Le jeudi 24 mai, Monsieur Salah Al-Ashkar est allé à la rencontre des élèves du lycée le Champ de Claye de Claye-Souilly. Pendant deux heures, le journaliste syrien a partagé avec eux son expérience.  Cette rencontre a été organisée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. Elle a également bénéficié du soutien de la région Ile de France qui permet chaque année de programmer une dizaine d’intervention dans les lycées franciliens.

C’est dans la langue de Shakespeare que l’échange entre les étudiants et le journaliste a débuté. Madame Elodie RUMBURG, professeure d’anglais, à l’initiative du projet au sein de l’établissement, avait préparé avec la classe la rencontre. Devant une dizaine d’élèves et leurs enseignants, le journaliste Salah Al-ASHKAR a commencé par présenter son parcours, fil conducteur d’une discussion sur la situation en Syrie, celles des journalistes ainsi que sur l’intérêt de pratiquer une information libre.

Diplômé en Finance, Salah s’initie au journalisme en 2011. Sur le terrain, il relate et filme les manifestations pacifiques à Alep, organisées pour protester contre le régime de Bachar Al-Assad. Témoin des conflits, le journaliste réalise plusieurs reportages sur la situation à Alep à partir de cette date. Il est également sollicité par plusieurs médias étrangers qui reprendront ses vidéos et ses clichés. Le journaliste s’est donné une mission : informer au nom de la liberté.  Dans le collimateur du pouvoir et après un passage en prison, le journaliste choisit de travailler sous pseudonyme pour échapper aux radars du pouvoir en place et à la censure. « Salah Al-Ashkar » devient son nom d’emprunt. En 2016, la situation devenant trop dangereuse, il est contraint de quitter son pays .

Jeudi 24 mai, son témoignage a été l’occasion de revenir avec les élèves sur l’histoire de la Syrie et l’évolution du pays depuis les manifestations de 2011. Ils se sont particulièrement intéressés aux motivations du journaliste: « Regrettez-vous d’avoir effectué ce travail comme journaliste ? », lui demande l’une des élèves. Salah a payé un lourd tribut pour avoir exercé ce travail d’information en Syrie : il laisse derrière lui sa famille, ses amis et son pays natal. À cette question et malgré les risques encourus, le journaliste répond « Non, je l’ai fait pour la liberté ».

Dans la salle, les mains levées sont d’abord timides puis se dressent successivement. « Avez-vous eu peur ? », « Que faites-vous aujourd’hui en France ? Comment êtes-vous venu jusqu’ici ?» , « Quel regard portez-vous sur la situation de la presse en France ?»: les questions sont multiples. La parole du journaliste a également de déconstruire les théories que certains élèves ont pu lire sur internet, générant de nombreuses confusions. Des interrogations, le journaliste en avait également pour les élèves. La rencontre s’est ainsi achevée sur cet échange informel qui aura permis à chacun des participants de s’exprimer.

Les commentaires laissés par les élèves à l’issue de la rencontre saluent non seulement le courage du journaliste mais témoignent également de l’intérêt porté à cet échange :

« On a appris plein de choses sur la Syrie ».

« Je trouve que les journalistes en exil ont raison de parler de ce qu’ils ont vécu ».

« Ils ont le courage de dénoncer ce qu’il se passe dans leurs pays ».

« J’ai appris que filmer quelque chose peut être dangereux en Syrie ».

 

 

Le jeudi 17 mai, la journaliste Nazeeha SAEED s’est rendue à Erstein pour échanger avec les élèves du lycée Yourcenar. Cette rencontre a été organisée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, qui permet chaque année à des journalistes en exil de partager leur histoire.

La journaliste Nazeeha SAEED au lycée Yourcenar, le 17 mai.

 

Réunis dans le CDI de l’établissement, les élèves du lycée Yourcenar avaient réservé un accueil très chaleureux à Nazeeha SAEED. Pendant deux heures, professeurs et élèves ont pu échanger avec la journaliste, venue présenter son parcours.

Originaire du Bahreïn, Nazeeha SAEED a quitté son pays il y a bientôt deux ans. Journaliste depuis ses 18 ans, elle a collaboré avec plusieurs médias internationaux et locaux. En 2011, elle couvre les manifestations pro-démocratiques qui sont réprimées par l’armée à Manama, capitale du Bahreïn. Elle s’attire ainsi les foudres des autorités. Convoquée par la police, la journaliste est torturée par les forces de l’ordre. Son crime ? Avoir exercé son métier de journaliste. Elle entreprend alors des démarches pour traduire ses tortionnaires en justice. Ces sévices restent encore aujourd’hui impunis. En 2016 la journaliste se voit refuser le renouvellement de son accréditation presse. Interdite de voyager, elle choisit de s’exiler lorsque l’occasion se présente. La journaliste vit aujourd’hui en France grâce au soutien du réseau ICORN.

L’histoire douloureuse de la journaliste a permis aux élèves d’en apprendre davantage sur le Bahreïn et la situation des journalistes dans ce pays. Les commentaires recueillis à l’issue de cette rencontre témoignent de l’intérêt porté par ces lycéens pour cet échange:

« J’ai beaucoup appris lors de cette rencontre, je ne connaissais pas ce pays avant »

« Je trouve anormal que des journalistes soient contraints à l’exil parce qu’ils nous ont informés ».

« La journaliste a vécu beaucoup de choses traumatisantes mais reste une femme très courageuse, forte, indépendante et libre. »

Revue de presse:

Dernières Nouvelles d’Alsace, Si je me tais ils gagnent

Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, organisée en partenariat avec le CLEMI et Presstalis, deux journalistes pakistanais sont allés à la rencontre des élèves du Lycée Galilée à Paris.

Le lundi 14 mai, les journalistes pakistanais Sara FARID et Taha SIDDIQUI se sont rendus dans le lycée Galilée, situé dans le 13ème arrondissement de Paris. Dans la bibliothèque de l’établissement, ils ont été accueillis par une cinquantaine d’élèves âgés de 16 à 17 ans. Les lycéens qui avaient préparé la rencontre en amont avec Madame Isabelle THOMAIN, professeure documentaliste, Monsieur Johann Leclercq et Monsieur Robert Potevins, professeurs de français, ont tenu à souhaiter la bienvenue aux journalistes en anglais. La Maison des journalistes tient également à remercier la chargée de mission du CLEMI Paris Maria-Esther d’Anjou qui a joué un rôle important dans l’élaboration de cette rencontre.

Taha SIDDIQUI, chef du bureau de l’agence Babel Press et directeur de bureau pour la chaîne WION (World Is One News) au Pakistan a débuté la rencontre en présentant aux élèves la situation du Pakistan. Après cette contextualisation, la journaliste Sara FARID a abordé les thématiques du droit à l’éducation ou encore des inégalités de genre à travers ses photographies.

En présentant leurs parcours, les journalistes ont parlé de la situation de la liberté de la presse au Pakistan et en Asie du Sud. Sara FARID a expliqué aux élèves les difficultés qu’elle a pu rencontrer sur le terrain comme journaliste mais également en tant que femme. Le journaliste Taha SIDDIQUI qui a enquêté sur des sujets liés à la corruption et à des abus de pouvoir, leur a rappelé à quel point certains sujets sont sensibles au Pakistan. En dépit du harcèlement dont ils ont été victimes, les journalistes ne souhaitaient pas quitter leur pays. Un événement survenu le 10 janvier 2018, les a contraint à rejoindre la France. Ce jour-là,  alors qu’il est en route pour l’aéroport, Taha est agressé par une douzaine d’hommes. Le journaliste parvient à s’extraire in extremis du véhicule dans lequel il est emmené de force et échappe de peu à l’enlèvement.

En France, Sara FARID et Taha SIDDIQUI continuent à se mobiliser en faveur de la liberté de la presse. Un message d’espoir partagé avec les élèves. Taha a notamment créé, le 3 mai, lors de la journée mondiale de la liberté de la presse un site: safenewsrooms.org pour permettre à des journalistes en Asie du Sud de témoigner des difficultés qu’ils rencontrent.

Riche en émotions, cette rencontre s’est achevée par une série de questions-réponses avec les lycéens présents. Très attentifs et intéressés lors de cette présentation, ils ont souhaité en savoir davantage sur la situation des journalistes en France. A partir de cet événement, les élèves réaliseront un projet journalistique sur la radio scolaire Radio Clype.

Réactions à venir

 

 

Le lundi 23 avril, s’est déroulée la seconde rencontre « Renvoyé Spécial Mairie de Paris-Clubs de prévention du 11ème et du 12ème » . Dans ce cadre, le journaliste tchadien Makaila NGUEBLA est allé à la rencontre des jeunes vivants aux alentours du square de la Roquette (Paris, 11e). Le journaliste était accompagné de Lisa Viola ROSSI, chargée de Communication et de Sensibilisation et de Raafat AL GHANEM, stagiaire au service communication.

Dans une salle au sous-sol du club de prévention, à deux pas du square , Makaila NGUEBLA a été accueilli par un groupe de jeunes enfants et leurs éducateurs. Un échange constructif a suivi la présentation du journaliste. Les enfants se sont particulièrement intéressés aux conditions de détention dans les prisons au Tchad et à la liberté d’expression. Cette rencontre a non seulement été l’occasion de revenir sur la situation géopolitique du Tchad mais également sur l’objectif d’un travail journalistique dans un tel contexte. A l’issue de sa présentation, Makaila NGUEBLA a engagé avec eux une réflexion sur l’importance des mots et des écrits.

 

Poussés par la curiosité, le mercredi 25 avril, les jeunes ont souhaité se rendre pour la troisième rencontre à la MDJ où résident 14 journalistes en exil. Après une visite des lieux, ils ont fait la rencontre d’un journaliste turc. Souhaitant garder l’anonymat, le journaliste s’est d’abord présenté en dessins. En partageant son parcours, le journaliste leur a rappelé l’importance de la liberté de la presse dans une société démocratique. Il leur a également donné quelques conseils pour réaliser des vidéos professionnels avec peu de moyens.

 

Les commentaires laissés par les jeunes témoignent de leur intérêt pour ces rencontres qui contribuent à les sensibiliser aux valeurs démocratiques et à la liberté d’expression :

« Ces témoignages m’ont été très utiles car ils m’ont fait beaucoup réfléchir »

« L’histoire d’Hicham m’a choqué et je me suis rendu compte qu’on a beaucoup de chance d’être en France »

« J’ai aimé visiter la MDJ car j’aime les histoires des journalistes qu’on a rencontré. Elles m’ont fait réfléchir sur un problème qui existe dans d’autres pays »

« J’ai appris que la liberté d’expression dans le monde n’est pas comme en France. On risque même la prison dans des conditions terribles de détention…je pense que ces journalistes ont eu de la chance à venir en France et trouver une association comme la MDJ pour les aider et pour obtenir leurs papiers »

« Je voudrais souhaiter aux journalistes exilés beaucoup de courage et beaucoup d’espoir »

« J’ai compris que la liberté de la presse est importante dans une démocratie parce que les journalistes nous montrent des choses cachées »

Le jeudi 19 avril, le journaliste afghan Jamshid HABIB ZADA s’est rendu à Condé-Sur-l’Escaut pour rencontrer les élèves du lycée Pays de Condé. Cet événement a été organisé dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. 

Le journaliste Jamshid HABIB ZADA a été chaleureusement accueilli à son arrivée dans l’Académie de Lille, par Madame Anastasia Gys, professeur documentaliste. Lors de cette rencontre il a pu présenter son parcours devant deux classe de première et de BTS et échanger avec eux sur la situation de liberté de la presse dans son pays d’origine.

Afghan, Jamshid Habib Zada est contraint de s’exiler en 2016. Menacé par des islamistes radicaux, il dénonçait à travers ses reportages l’utilisation des enfants lors d’attaques suicides. Son travail l’a également conduit à dénoncer l’assassinat d’une jeune afghane sur la place publique.

Après avoir présenté son parcours, le journaliste a échangé avec les élèves et répondu à leurs questions.

 

Le 17 avril, le journaliste syrien Rafaat AL-GHANEM est allé à la rencontre des élèves du lycée le Chesnois, situé dans l’Académie Nancy-Metz. Dans le cadre du programme Renvoyé spécial, organisé en partenariat avec le CLEMI et Presstalis, il est venu témoigner de son parcours.

A la Vôge Les Bains, le journaliste syrien Rafaat AL GHANEM est venu échanger avec plusieurs classes de seconde. Accueilli dans le CDI de l’établissement, il a présenté son parcours aux élèves présents ainsi qu’à leurs professeurs. Son histoire a été l’occasion de revenir sur la situation géopolitique en Syrie. « J’ai appris des choses sur la guerre et le conflit en Syrie« , témoigne un des élèves à l’issue de l’événement.

Après avoir vécu plusieurs années en Arabie Saoudite, Rafaat AL GHANEM a assisté aux révolutions pacifiques de 2011 en Syrie.  Emprisonné à plusieurs reprises il a dû se résoudre à quitter son pays pour exercer sa profession de journaliste en Jordanie puis à rejoindre la France.

A partir de ses multiples expériences, le journaliste a évoqué la situation des journalistes dans ces pays du Moyen-Orient. Il a également décrit des conditions de détention dans les geôles syriennes et saoudiennes. A l’issue de sa présentation, les élèves lui ont posé de nombreuses questions. Leurs commentaires témoignent d’un fort intérêt pour  cet échange:

« Son témoignage m’a beaucoup intéressé. J’ai appris que certains journalistes risquent leur vie en exerçant leur profession« .

« Je trouve que les journalistes en exil ont beaucoup de courage« .

 

Revue de presse:

Vosges Matin, 6 mai 2018