Jeudi 9 mars 2017, les élèves de Seconde Bac Pro Commerce et Accueil, accompagnés de leur conseillère principale d’éducation Sophie Stephant, de leur professeure documentaliste Aurélie Desperiez, de leurs professeures de lettres et d’Histoire Cécile Conteh et Brigitte Évard, ont rencontré Gulasal Kamolova, journaliste ouzbèke, dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial organisée au Lycée Professionnel Arthur Rimbaud de la Courneuve (93).

Crédits photo : Sergio Corona

« Qu’est-ce qui a changé depuis la mort du président Karimov ? Rien. Je voulais rentrer en Ouzbékistan après la mort du président le 2 septembre 2016. J’ai crié  »Hourra, je rentre chez moi ! » Mais mes amis m’ont prévenue : si tu reviens tu seras arrêtée à l’aéroport. Je ne peux pas rentrer chez moi. »

La journaliste Gulasal Kamolova a expliqué les raisons de son exil, comparé la situation de la liberté de la presse dans son pays et en France et s’est attardée sur les cas de corruption dans son pays. Les lycéens  ont été particulièrement émus lorsque Gulasal Kamolova a évoqué sa famille et la douleur de l’exil. Apprendre que dans ce pays d’Asie centrale, les enfants sont réquisitionnés chaque année pour assurer la récolte du coton, a été un véritable choc pour le public présent.

Ex-rédactrice au sein d’une télévision privée en Ouzbékistan, correspondante à Moscou pour le compte de la radio Liberté puis journaliste freelance en Ouzbékistan de 2011 à 2015, Gulasal Kamolova, menacée plusieurs fois de mort, a fini par quitter son pays et arriver en France. Même si la jeune femme est, aujourd’hui, loin de ses proches et de son pays, elle ne « »regrette rien », comme Edith Piaf ».

« Je ne peux pas vivre sans mon travail, le journalisme c’est ma vie ».

Un échange a eu ensuite lieu entre les élèves, les membres de la Maison des journalistes et Gulasal Kamolova autour de questions préparées en amont par la classe. Une réflexion a notamment été menée autour des limites de la liberté d’expression et des enjeux de la profession de journaliste en France.

Gulasal KAMOLOVA explique la signification du drapeau de l’Ouzbékistan aux élèves Bac Pro Commerce et Accueil du Lycée Professionnel Arthur Rimbaud. ©Camille PEYSSARD-MIQUEAU

Des élèves heureux d’avoir rencontré et échangé avec la journaliste comme le prouvent ces témoignages :

« Respect, respect, respect, continuez à exercer vos rêves même si c’est interdit !»

« Je souhaite du courage aux journalistes exilés et plein de réussite et que tout s’arrange pour le mieux et qu’ils puissent faire ce qu’ils aiment sans fuir leur pays et être loin de leur famille »

« Ce qui m’a frappé dans ce témoignage c’est son vécu, surtout le moment où elle a parlé de sa famille, ça m’a vraiment touché »

« J’ai appris beaucoup de choses, par exemple que dans d’autres pays, il n’y a pas vraiment de liberté d’expression »

Ci-dessous la galerie des photos de Sergio Corona :

La Maison des journalistes participe à la 10e édition des Assises du journalisme et de l’information de Tours 2017 (pour télécharger le programme cliquez ici).

Ci-dessous deux rendez-vous avec la Maison des journalistes à ne pas rater :

Mercredi 15 mars, de 18h à 19h30, la directrice de la Maison des journalistes interviendra au débat : « La liberté d’expressione face aux censures de demain ». En partenariat avec Reporters sans frontières

Animé par Dominique GERBAUD, journaliste, ancien président de Reporters sans frontières (RSF).

Avec Darline COTHIÈRE, directrice de la Maison des journalistes ; Christophe DELOIRE, directeur général de Reporters sans frontières ; OKHIN, de la QUADRATURE DU NET, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet ; Nicolas VESCOVACCI, journaliste indépendant, membre du collectif “Informer n’est pas un délit”.

Avec le témoignage de Gülsün GÜVENLI, enseignante en journalisme en Turquie.


Jeudi 16 mars, de 10h à 11h30, rencontre avec la Maison des journalistes : « Education aux médias : Rencontre avec les journalistes réfugiés » (Auditorium Descartes). 

Collégiens et lycéens rencontrent trois journalistes qui ont dû fuir leur pays à cause de leur métier. Réfugiés en France et accueillis par la MDJ, ils ne baissent pas les bras et témoignent auprès des jeunes de leur passion pour cette profession – qu’ils exercent toujours depuis la France -, mais également des difficultés rencontrées dans leurs pays.

Animé par Alberic DE GOUVILLE, rédacteur en chef de France 24 et vice-président de la Maison des journalistes.

Avec Darline COTHIÈRE, directrice de la Maison des journalistes, Hicham MANSOURI, journaliste marocain, Makaila NGUEBLA, blogueur tchadien, Karam AL-MASRI, photographe et vidéo-reporter syrien, Lisa Viola ROSSI, responsable du programme « Renvoyé Spécial » à la MDJ.

Ci-dessous un article publié sur la participation de la MDJ aux Assises et la galerie photo ci-dessous :

[Interview] La parole aux journalistes : Hicham Mansouri (EPJT, 16/03/2017)

Retrouvez aussi l’article réalisé par le Mag’Centre à propos de l’opération Renvoyé spécial : magcentre.fr-Tours les assises du journalisme se penchent sur léducation aux médias

Le stand de la Maison des journalistes est installé dans la hall du Palais de Congrès, siège des Assises. du journalisme

[EDIT 16.03.2017]

Karam AL-MASRI récompensé du Prix Enquête et Reportage par la journaliste Anne-Claire COUDRAY aux côtés de ses pairs aux Assises du Journalisme 2017 ©Journalisme.com

 La Maison des journalistes tient à féliciter chaleureusement le photographe syrien Karam Al-Masri, actuel résident, pour le Prix « Enquête et Reportage » remporté conjointement avec la journaliste Rana Moussaoui, aux Assises du Journalisme 2017 pour Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide.

Un grand Bravo !

 

Sensibiliser les lycéens à la liberté d’expression et au pluralisme dans les médias par la rencontre avec un/e journaliste réfugié/e politique en France. Tel est l’objectif de l’opération Renvoyé spécial, menée par la Maison des journalistes depuis 2006 en collaboration avec Presstalis et  le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI). Cette année, une nouvelle déclinaison spécialement conçue pour les établissements scolaires de la région Ile-de-France permet la rencontre entre les lycéens franciliens et les journalistes-écrivains : Renvoyé spécial IDF, soutenue par la Région Ile-de-France (les rencontres dans ce cadre seront signalées par un astérisque*).

A l’occasion de la 28ème Semaine de la presse et des médias dans l’école® qui aura lieu du 20 au 25 mars 2017, dix rencontres spéciales sont prévues dans différentes régions de France avec des journalistes de tous les continents.

Lundi 20 mars 2017 : Guinée Conakry > Lycée Polyvalent Louise Michel de Gisors (27)

Mardi 21 mars 2017 : Rwanda > Collège La Prairie de Toulouse (31)[1]

Mercredi 22 mars 2017 : Afghanistan > Lycée Professionnel Paul-Émile Victor d’Avrillé (49)

Afghanistan > Lycée Champlain de Chennevières-sur-Marne (94)*

Jeudi 23 mars 2017 : Afghanistan > Lycée Pascal de Paris (75)

Soudan > Lycée Professionnel Le Corbusier de Cormeilles-en-Parisis (95)*

Rwanda > Lycée Jean-Pierre Vernant de Toulouse (31)

Vendredi 24 mars 2017 : Rwanda > Lycée LPO Le Garros d’Auch (32)

Russie > Lycée Baudelaire d’Evry (91)*

Syrie > Lycée La Fayette  de Brioude (43)

 

Plus que jamais, l’opération Renvoyé spécial témoigne de son utilité et de sa pertinence auprès des jeunes lycéens français. Ces derniers ont la possibilité d’interagir avec un journaliste qui a dû fuir son pays pour échapper aux graves menaces et persécutions après avoir informer et avoir cherché à s’exprimer librement.

Pour plus d’informations sur le projet : http://www.maisondesjournalistes.org/le-projet-rs/

La MAISON DES JOURNALISTES

La Maison des journalistes (MDJ) est une association loi 1901, située à Paris qui accueille et accompagne des journalistes contraints de fuir leur pays pour avoir voulu pratiquer une information libre. Il s’agit d’un lieu de résidence provisoire pour ces exilés, professionnels de l’information, un endroit pour se reconstruire et continuer la mobilisation en faveur de la liberté de la presse et trouver un espace de publication dans son journal en ligne www.loeildelexile.org. Depuis 2002, la MDJ a accueilli 360 journalistes venus de plus de 60 pays.

 

[1] Rencontre Renvoyé spécial organisée dans le cadre d’un partenariat privilégié avec le Conseil Départemental de Haute-Garonne

Retrouvez le communiqué de la 28ème semaine de la Presse et des Médias dans l’école® de la Maison des journalistes, en cliquant sur le lien ci-dessous :

Communiqué de presse Semaine de la Presse et des médias dans l’école

 

Mercredi 1er mars 2017, les élèves de Seconde Bac Pro Vente et Commerce, accompagnés de leur professeure documentaliste Elisa Jacquier, de Lettres-Histoire François Lopez et d’Écp-Gestion Taoufiq Eddarkaoui, ont rencontré Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial organisée au Lycée Professionnel Jules Michelet de Fontenay-sous-Bois (94).

Hicham MANSOURI expose son parcours de journaliste exilé et la situation des droits de l’homme au Maroc devant les élèves Bac Pro Vente et Commerce du LP Jules Michelet ©Camille PEYSSARD-MIQUEAU

«Je ne suis pas un héros, je fais juste mon travail de journaliste. Je n’ai pas d’ennemi, je ne suis pas dans un combat infini. J’aime mon pays. Aimer son pays, c’est aussi être capable de le critiquer. »

Alors que son procès pour  »atteinte à la sécurité de l’État », délit passible d’une peine de 5 ans de prison ferme, ne cesse d’être reporté au Maroc, le journaliste d’investigation Hicham Mansouri a présenté aux lycéens l’importance pour toute démocratie d’avoir, de soutenir et d’apprécier les médias comme contre-pouvoir, mais aussi de la possibilité pour chaque citoyen de devenir un acteur de l’information grâce aux nouvelles technologies.

Directeur des programmes de formations de l’Association Marocaine pour le Journalisme d’Investigation, Hicham Mansouri a expliqué les particularités et les enjeux de ce genre journalistique tout en insistant sur son importance dans un régime démocratique. Il est ainsi revenu sur ses propres enquêtes et les pressions exercées par le pouvoir marocain pour l’empêcher de les poursuivre.

Les élèves, les professeurs présents, les membres de l’équipe de la Maison des journalistes et Hicham Mansouri ont ensuite échangé autour de questions préparées en amont par la classe. Des conditions d’incarcération difficiles dans les prisons marocaines, aux capacités insoupçonnées de résilience des êtres humains face à l’impossibilité d’exercer leurs droits, en passant par le rôle des médias en France, un débat riche d’enseignements a été mené sur un ton libre et libérateur.

Hicham MANSOURI présente l’état de la liberté de la presse devant les élèves Bac Pro Commerce et Vente du Lycée Professionnel Jules Michelet ©Calypso VANIER

Une rencontre appréciée des lycéens comme en témoignent les réactions enthousiastes :

«Grâce à ce témoignage, je connais de manière plus approfondie le monde des journalistes exilés.»

«Je souhaite à Monsieur Mansouri de rester fort, de ne pas abandonner et de toujours essayer de dire la vérité vraie!»

«Je n’ai qu’une chose à dire aux journalistes exilés : ne perdez pas espoir!»

«Le rôle du journaliste c’est de nous dire ce qui se passe dans le monde sans langue de bois.»

«Sans la liberté de la presse, on ne peut pas connaitre en mots ou en images les événements du monde.»

 

Lundi 17 février 2017, les lycéens de Première des filières Scientifique option Sciences de l’Ingénieur (S SI) et Scientifique option Sciences de la Vie ou de la Terre (S SVT) accompagnés de leurs professeures d’Histoire-Géographie Sophie Le Goff et documentalistes Florence Neveu et Valérie Héluin, ont rencontré Zara Mourtazalieva, écrivaine tchétchène, auteure notamment de l’autobiographie  »Huit ans et demi » publiée aux Éditions BOOKS Les Moutons Noirs (2014), dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial – Île-de-France, organisée au Lycée Jean Rostand de Mantes-La-Jolie (Académie de Versailles).

L’écrivaine tchétchène Zara MOURTAZALIEVA accompagnée de son interprète Madina Soslambekova ©Calypso VANIER

«Après tout ce que j’ai vécu, je sais qu’il n’existe qu’un rempart à la violence : la parole.»

Accusée injustement de terrorisme par la justice de Moscou, condamnée parce que tchétchène, Zara Mourtazalieva a témoigné auprès de lycéens attentifs de ses près de neuf années de détention dans un camp de travail de Mordovie, de la violence et de l’injustice rencontrées, du soutien sans faille que les journalistes et les militants des droits de l’homme lui ont apporté, de sa nouvelle vie en France, mais aussi de son travail d’écrivaine.

«Pour être honnête, je n’avais pas l’intention d’écrire un jour, un livre. Ce fut difficile pour moi d’écrire chaque chapitre; chaque ligne écrite, je la revivais. J’ai écrit de manière très honnête ce qui m’était arrivé. Aujourd’hui, je ne peux toujours pas dire que je me sens mieux après avoir écrit ce que j’ai vécu, mais c’était nécessaire pour moi et pour les autres.»

Échange intense entre les élèves du Lycée Polyvalent Jean Rostand de Mantes-La-Jolie et Zara MOURTAZALIEVA ©Camille PEYSSARD-MIQUEAU

Un échange salué par les lycéens présents dont vous pouvez trouver les réactions enthousiastes ci-dessous :

«  Merci d’être là pour partager vos expériences, merci d’être en vie pour nous expliquer, nous montrer. »

«  Ce qui m’a frappé c’est la façon dont ils ont réussi à reprendre leur vie après avoir été condamnés »

«  La liberté de la presse est importante car chacun a le droit de s’exprimer. Personne n’a le droit ni le statut pour l’interdire. »

«  Je voudrais dire aux journalistes exilés de ne rien lâcher, de continuer à se battre et je les remercie d’avoir le courage de venir témoigner dans les écoles d’un pays étranger »

«  Les journalistes en exil ont, malgré un traumatisme important, un témoignage historique important à délivrer. »

«  La liberté de la presse est absolument nécessaire. Elle rapproche le lecteur du reste du monde. »

Découvrez ci-dessous l’article consacré à la rencontre par le Courrier de Mantes du 21 février 2017 :

Rencontre Renvoyé spécial avec la journaliste Maria Kuandika*(Rwanda) au LP-Lycée des Métiers Émile Baudot de Wassy en Haute-Marne, le 26 janvier 2017.

Maria KUANDIKA entourée par les élèves du LP-Lycée des Métiers Émile Baudot ©Nicole BALAYÉ

Les lycéens en Bac Pro Sécurité et Bac Pro Commerce, accompagnés de leur professeur référente, Madame Nicole Balayé, ont pu rencontrer et échanger avec la journaliste rwandaise autour des thèmes chers à l’opération Renvoyé spécial : la défense de la liberté de la presse et d’expression, le parcours d’une professionnelle de l’information, les problématiques de l’exil, la vie quotidienne en France d’une réfugiée.

Une rencontre qui a fortement marqué les élèves présents à en croire les réactions enthousiastes : 

« J’ai été frappé par le fait qu’il existe encore des pays qui ont des limites à la liberté et où les gens qui vont à l’encontre du gouvernement sont obligées de s’exiler.»

« Le rôle du journaliste est de déclarer tous les faits qu’ils soient bons ou mauvais et de les partager au peuple entier afin qu’il sache ce qu’il se déroule dans leur pays.»

« Merci. Les journalistes en exil risquent leur vie pour NOUS informer. Sans eux on se fierait simplement à l’image que les puissants nous montrent de leur pays.»

« Ce témoignage m’a beaucoup touché. C’était très beau et personnel.»

« Je voudrais dire aux journalistes de la MDJ qu’ils ont énormément de courage de continuer leur métier après les menaces, la peur, la perte de membres de leur famille. J’espère que vous allez pouvoir retourner dans votre pays sans avoir de problèmes.»

« Le rôle du journaliste d’aujourd’hui c’est de montrer le deuxième visage de la société.»

Vous pouvez aussi découvrir, l’article consacré à la rencontre dans le Journal de la Haute-Marne :

Article consacré par le Journal de la Haute-Marne à la rencontre opération Renvoyé spécial, le 28 janvier 2017

* pseudonyme