Vendredi 17 mars 2017, les élèves de Terminale Scientifique, accompagnés de leurs professeures référentes, Kathy Gautron, professeure documentaliste, et Viriginie Barret, professeure d’anglais, ont rencontré le journaliste et activiste syrien Sakher Edris, dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial organisée au Lycée St Marc de Nivolas-Vermelles (38).

Sakher EDRIS évoque l’actualité de la Syrie face aux lycéens ©M.Michellier / France 3 Alpes

De son parcours personnel aux raisons qui l’ont poussé à l’exil, Sakher Edris a permis aux étudiants présents de prendre connaissance de manière approfondie de la situation en Syrie, de mieux identifier les forces en présence qui s’y affrontent depuis maintenant plus de six ans et d’apporter un regard professionnel sur le rôle des journalistes en temps de guerre.

Aujourd’hui Secrétaire de l’Association du Journalisme Syrien basée à Paris, Sakher Edris continue de dénoncer les crimes perpétrés dans son pays d’origine grâce à ses articles et à ses activités militantes pour le respect des Droits de l’Homme.

Les élèves se sont montrés sensibles au courage et à la détermination du journaliste comme en témoignent leurs réactions enthousiastes :

«Ce témoignage a répondu concrètement à nos questions sur la Syrie et le journalisme.»

«La liberté de la presse est l’un des piliers de la démocratie. Elle promeut la liberté et la communication.»

«Je pense que la situation des journalistes exilés doit être difficile car ils  »abandonnent » en quelque sorte leur pays et tout ce qu’ils connaissent de celui-ci. De plus, l’intégration dans un nouveau pays est très compliquée : il y a la barrière de la langue et toutes les différences culturelles.»

«La liberté de la presse est très importante dans une démocratie car je pense que c’est à partir de plusieurs opinions différentes qu’il est possible de se forger son avis.»

«Le témoignage de Monsieur Edris m’a appris des choses que je ne savais pas et auxquelles je ne me serais peut-être pas intéressé de moi-même.»

«Les journalistes constituent un contre-pouvoir majeur qui permet d’éviter la dictature.»

«Ce témoignage m’a apporté des informations complémentaires par rapport aux médias français ainsi que le point de vue d’un syrien qui a vécu les événements.»

«Sakher Edris nous a permis de voir le rôle et le métier de journaliste sans filtre , sans que personne n’intervienne entre lui et nous.»

«Merci aux journalistes exilés. On est avec eux, on les soutient car sans informations il n’y a pas d’action, de réaction ou d’évolution.»

Vous pouvez retrouver ici le reportage réalisé par France 3 Auvergne/Rhône Alpes, suite à cette rencontre :


Sakher Edris, journaliste syrien, rencontre des lycéens de Nicolas-Vermelle en Isère – France 3 Auvergne-Rhône-Alpes

Jeudi 16 mars 2017, les élèves du Lycée La Prat’s de Cluny (71), accompagnés de leur professeure documentaliste Christelle Chauvot, ont rencontré le journaliste afghan Bahram Rawshangar dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial, organisée pour la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École (SPME), édition 2017. 

Bahram RAWSHANGAR et son interprète Yann RICHARD devant les élèves du Lycée La Prat’s de Cluny ©CLEMI Dijon

Cette rencontre fait suite à une préparation assidue des élèves par leurs professeurs qui avait notamment abouti à la réalisation d’une vidéo pour la défense de la liberté de la presse sous la forme d’un  »Mannequin Challenge » à découvrir ici :

À l’occasion de leur rencontre avec le journaliste, une équipe de la chaîne France 3 Bourgogne-Franche-Comté était présente pour filmer cet échange et interroger Bahram Rawshangar qui a répondu à cette interview que vous nous proposons de (re)découvrir ici :

Semaine de la presse à l’école : les lycéens de la Prat’s à Cluny rencontrent un journaliste afghan

Les élèves semblaient ravis à en croire quelques uns de leurs témoignages enthousiastes : 

«J’ai été frappé par la force de l’engagement et le militantisme de ce journaliste. Toute sa vie semble liée à son combat pour les droits et les libertés.»

«Ce que j’ai à dire aux journalistes exilés se résume en un mot : Merci ! Votre engagement et votre combat sont primordiaux. Finalement, vous êtes les moteurs de la liberté.»

«Pour moi, le rôle du journaliste est d’informer du mieux possible sans forcément être neutre.»

«C’est terrible que les journalistes aient besoin de s’exiler à cause de leur travail pour la liberté : il est pourtant d’utilité publique et leur sacrifice est vraiment impressionnant. Heureusement qu’il existe des structures comme la MDJ pour les accueillir.»

«Le rôle premier du journaliste est de faire circuler l’information avant tout. Mais dans un contexte de crise, je crois qu’il doit également affûter l’esprit et tenter de pousser leur société dans la meilleure direction.»

Vous pouvez télécharger le compte-rendu de la rencontre, rédigé par Maëva Martinez, élève de Seconde : ici, ou obtenir l’article qui lui a été consacré par le Journal de Saône et Loire : ici .

Plus d’informations sur cette rencontre sur le site du CLEMI de l’Académie de Dijon et de FR3

 

Vendredi 24 mars 2017, les collaborateurs de l’Agence France Presse (AFP) basée à Paris, les représentants des médias français partenaires et les représentants des associations de soutien à la liberté de la presse dans le monde étaient réunis pour rendre hommage à trois photoreporters syriens, correspondants à Alep, aujourd’hui réfugiés en France. La Maison des journalistes était présente pour féliciter en particulier deux des photo-vidéastes honorés, Zakaria Abdelkafi et Karam Al-Masri, respectivement ancien et actuel résident de la MDJ.

De gauche à droite : Michèle LERIDON, directrice de l’information, Emmanuel HOOG, PDG de l’AFP, les photographes syriens Baraa AL HALABI, Zakaria ABDELKAFI, Karam AL MASRI et  la journaliste Rana MOUSSAOUI ©Camille PEYSSARD-MIQUEAU

Retour en images sur ce moment de reconnaissance, de solidarité interprofessionnelle et d’émotion face aux violences subies par ces professionnels de l’information.

Découvrez le discours de Michèle Leridon, directrice de l’information à l’Agence France Presse :

Retrouvez aussi les interventions de Karam Al Masri, Baraa Al Halabi, Zakaria Abdelkafi et de Francis KOHN, directeur de la photo à l’AFP :

A la fin de cette rencontre, un partenariat privilégié entre l’AFP et la Maison des journalistes à été envisagé.

Toute l’équipe de la Maison des journalistes est heureuse et fière d’accompagner ces combattants pour la liberté d’informer chaque jour dans leur parcours de reconstruction et de réinsertion.

Une partie de l’équipe de la Maison des journalistes aux côtés de la directrice Darline COTHIERE et des photographes syriens @AFP

 

 

Le jeudi 9 mars 2017, la Maison des journalistes a eu le plaisir d’accueillir l’écrivain Jacobo Machover venu présenter son livre « La face cachée du Che ». Remettant en question l’image romantique et idéalisée du Che, l’auteur était accompagné du journaliste cubain en exil, Jesus Zuniga et de l’écrivain et maître de conférences à l’Université Paris-Est, Armando Valdes Zamora.

Jesus ZUNIGA, Jacobo MACHOVER et Armando VALDES ZAMORA
© Lisa Viola Rossi

« Il y a un mythe autour de Che Guevara comme bienfaiteur de l’Humanité – estime Jacobo Machover. Mais la réalité du personnage entre en contradiction avec le mythe. On a tissé un mensonge dès le début de la carrière du Che ». Pour Armando Valdes Zamora, le Che est « l’ombre pesante et désagréable de chaque cubain né après la Révolution ».

Derrière la remise en cause de la figure du « Commandante », c’est tout le régime politique qui est ici discuté. « Tout est absolument contrôlé. Seuls les journalistes étrangers ou indépendants peuvent informer » explique l’auteur. Jesus Zuniga, journaliste exilé en France depuis une dizaine d’années ajoute que « pour survivre dans une dictature, l’adaptation est la clé ».

« Vous savez, beaucoup de personnes analysent le Che mais également Fidel Castro comme des hommes d’Histoire mais ici beaucoup d’entre nous peuvent les identifier comme des briseurs de vie, de nos vies – explique Jacobo Machover. Et de conclure « J’espère que dans un avenir proche, ce livre pourra être connu par les cubains ».

Pour plus d’informations : http://www.armand-colin.com/la-face-cachee-du-che-9782200617684

Il tient un blog via Mediapart et participe à www.justicemorocco.
wordpress.com. Hicham Mansouri, journaliste exilé, est
accompagné par la Maison des journalistes à Paris. Ce descendant
de nomades berbères a dû quitter le Maroc après deux agressions,
dix mois de prison et la menace d’un procès en attente.

Cliquez ici pour télécharger l’article “Au Maroc, il règne une illusion de pluralisme”, rédigé par Denis Perrin, pour Profession Education (mars 2017)

Mercredi 22 mars 2017, les élèves de Seconde Bac Pro Electricité, accompagnés de leur professeures documentalistes Isabelle Nail et Sandrine Quinchon, de leurs professeures d’anglais Paula Boulon et Amélie Deprez et des membres du CLEMI Créteil Élodie Gautier, José de Magalhaes et Frantz Glowacki ont rencontré Osman Ahmadi, journaliste  et écrivain afghan, dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial Île-de-France organisée au Lycée Polyvalent Champlain de Chennevièvres-sur-Marne (94).

Osman AHMADI répond aux questions des élèves de Seconde Bac Pro Electricité du lycée Polyvalent de Chennevièvres-sur-Marne ©Calypso VANIER

« Je me devais d’être journaliste en Afghanistan parce qu’il y avait des problèmes dans notre société notamment à cause des extrémistes. Et pour moi ce n’est pas acceptable d’imposer une vérité aux autres »

Diplômé d’une licence en philosophie et en sociologie, l’écrivain Osman Ahmadi a exposé lors de son intervention les principes qui guident sa vie. Il a ainsi rappelé que pour lui la « vraie liberté » consiste à garder son esprit critique face à la pression de sa famille, de ses amis et des médias. A l’aide de photos, le journaliste afghan a montré que les citoyens afghans étaient paradoxalement plus libres avant les années 1980 qu’aujourd’hui. L’établissement en 2001 d’un gouvernement démocratique, composé en partie d’extrémistes, donne tout de même de l’espoir à Osman Ahmadi.

Journaliste pour le quotidien Mandagar et le journal Fédéral Tow Weekly, c’est la parution du livre Afsanah Masnavi qui oblige Osman Ahmadi à rejoindre la France en 2011. Dans ce pays, encore très conservateur, ce livre remettant en question l’existence de Dieu a provoqué la colère des intégristes religieux et poussé son auteur à l’exil. En ce moment, Osman Ahmadi suit une formation dans le numérique et attend la réponse de plusieurs maisons d’éditions concernant la publication de son dernier manuscrit mi-fiction, mi-autobiographique Par de là les murs.

L’écrivain a ensuite laissé la parole aux lycéens. Très concentrés tout au long de son discours, ces derniers lui ont surtout posé des questions personnelles notamment autour de sa famille, de son identité malgré l’exil, de son parcours et même de ses loisirs.

Osman AHMADI expose l’Histoire et la situation actuelle de l’Afghanistan aux élèves du Lycée Champlain de Chennevières-sur-Marne © Calypso VANIER

Un moment très apprécié des lycéens comme en témoignent leurs retours enthousiastes :

« On a appris beaucoup de choses sur la vie hors de la France et on a vu qu’on vivait dans un beau pays »

« Le rôle du journaliste est de dénoncer, graver dans la mémoire pour ne pas que ça tombe dans l’oubli »

« J’aimerais dire aux journalistes exilés qu’ils sont très courageux et remercier Osman Ahmadi pour ses informations et son intervention »

« Continuez comme ça, la vie est remplie d’épreuves à surmonter, ce qui ne tue pas rend plus fort »