Crédits photo : Zaher AL ZAHER

Le 14 septembre 2018, la Maison des journalistes (MDJ) a reçu Hugues Renson, député de Paris et Vice-président de l’Assemblée Nationale. 

A cette occasion l’élu a pu rencontrer les équipes de la MDJ, à commencer par son président Christian Auboyneau et sa directrice Darline Cothière. Hugues Renson a également accepté de débattre longuement avec les journalistes exilés actuellement hébergés et accompagnés par l’association.

Crédits photo : Lisa Viola ROSSI

Les différents domaines d’intervention de la MDJ lui ont en outre été présentés dont le programme « Renvoyé spécial » qui, depuis plus de 10 ans, a déjà permis à des milliers de jeunes de s’informer de problématiques en lien avec la  liberté de la presse, la liberté d’expression et la tolérance.

Crédits photo : Zaher AL ZAHER

Soucieuse de développer et d’entretenir un débat vital autour de la condition des journalistes dans le monde, la MDJ s’emploie à sensibiliser les élus de la Nation à cette question essentielle pour la Démocratie.

Dans ce contexte, elle remercie Hugues Renson de l’attention qu’il lui aura portée. Elle forme le souhait que l’Assemblée Nationale soit globalement de plus en plus attentive aux actions engagées en faveur de la défense des valeurs fondamentales qui sont celles de la Maison des journalistes.

 

 

 

Ci-dessus l’évènement en trois diaporamas :

 

Par Lisa Viola ROSSI

Une rencontre privilégiée avec Edwy Plenel et l’équipe de Mediapart a ouvert vendredi 9 septembre la rentrée des activités culturelles 2018 de la Maison des journalistes.

Une délégation d’une douzaine de journalistes en exil a été accueillie et accompagnée en visite des trois étages de la rédaction du 8 passage Brûlon, dans le 12ème arrondissement de Paris, par Sophie Dufau, rédactrice en chef adjointe de Mediapart et Lorraine Melin, chargée des services généraux du média.

Lors de la matinée, les professionnels de la MDJ ont pu rencontrer et échanger avec les plumes des différentes rubriques du journal, ainsi qu’avec une partie de l’équipe administrative et technique. Le parcours a prévu la visite de la salle de tournage, où Mediapart réalise ses émissions en live ainsi que de sa bibliothèque.

Ensuite, la délégation a été invitée à prendre place dans la salle des réunions, au cœur du bâtiment, pour assister à la réunion de rédaction qui a lieu tous les matins vers 11 heures. Les journalistes en exil ont pu ainsi prendre la parole pour se présenter à toute l’équipe du journal, une vingtaine de rédacteurs sur place et d’autres assistant en direct live dans les deux autres rédactions du média, à Poitiers et à Montpellier. Cet échange s’est par ailleurs déroulé en presence du directeur Edwy Plenel, avec lequel la visite a continué dans l’espace de réunion au 3e étage, pour une conversation informelle autour d’un café.

« Journal tout à la fois numérique – a souligné M. Plenel -, indépendant, participatif et payant, nous l’avions conçu comme un prototype en laboratoire de ce que pourrait être une nouvelle presse de qualité à l’ère du digitale, dans le but de défendre la valeur de l’information, de l’enquête, de la démocratie délibérative ». Le cofondateur de Mediapart a présenté le projet à l’origine de ce média, et il a rappelé les étapes de son évolution et de son succès extraordinaire qui compte 150 000 abonnés et 4,5 millions de visiteurs. Il a rappelé la centralité de l’indépendance économique (« Seuls nos lecteurs peuvent nous acheter » est le slogan de Mediapart affiché sur le mur de la salle de réunion) et a soutenu l’urgence de promouvoir une culture démocratique: « Car la démocratie est un écosystème complexe de pouvoirs et contre-pouvoirs : nous essayons de mener ce combat culturel en nous présentant en tant que point d’appui de ces volontés citoyennes qui résistent et cherchent les voies d’un refondation démocratique de l’écosystème médiatique – a expliqué le directeur -, en proposant  des réponses nouvelles à la crise d’indépendance et de qualité de l’information ».

M. Plenel a répondu aux différentes points soulevés par les journalistes de la MDJ : de la question concernant le traitement de l’information sur la situation socio-politique en Afrique occidentale jusqu’à la crise des migrants en Europe. « Ma position n’est pas idéologique, mais informée : l’accueil est obligatoire car l’humanité à le droit de bouger et de se déplacer. Nous devons être au rendez-vous de la solidarité avec celles et ceux qui nous viennent du lointain, autrement nous ne le serons pas plus avec notre prochain et notre peuple perdra son sens d’être peuple, en donnant lieu à des extrémismes ». Monsieur Plenel a ajouté : « Français n’est pas une couleur.  Et à ceux qui disent qu’on accueilli la misère du monde, je réponds qu’au contraire c’est la jeunesse et la richesse de l’humanité qui frappent à notre porte ».

La rencontre s’est clôturée avec une séance de dédicaces du livre La valeur de l’information publié en mars 2018 par la maison d’édition Don Quichotte que l’auteur même, Edwy Plenel, a offert et dédicacé à tous les membres de la délégation de la MDJ.

Ci-dessus la galerie photo : 

Les 22 et 23 mai 2018, un journaliste de la Maison des journalistes interviendra dans le cadre du colloque international MIGROBJETS, intitulé « Objets et sujets de la migration dans l’espace médiatique : construction des discours et des représentations. »

Pendant deux jours, des réalisateurs, journalistes, universitaires ou encore des anthropologues se succéderont pour aborder cette thématique. Des projections sont également au programme de cet événement.

Le colloque aura lieu à l’INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’INALCO

La Maison des journalistes sera présente à l’Institut des Cultures d’Islam, le 3 mai 2018. A l’occasion de la journée mondiale pour la liberté de la presse, deux journalistes Halgurd Samad et Wareth Furaiji, anciens résidents de la Maison des journalistes, participeront à une table ronde sur le journalisme au Moyen Orient. Contraints à l’exil, ils reviendront sur leurs parcours et la situation de la presse en Irak. Albéric de Gouville, rédacteur en chef de France 24 et vice-président de la MDJ, assurera la modération du débat.

 

L’événement aura lieu à 19h00, au 56 rue Stephenson 75018 Paris.

 

Pour plus d’informations.

Les 14, 15, 16 et 17 mars 2018 auront lieu pour la onzième édition les Assises Internationales du Journalisme et de l’Information de Tours. A cette occasion, la MDJ sera présente pour participer aux débats sur les conditions de production d’une information de qualité aujourd’hui en France. Alberic DE GOUVILLE, vice-président de la MDJ, modérera la rencontre avec deux journalistes membres de l’association : Abdessamad AIT AICHA du Maroc et de Mandian SIDIBE de Guinée, ainsi que Darline COTHIERE, directrice de l’association. Rendez-vous le jeudi 16 mars de 11 heures au Centre International de Congres Vinci de Tours.

A suivre, sur la même journée, Elyse NGABIRE, journaliste burundaise ex résidente de MDJ, interviendra à la grande soirée des Assises, « Médias et migrants ». 

Cette année, c’est le journaliste Thomas SOTTO qui présidera le jury des Assises internationales du journalisme, chargé de remettre plusieurs prix dont le prix du « Enquête et reportage ». Ce prix a été remporté par le journaliste de la MDJ, Karam AL-MASRI lors de l’édition 2017 pour son reportage à Alep sous les bombes pour l’ Agence France Presse (AFP) Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide avec la journaliste Rana Moussaoui.

(Re)découvrir le travail de Karam AL-MASRI ET Rana MOUSSAOUI en photos, textes et vidéos

 

Retour en images sur les moments forts de l’édition 2018

Revue de presse

Mairie de Paris – 24 janvier 2018
Soirée organisée en l’honneur des journalistes exilés et réfugiés à la Maison des journalistes

Mesdames Messieurs, chers amis, un grand salut chaleureux à vous tous. Au fond, c’est essentiellement pour cela que nous sommes là. Pour vous accueillir amis du bout du monde. Pour vous dire bienvenue !

Pour vous dire que nous sommes solidaires. Que nous savons que vous avez lutté pour faire ce métier magnifique, celui d’informer vos concitoyens, envers et contre tout. Que vous avez payé très cher pour avoir exigé ou appliqué ce qui devrait être un droit élémentaire. Que vous avez risqué votre vie. Et que vous avez du prendre la route de l’exil certainement pas de gaieté de cœur. En laissant famille, amis, culture, environnement, maisons, repères…Enfance.

Pour vous dire que votre combat est le notre. Comme le bâillon qu’on a voulu vous imposer serait le notre, nous journalistes français, européens qui devons rester vigilants sur nos propres droits et libertés.

Qui devons continuer d’exiger le droit d’enquêter librement sur tous les sujets ; le droit d’interpeller nos élus, nos administrations, toutes les autorités ; le droit de mettre notre nez dans les entreprises, aussi puissantes soient-elles ; le droit d’enquêter sur les organisations religieuses, quelques soient la religion ; le droit de les mettre en cause s’il le faut, et de les dénoncer si des droits éléments élémentaires sont violés ; le droit d’être insolents, ingrats, de poser toutes les questions qui dérangent, de soulever ou bousculer tous les dossiers que certains voudraient mettre sous le tapis ; le droit, dirait Albert Londres, de «porter la plume dans la plaie». Bref, le droit d’être, à fond, journalistes.

Nous sommes le pays des droits humains. Oui, moi, je dis les droits humains. Ou les droits de la personne, si vous voulez. Vos traducteurs auront peut-être un peu de mal à vous expliquer ce point qui n’est pas un détail, et que les subtilités de la langue française ou de l’histoire française compliquent inutilement.

Car les institutions françaises persistent à parler des droits de l’Homme. «Homme» avec une majuscule. «Homme» pris dans un sens neutre et universel. «Homme» signifiant humanité. Comme en 1789 nous dit-on. C’est oublier qu’en 1789, il n’y avait pas de majuscule, et que les femmes n’avaient aucun droit. Alors en ces temps où, enfin, on se préoccupe un peu plus du sort des femmes, de leurs droits, de leur force, de leur oppression souvent, de leur apport si précieux, si indispensable et si mal reconnu à la société, je trouve utile de prêter attention au vocabulaire et de parler des droits de la personne, c’est-à-dire équitablement des hommes et des femmes.

Oui, vous êtes aussi dans un pays de l’égalité des droits entre les deux sexes. L’égalité proclamée ; reconnue et défendue par la loi, ce qui n’est pas toujours le cas dans certains pays d’où vous venez. Alors, s’il vous plait, considérez ce fait comme une chance, comme une libération.

Deux femmes parmi vous viennent d’Afghanistan, et je trouve merveilleux que dans ce pays qui souffre tant, et qui abrite aussi une société patriarcale et phallocrate, des femmes audacieuses aient choisi de faire ce métier. Chapeau bas! Six parmi vous viennent de Syrie, et l’on sait combien les femmes paient un lourd tribu à la guerre, et combien la menace du viol est omniprésente. L’un d’entre vous vient d’Iraq, une autre vient du Zimbabwe, un autre de Guinée, un autre de Mauritanie, un autre de Turquie. Dans tous ces pays, il est périlleux d’être journaliste. Et il ne fait pas bon être femme. La France, doublement, doit être un juste refuge.

Chers amis, je vous souhaite le meilleur lors de votre séjour parmi nous. Vous n’êtes pas seuls. La Maison des journalistes, cette merveilleuse institution, unique au monde, a l’expérience de l’accueil, et fera tout pour vous aider. Merci Darline, Christian, Alberic. Et puis nous autres, la communauté des journalistes, sommes là, en cas de problème, en cas de solitude, en cas de blues. Solidaires oui. Et c’est pour moi un honneur, sachez-le, d’être la marraine de votre promotion.

Ce 24 février, qui fait de vous des «citoyens» de Paris, est un jour joyeux. C’est symbolique bien sur. Mais cela compte et cela nous oblige.

Alors au nom des Parisiens – que dis-je ? Des bretons, des auvergnats, des provençaux, nous venons de tous les coins de l’hexagone – je vous dis bravo ! Courage ! Bienvenue !

Annick Cojean, marraine de la promotion 2018, grand reporter au journal Le Monde et présidente du prix Albert Londres – Darline Cothière, directrice de la Maison des Journalistes