu te demandes pourquoi ! Pourquoi moi ? Qu’ai-je fais pour mériter ce sort ? Tu cherches un refuge, une main tendue, une oreille attentive et voilà que la Maison des journalistes t’ouvre ses portes, te tends l’oreille, t’écoutes, t’entends, te comprends et te tends la main.

Abnousse Shalmani et Mamoudou Alia Gaye

Faisant renaitre cette notion universelle de compassion et d’interdépendance qui est la solidarité. […]

Nul doute que c’est à travers ces valeurs qui vous nous tendez la main et que vous nous ouvrez vos cœurs en faisant de nous des citoyens d’honneur.

Mesdames et Messieurs, vos frères en Humanité vous remercient avec fraternité et honneur. »

Une cérémonie conclut par l’arrivée sur scène des 16 journalistes honorés, suivi d’un cocktail où les échanges furent remplis d’émotion.

Outre les hommages et les questions essentielles autour de la liberté de la presse, de nombreuses personalités étaient présentes dont Pascale Clark journaliste ayant travaillé à France Inter, Canal +, romancière et nouvelle ambassadrice de la MDJ, Philippe Rochot journaliste, photographe, ancien de France 2, auteur de «Reportages pour mémoire», Jérome Bouvier ancien directeur de la rédaction de RFI, journaliste, créateur des Assises du Journalisme de Tours

Publiée par Maison des journalistes MDJ sur Mardi 5 février 2019