Le jeudi 5 avril, le journaliste Sakher Edris est allé à la rencontre des étudiants de l’Université de New York (NYU) à Paris. Grâce au programme Renvoyé Spécial, il a pu échanger avec les étudiants sur la situation en Syrie et sur son engagement pour la liberté de la presse.

 

En exil, le journaliste syrien Sakher Edris a été reçu dans les locaux de l’Université de New York par une dizaine d’étudiants. Après une présentation de la Maison des journalistes où il a été accueilli à son arrivée en France, il est revenu sur l’histoire et la situation de son pays. Son témoignage a permis de retracer les dernières années du conflit syrien et d’évoquer la liberté de la presse dans cette région du monde. Il a également parlé de son engagement au sein de l’association des journalistes syriens (The Syrian Journalists Association)

Un échange constructif avec les étudiants de l’université a suivi cette présentation. La situation des kurdes, les violations des droits de l’Homme en Syrie, la fiabilité des sources dans la région figuraient parmi les interrogations des étudiants.

Le mercredi 4 s’est déroulée la première rencontre Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Clubs de prévention du 11ème et du 12ème avec le journaliste marocain en exil Hicham MANSOURI. Ce nouveau projet s’adresse aux jeunes et aux adolescents vivant aux alentours du square de la Roquette (Paris, 11e) avec le soutien des éducateurs du club de prévention.

Renvoyé Spécial Clubs de prévention du 11ème et du 12ème est réalisé en partenariat avec la Ville de Paris.

Dans une salle au sous-sol du club de prévention, à deux pas du square de la Roquette, Hicham MANSOURI a été accueilli par une douzaine de jeunes et leurs éducateurs. Le journaliste était accompagné de Lisa Viola ROSSI, chargée de mission Communication et Sensibilisation, de Margot FELLMANN et Emilie DELWARDE, volontaires en Service Civique.

Pour susciter la curiosité des jeunes, Hicham MANSOURI avait choisi d’intituler son intervention « une arme dans votre poche ». Tout commence donc par là : quelle est cette arme ? « Non, ce n’est pas un couteau, commente-t-il étonné. Oui, bravo, c’est votre téléphone ! » Pour le journaliste qui a milité dans son pays pour le journalisme citoyen et a formé des personnes à cette manière d’informer, cette rencontre est une manière de prolonger son engagement.

Dans la salle les jeunes tantôt rient tantôt restent bouche bée devant les images qui témoignent de l’histoire difficile du journaliste. Agressé, emprisonné, poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », Hicham MANSOURI a tenté de transmettre son message pour la liberté d’expression et la prise de pouvoir par les citoyens à ces jeunes parisiens.

Le mercredi 28 et le jeudi 29 mars, le journaliste guinéen Mandian SIDIBE s’est rendu dans la ville rose pour aller à la rencontre des élèves du lycée Déodat et du lycée des Arènes. Ces événements ont été organisés dans le cadre du programme Renvoyé spécial en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. 

Pour la première étape du journaliste à Toulouse, mercredi 28 mars, les jeunes du lycée Déodat de Severac lui avaient réservé un accueil très  chaleureux. Pendant deux heures, Mandian SIDIBE et les élèves ont échangé sur la situation politique en Guinée et le parcours du journaliste. Reporter guinéen, il a été contraint de fuir son pays pour avoir exercé sa liberté d’informer.

Pour sa dernière étape à Toulouse, le journaliste est allé à la rencontre des élèves du lycée des Arènes. Reçu très chaleureusement par Annie BOUDJEMA, documentaliste et par l’ensemble de l’établissement, le journaliste a fortement apprécié l’accueil qui lui a été réservé. Les lycéens ont manifesté un intérêt très apprécié pour son récit et son intervention. Cette rencontre leur a permis de mieux comprendre le parcours du journaliste exilé. Les élèves  ont été particulièrement frappés par les mobilisations qui ont suivi l’arrestation du journaliste en 2013.  Ils sont également revenus ensemble sur la situation politique et les difficultés rencontrées par les professionnels de l’information en Guinée.

Les réactions des élèves témoignent d’une prise de conscience sur la nécessité de protéger la liberté d’informer. Elles soulignent également l’utilité de cet échange.

« Ce qui m’a frappé dans son témoignage ce sont les difficultés qu’il a dû endurer » »

« Mandian SIDIBE est un homme avec beaucoup de valeurs, de principes et de courage. Son histoire m’a beaucoup touché »

« La liberté de la presse est importante car c’est grâce à elle que l’on est informé. Il faut qu’elle soit universelle »

« Je vous admire pour votre courage et votre volonté de vouloir rétablir la liberté d’expression à travers le monde. »

 

 

Le jeudi 29 mars, le lycée Edgar Quinet de Paris (9e arr.) a reçu la journaliste Nazeeha SAEED. Originaire du Bahreïn, elle est actuellement en exil en France grâce au soutien du réseau ICORN et de la Ville de Paris, dont elle est résidente.

À l’occasion de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École®, les élèves de seconde Bac Pro Commerce avaient préparé cette rencontre avec leurs professeurs coordonnés par la professeure documentaliste Françoise JACQUES. Une action qui s’inscrit dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, menée en collaboration avec le CLEMI et avec le soutien de Presstalis.

La journaliste Nazeeha SAEED est accompagnée d’une professeure (à g.) qui assure la traduction de la rencontre en anglais. Photo © Lisa Viola ROSSI

Accompagnée d’une délégation composée de représentants de la MDJ, de la Ville de Paris ainsi que du CLEMI, Nazeeha SAEED a été reçue par les professeurs organisateur de la rencontre ainsi que par Olivier SELLIER, proviseur, et Manuel HERRAIZ proviseur adjoint pour l’enseignement professionnel.

En ouverture de cette rencontre parisienne, Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, a ainsi commencé la rencontre en présentant en quelques mots les missions de la MDJ et plus particulièrement l’opération Renvoyé Spécial. Elle était accompagnée de Lisa Viola ROSSI, chargée de mission Sensibilisation et Communication, et de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique. Marianne ACQUAVIVA, coordinatrice du CLEMI pour l’académie de Paris, sa collègue Marie-Esther D’ANJOU, ainsi que Karin FOULEDEAU de la Délégation générale aux Relations internationales de la Ville de Paris, étaient également présentes et sont intervenues pour présenter aux élèves les institutions qu’elles représentent et leur rôle dans l’opération Renvoyé Spécial.

Darline COTHIERE s’adresse aux élèves de la classe avec (de g. à d.) Olivier SELLIER, proviseur, les professeures organisatrices, Margot FELLMANN, volontaire, Nazeeha SAEED, journaliste, et Karin FOULEDEAU, représentante de la Ville de Paris. Photo © Lisa Viola ROSSI

Une élève de la classe se lève pour poser sa question à Nazeeha SAEED en anglais avec l’aide d’une professeure du lycée Edgar Quinet qui se charge de la traduction. Photo © Margot FELLMANN

L’intervention de Nazeeha SAEED a commencé par une présentation de son parcours. Elle a parlé de son pays, le Barheïn, de son travail de journaliste et des raisons qui l’ont poussée à prendre la route de l’exil. Les lycéens avaient ensuite préparé des questions en anglais. Ils ont particulièrement été intéressés à comprendre la situation politique qui a entraîné l’engagement de Nazeeha SAEED pour la liberté d’expression dans son pays. Ils ont également été très curieux de connaître les sentiments de la jeune femme et la manière dont elle vit cette période difficile.

Les professeures sont intervenues tout au long de l’échange pour encourager la réflexion des élèves. Pour conclure, l’une d’elles a invité les jeunes à exprimer un adjectif pour décrire Nazeeha SAEED : «Courageuse», «Indépendante»,  «Libre», «Forte», «Engagée». Un moment qui a fortement émue la journaliste.

Pour la remercier de sa présence, le lycée Edgar Quinet a offert un bouquet de fleurs à Nazeeha SAEED qui a été applaudie à plusieurs reprises par les jeunes et le corps enseignant.

Les réactions des élèves

« Le témoignage de Nazeeha SAEED m’a appris que la liberté de la presse n’existait pas dans tous les pays, que nous avions de la chance de vivre dans un pays libre et avec des droits. »

« Je trouve la situation des journalistes exilés très dure psychologiquement car ils n’ont pas pu s’y préparer. »

« Certains journalistes ne se laissent pas faire. Mais après, comme madame Nazeeha SAEED, ils sont emprisonnés car ils ont voulu faire leur travail, leur devoir. C’est grâce à des personnes comme elle que nous allons changer et bouger les choses. »

« J’ai été frappée par sa solitude. Elle ne voit pas souvent sa famille. »

« Nazeeha SAEED a vécu beaucoup de choses traumatisantes mais elle reste néanmoins une femme très courageuse, forte indépendante et libre. »

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Le mardi 27 mars,  le journaliste Mandian SIDIBE est allé à la rencontre des élèves du collège Charles Surran situé à Boulogne-sur-Gesse situé dans l’Académie de Toulouse. Grâce au programme Renvoyé Spécial et avec le soutien du conseil départemental de Haute Garonne, il a pu témoigner de son parcours et aborder la situation de la liberté de la presse en Guinée.

Mandian SIDIBE a exercé la profession de journaliste au Bénin et en Guinée. Exilé en France depuis 2016,  il a présenté son parcours et échangé sur les raison de son exil avec les élèves du collège Charles Suran à Boulogne-Sur-Gesse. Hébergé par la Maison des journalistes il a commencé par présenter l’association qui l’a accompagné à son arrivé en France.

Son histoire a permis aux élèves de revenir sur la situation de la Guinée et les difficultés rencontrées par les journalistes dans ce pays.

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Renseignements sur radiocoteaux.com.

 

 

Le vendredi 23 mars 2018, Hani ALZEITANI, journaliste syrien en exil, a été reçu au lycée général et technologique Jean Macé dans l’académie de Rennes. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a partagé son histoire et son parcours de professionnel des médias exilé auprès des élèves de seconde. Cette rencontre s’inscrit également dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018.

Originaire de Damas, Hani ALZEITANI était chercheur pour le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression. Le travail de M. ALZEITANI l’a conduit à participer comme statisticien à une dizaine de rapports dénonçant les violences faites aux journalistes syriens. Il a également participé à la surveillance des médias durant les élections de l’Assemblée du Peuple en 2008, puis des élections présidentielles. Aujourd’hui M. ALZEITANI est résident de la Maison des journalistes et participe activement au programme de sensibilisation à la liberté d’expression et aux valeurs démocratiques de la MDJ, « Renvoyé Spécial ».

Commentaires des élèves

« Ce témoignage fait réfléchir, tout d’abord, car il est bien fait. Monsieur ALZEITANI est avec nous, c’est un échange. De plus, comme il a été journaliste, il a su bien nous expliquer son histoire. »

« Ce témoignage permet d’avoir un point de vue interne sur les faits qui ont lieu en Syrie. J’ai appris beaucoup de choses. »

« Je ne pensais pas que les tortures pouvaient être aussi violentes en Syrie. »

« Je suis frappé par la violence du régime et les choses cachées qui même dans des pays libres d’expression ne sont pas assez sues. »

« On doit pouvoir se faire entendre et pour qu’une démocratie marche, il faut que toute la population échange ses opinions. »

« Je trouve très courageux ce que les journalistes en exil ont accompli dans leurs pays pour la liberté d’expression, et qu’aujourd’hui, ils témoignent. »

« Je pense que ce sont des personnes pleines de courage qui ont un mental d’acier et que malgré les menaces de morts qu’ils ont pu subir, ils restent toujours sur leurs décisions. Pour moi, ce sont de vrais combattants. »

Revue de presse

Ouest France, publié le 16 mars 2018