Deux journalistes réfugiés, anciens résidents de la Maison des journalistes #MDJ, témoignent devant des collégiens et lycéens de la région Centre-Val de Loire.
Les Assises du Journalisme ont été créées pour tenter de définir les conditions de production d’une information de qualité dans la France du XXIème siècle.
Soutenue par l’ensemble des acteurs de la profession, respectueuse de la liberté de chacun, la manifestation se veut avant tout un lieu d’échange et de réflexion sur le journalisme et sa pratique, indépendant de toute tutelle. Un lieu ouvert aux journalistes et aux éditeurs, aux étudiants et enseignants, aux chercheurs, mais aussi et surtout aux citoyens.
Durant trois jours, les Assises proposent des ateliers, des débats et des soirées spéciales autour des grands thèmes de l’actualité nationale et internationale mais aussi des expositions, des projections, des ateliers d’éducation aux médias, un salon du livre du journalisme sans oublier des remises de Prix.
Le programme des Assises du journalisme est établi par Jérôme Bouvier et l’équipe de l’association Journalisme & Citoyenneté, en concertation avec les membres du Comité des Assises composé de journalistes, chercheurs, directions des écoles de journalisme, acteurs de l’éducation aux médias, éditeurs, syndicalistes et représentants des différentes associations professionnelles.
En parallèle des Assises annuelles de Tours en place depuis 2007, la profession s’est donné rendez-vous à Tunis. 800 professionnels de l’information dont 600 journalistes venus de 30 pays. Trois journées d’échanges sur le thème « Un journalisme utile aux citoyens? ». Le succès de la rencontre a dépassé les espérances et ce n’est pas par hasard.
Il y a quelques semaines, l’Oeil de la MDJ publiait un article sur la liberté d’informer dans le monde arabe. Le constat s’attardait sur la situation de la presse avant et après les révolutions du printemps arabe. Fort est de constater, les fortes disparités selon les pays. Si en Egypte, la liberté de la presse a perdu du terrain au profit de la censure, c’est l’inverse en Tunisie.
Selon Rached Cherif, journaliste au Courrier de l’Atlas qui se confiait à notre partenaire RFI : « Beaucoup de Tunisiens ont tendance à oublier comment on vivait avant la révolution. On avait un paysage médiatique extrêmement verrouillé. On est encore dans une phase de construction. Il y a un modèle économique, mais également éthique à trouver et nous sommes en plein dedans. Peut-être que ces Assises vont y contribuer. »
Une ambiance studieuse qui a abouti à une déclaration :
Les journalistes, les éditeurs et leurs organisations professionnelles, venus de trente pays de la Méditerranée, d’Europe et d’Afrique, rassemblés lors de la première édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis, lancent un appel solennel aux dirigeants politiques, aux responsables économiques, aux représentants des syndicats, des associations et à la société civile pour que la liberté d’expression et la liberté de la presse soient défendues dans leurs pays comme un bien fragile et précieux.
Le droit de chaque citoyen à une information de qualité est un droit fondamental, comme celui de boire une eau saine, de respirer un air non pollué. Les Etats doivent garantir le libre accès aux informations et données publiques. Ils se félicitent en ce sens de la démarche initiée par RSF pour que la communauté des Etats s’engage à considérer la liberté d’expression comme un « bien commun » de l’humanité.
Cela passe par la reconnaissance dans tous les pays d’un véritable statut pour les journalistes ; d’un statut qui permette d’exercer notre métier librement et dignement. D’un soutien puissant aux écoles de journalisme pour qu’elles dispensent une formation de qualité tout au long de la vie. De la création de structures d’autorégulations qui garantissent l’indépendance des médias publics et privés, le respect des bonnes pratiques, une éthique et une déontologie au service des citoyens. Ils appellent les responsables de leurs pays enfin à mettre en place des politiques ambitieuses d’éducation à l’information. Bien s’informer, cela s’apprend.
Le journalisme n’a de sens que s’il est au service du citoyen. Les journalistes peuvent être critiqués, comme tous ceux qui ont le privilège d’intervenir dans le débat public. Cette critique est même nécessaire.
Mais aucun journaliste ne peut être inquiété, menacé, censuré, emprisonné, assassiné au seul titre qu’il est journaliste !
Il faut stopper les discours de haine contre les journalistes qui se propagent sur les deux rives de la Méditerranée. Ils salissent leurs auteurs. Ils abîment nos pays.
L’assassinat innommable de Jamal Kashoogi dans un consulat, tout comme les meurtres de journalistes par des Etats, des mouvements terroristes ou mafieux ne peuvent rester impunis. Les réels responsables de ces crimes doivent être jugés et justement condamnés.
Les arrestations arbitraires, les menaces qui ne cessent de se multiplier dans de trop nombreux pays doivent cesser. Les enquêtes sur la disparition de journalistes, comme celle sur nos deux confrères tunisiens Sofiene Chourabi et Nadir Ktari – dont nous sommes sans nouvelles depuis le 8 septembre 2014- doivent reprendre sans délais jusqu’à l’obtention de la vérité.
Les journalistes, les éditeurs et les citoyens rassemblés lors de la première édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis, en partenariat avec les Assises Internationales du Journalisme de Tours sur la rive Nord de la Méditerranée, s’engagent à poursuivre leurs échanges pour mettre en œuvre cet appel.
Ils se donnent rendez-vous en octobre 2020 pour la deuxième édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis, en lien avec la 49ème édition des Assises de l’Union de la presse francophone et toutes les organisations professionnelles tunisiennes.
A Tunis, le 17 Novembre 2018
Notons, qu’outre la Maison des journalistes, de nombreux partenaires avaient répondu à l’appel aux Assises du journalisme de Tunis : Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, La HAICA, Artcile 19, l’Association Tunisienne des Médias Alternatifs, Mena Media Monitoring. Toutes les ONG et bailleurs : Open Media Hub, CFI Médias, l’UNESCO, l’Agence Française de Développement, ICMPD, l’Union de la Presse Francophone, Reporters Sans Frontières, la Maison des Journalistes, la Fondation Hirondelle, l’Institut Français, Internews. Et les partenariats éditoriaux de l’Agence France-Presse, de France Media Monde, de la Télé et de la Radio Publiques Tunisiennes, de Mosaïque FM, de l’Institut de Presse et des Sciences de l’information, et de l’Ecole Publique de Journalisme de Tours.
« Favoriser la rencontre et les échanges entre les journalistes des deux rives de la Méditerranée », c’est l’ambition de la première édition des Assises Internationales du Journalisme de Tunis. L’évènement aura lieu les 15,16 et 17 Novembre dans la magnifique Cité de la Culture qui vient d’ouvrir ses portes dans la capitale Tunisienne. Plus de 350 journalistes sont déjà inscrits venus de tout le bassin méditerranéen, d’Afrique et de l’Europe du nord francophone.
Rendez-vous sous le signe de la liberté de la presse. Une délégation de la MDJ, composée de deux professionnels de la MDJ, Yvette MUREKASABE, journaliste burundaise, et Ali AL MUQRI, journaliste et écrivain yéménite, interviendront aux cotés de la directrice de l’association, Darline COTHIÈRE, lors de l’atelier « Des solutions pour les journalistes menacés« , prévu pour le vendredi 16 novembre, de 9h15 à 10h45, à la Cité de la Culture de Tunis.
Cette première édition des Assises du journalisme de Tunis est une initiative de l’association Journalisme & Citoyenneté qui organise à chaque printemps les Assises de Tours sur la rive nord de la Méditerranée.
Un rendez vous à ne pas manquer !
Programme et inscription sur www.journalisme.com
Les 14, 15, 16 et 17 mars 2018 auront lieu pour la onzième édition les Assises Internationales du Journalisme et de l’Information de Tours. A cette occasion, la MDJ sera présente pour participer aux débats sur les conditions de production d’une information de qualité aujourd’hui en France. Alberic DE GOUVILLE, vice-président de la MDJ, modérera la rencontre avec deux journalistes membres de l’association : Abdessamad AIT AICHA du Maroc et de Mandian SIDIBE de Guinée, ainsi que Darline COTHIERE, directrice de l’association. Rendez-vous le jeudi 16 mars de 11 heures au Centre International de Congres Vinci de Tours.
A suivre, sur la même journée, Elyse NGABIRE, journaliste burundaise ex résidente de MDJ, interviendra à la grande soirée des Assises, « Médias et migrants ».
Cette année, c’est le journaliste Thomas SOTTO qui présidera le jury des Assises internationales du journalisme, chargé de remettre plusieurs prix dont le prix du « Enquête et reportage ». Ce prix a été remporté par le journaliste de la MDJ, Karam AL-MASRI lors de l’édition 2017 pour son reportage à Alep sous les bombes pour l’ Agence France Presse (AFP) Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide avec la journaliste Rana Moussaoui.
(Re)découvrir le travail de Karam AL-MASRI ET Rana MOUSSAOUI en photos, textes et vidéos
Retour en images sur les moments forts de l’édition 2018
Revue de presse
« À Alep, comme vous attendez le métro, nous attendons la mort», Karam Al-Masri, photo-reporter syrien aux Assises du Journalisme 2017.
Jeudi 16 mars 2017, lors de la 10ème édition des Assises du Journalisme 2017, le prix « Enquête et reportage » a été décerné au photographe syrien Karam Al-Masri, actuellement résident de la Maison des journalistes, pour son reportage à Alep sous les bombes pour l’ Agence France Presse (AFP) Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide avec la journaliste Rana Moussaoui.
Cliquez ici pour (re)découvrir leur travail en photos, textes et vidéos.
La Maison des journalistes participe à la 10e édition des Assises du journalisme et de l’information de Tours 2017 (pour télécharger le programme cliquez ici).
Ci-dessous deux rendez-vous avec la Maison des journalistes à ne pas rater :
Mercredi 15 mars, de 18h à 19h30, la directrice de la Maison des journalistes interviendra au débat : « La liberté d’expressione face aux censures de demain ». En partenariat avec Reporters sans frontières
Animé par Dominique GERBAUD, journaliste, ancien président de Reporters sans frontières (RSF).
Avec Darline COTHIÈRE, directrice de la Maison des journalistes ; Christophe DELOIRE, directeur général de Reporters sans frontières ; OKHIN, de la QUADRATURE DU NET, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet ; Nicolas VESCOVACCI, journaliste indépendant, membre du collectif “Informer n’est pas un délit”.
Avec le témoignage de Gülsün GÜVENLI, enseignante en journalisme en Turquie.
Jeudi 16 mars, de 10h à 11h30, rencontre avec la Maison des journalistes : « Education aux médias : Rencontre avec les journalistes réfugiés » (Auditorium Descartes).
Collégiens et lycéens rencontrent trois journalistes qui ont dû fuir leur pays à cause de leur métier. Réfugiés en France et accueillis par la MDJ, ils ne baissent pas les bras et témoignent auprès des jeunes de leur passion pour cette profession – qu’ils exercent toujours depuis la France -, mais également des difficultés rencontrées dans leurs pays.
Animé par Alberic DE GOUVILLE, rédacteur en chef de France 24 et vice-président de la Maison des journalistes.
Avec Darline COTHIÈRE, directrice de la Maison des journalistes, Hicham MANSOURI, journaliste marocain, Makaila NGUEBLA, blogueur tchadien, Karam AL-MASRI, photographe et vidéo-reporter syrien, Lisa Viola ROSSI, responsable du programme « Renvoyé Spécial » à la MDJ.
Ci-dessous un article publié sur la participation de la MDJ aux Assises et la galerie photo ci-dessous :
[Interview] La parole aux journalistes : Hicham Mansouri (EPJT, 16/03/2017)
Retrouvez aussi l’article réalisé par le Mag’Centre à propos de l’opération Renvoyé spécial : magcentre.fr-Tours les assises du journalisme se penchent sur léducation aux médias
Le stand de la Maison des journalistes est installé dans la hall du Palais de Congrès, siège des Assises. du journalisme
[EDIT 16.03.2017]
La Maison des journalistes tient à féliciter chaleureusement le photographe syrien Karam Al-Masri, actuel résident, pour le Prix « Enquête et Reportage » remporté conjointement avec la journaliste Rana Moussaoui, aux Assises du Journalisme 2017 pour Couvrir Alep, la peur au ventre et le ventre vide.
Un grand Bravo !