Le jeudi 18 janvier, le journaliste syrien exilé Raafat AL-GHANEM a été accueilli au lycée Aristide Briand d’Evreux dans l’académie de Rouen. Dans la cadre de l’opération Renvoyé Spécial, des lycées de seconde et de terminale ES, L et STMG, accompagnés de leurs professeurs  Lucille ANGIBOUST et Katia BOUCHEZ, ont pu échanger avec le journaliste sur la situation de la Syrie, la liberté de la presse dans ce pays et dans le monde, ainsi que sur son parcours en tant que professionnel de l’information en exil.

Le journaliste syrien Raafat AL GHANEM à la rencontre des lycéens d’Evreux le 18 janvier 2018 Photo © paris-normandie.fr

Revue de presse : 

Paris-Normandie.fr, Un journaliste syrien en exil devant des lycéens d’Évreux publié le 19.01.2018

D’autres publications sont à venir.

 

Les réactions des élèves :

Est ce que ce témoignage vous a été utile ?

« Oui, instructif et poignant. »

Qu’est ce qui vous a frappé dans ce témoignage ?

« Ce qui m’a frappé, c’est la banalisation des tortures et des viols dans le discours de l’intervenant qui a vécu dans un pays en guerre. »

Quelle est votre avis sur la situation des journalistes en exil?

« C’est une excellente chose que des journalistes puissent s’exprimer sans soucis de censure ou pire ( prison, mort) et bénéficient d’une protection et des droits fondamentaux de l’être humain. »

Qu’est ce que vous aimeriez dire aux journalistes exilés?

« On est avec vous. »

Le 9 janvier 2018 s’est tenu le vernissage de l’exposition collective Waiting – Une réflexion sur l’attente entre les murs de la mairie du 10e arrondissement de Paris. Plus d’une centaine de personnes se sont réunies pour cet événement auquel ont aussi participé plusieurs journalistes de la Maison des journalistes. Treize professionnels des médias, résidents et anciens résidents de la MDJ, exposent ici leurs œuvres au public, fruit de leur réflexion sur ce que le sentiment d’attente provoque en eux. Des retours très positifs de la part des visiteurs nombreux ont été reçus.

Madame la maire Alexandra CORDEBARD s’est dite ravie d’accueillir la MDJ et de participer à la mise en lumière de ce projet. Elle a souligné les enjeux de la mixité sociale et de l’immigration que permet d’aborder cette exposition. Elle était accompagnée de messieurs Rémi FERAUD, sénateur de Paris et ancien maire du 10e arrondissement, Eric ALGRAIN, adjoint de la maire chargé de la culture ainsi que Stéphane BRIBARD, également adjoint à la maire et membre du conseil d’administration de la MDJ.

Madame Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, a également remercié la Mairie du 10e arrondissement pour l’accueil et la production de cette exposition qui permet de donner une autre résonance, celle de l’expression artistique, au message de l’association. Elle était également accompagnée de messieurs Christian AUBOYNEAU, président, et Alberic DE GOUVILLE, vice-président de la MDJ.

Les journalistes Mortaza BEHBOUDI et Beraat GOKKUS ont clôturé le temps des discours en remerciant toutes les personnes qui ont permis la réalisation de ce projet et plus particulièrement Cécile HAMBYE, coordinatrice de l’exposition.

De G. à D. Eric ALGRAIN, adjoint à la maire chargé de la culture, Rémi FERAUD, sénateur de Paris, Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, Alexandra DORDEBARD, maire du 10e arrondissement de Paris, Stéphane BRIBARD, adjoint à la maire et membre du CA de la MDJ, Beraat GOKKUS, journaliste turc, et Mortaza BEHBOUDI, journaliste afghan. Photo © Margot FELLMANN

 

Waiting – Une réflexion sur l’attente est visible à la mairie du 10e arrondissement de Paris jusqu’au 26 janvier.

Prochain rendez-vous, le 12 janvier à 19h pour une soirée débat (salle des fêtes de la Mairie).

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Le média en ligne de la Maison des journalistes propose une série d’interviews avec les journalistes exposants, à lire ici.

 

Le vernissage de l’exposition en images :

 

 

WAITING

Une réflexion sur l’attente

Une exposition collective présentée par la Maison des Journalistes en partenariat avec la Mairie du 10e.

Avec :

Abdelmoneim Rahamtalla, Abdulrazak ALJUMAA, Ahmad AL GABR, B., Beraat Gokkus, Celil Sagir, Hicham MANSOURI, Kubra Khademi, Larbi Graïne, M., Mariam MANA, Mortaza BEHBOUDI, Rahima NOORI, Shiyar KHALEAL

Eté 2016, dans le bureau de l’assistante sociale de la Maison des Journalistes, un journaliste exilé s’interroge sur le sens de l’attente. Il cite «En attendant Godot».

La référence à cette œuvre de l’absurde sera le point de départ du projet «Waiting» réunissant une dizaine de participants, tous journalistes exilés.

Tous ont été menacés dans leur pays, certains emprisonnés, pour avoir voulu exercer leur métier librement.

Tous ont trouvé refuge en France, plus précisément au sein de la Maison des Journalistes, seule structure au monde dédiée spécifiquement à l’accompagnement et l’hébergement de journalistes exilés.

Forcés à prendre les chemins de l’exil, le temps s’est figé pour ces professionnels de l’information. Le voyage immobile qu’ils ont entamé à travers l’incertitude du lendemain leur semble interminable. En attente de papiers, d’un statut, d’un titre, d’entretiens, de nouvelles de la famille ou d’informer à nouveau… La liste est longue de tout ce que l’exil a mis entre parenthèse.

Et lorsque l’espoir se consume et que l’attente semble vaine, comme dans la célèbre pièce de Samuel Beckett, elle n’en devient que plus absurde.

Parce qu’ils ont dénoncé par la plume ou l’objectif de la caméra des situations intolérables chez eux, leur vie a été mise en péril pour s’être exprimés librement.

Dire à nouveau, pour des journalistes qui ont subi la censure à cause des mots qu’ils ont osé prononcer, n’est pas anodin. Prendre la parole, le temps de ce projet, pour combattre l’immobilité du temps. Là-bas, le journaliste s’est exposé aux représailles, en s’exposant ici il transforme l’attente en espoir d’être entendu à nouveau.

La puissance d’un dessin ou l’impact d’un court-métrage en disent long sur les séquelles de l’exil et des temps morts qui se sont accumulés. Ce temps qui leur échappe alors qu’eux-mêmes ont dû fuir les représailles. L’exposition « Waiting » se veut l’occasion de réfléchir ensemble sur le sens de cette attente à travers les productions créées par les journalistes.

Autour de l’exposition

9 janvier à 19h : Vernissage de l’exposition en présence d’Alexandra Cordebard, maire du 10ème arr., Eric Algrain, maire adjoint chargé de la Culture et des Affaires scolaires, de Christian Auboyneau, président de la Maison des journalistes et de Darline Cothière, directrice.

12 janvier à 19h :  Soirée – Débat (salle des fêtes de la Mairie)

Les participants

Les journalistes exilés ont (ou espèrent avoir) trouvé refuge en France. La plupart sont en attente d’obtenir le statut de réfugié et l’asile en France. D’autres ont reçu ce statut mais attendent un titre de séjour, un titre de voyage, l’arrivée de la famille…

Parmi les participants, outre leur carrière de journaliste menée au pays, il sont aussi poètes, vidéastes, peintres, dessinateurs, photographes, par envie ou par nécessité, quand on a essayé de les faire taire en leur retirant le stylo, ils ont alors pris le pinceau.

Des hommes et des femmes venus de tous ces coins de la planète où la liberté de la presse est constamment menacée.

Chacun avec une histoire individuelle propre mais tous mêlant rébellion et courage tout au long de leur parcours d’activiste.

Remerciements

La Mairie de Paris pour son accueil et la production de l’exposition ainsi que tous les journalistes qui y ont collaboré de près ou de loin. Hicham Mansouri, Ziad Attalah et Josiane Kosseifi Matta pour les traductions, Tijani Lemrabott pour l’image, Hassanein Khazaal pour le montage, l’association Tribudom pour le prêt de matériel vidéo, Aurore Nerrinck et Manon Cerrini pour avoir relevé le challenge de la curation de ce projet.

Commissaires : Aurore Nerrinck et Manon Cerrini

Coordination : Cécile Hambye

Contact : waitingmdj@gmail.com

 

Hicham MANSOURI, journaliste marocain en exil et résident à la MDJ, a répondu aux questions d’Aline NOËL pour le mensuel Profession Education du Sgen-CFDT (n. 257 – Novembre 2017), syndicat de l’éducation nationale partenaire de la MDJ.

Hicham Mansouri
« Le citoyen a une arme dans sa poche : le smartphone »

Photo © Mathilde Errard

Dans les pays en guerre ou sous régime autoritaire, un journalisme dit citoyen émerge grâce aux nouvelles technologies. Journaliste d’investigation, Hicham Mansouri a contribué à former des concitoyens à l’utilisation de l’application StoryMaker, ce qui a nourri l’accusation portée contre lui par les autorités marocaines d' »atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».

L’article complet est à lire ICI

Le mardi 19 décembre 2017, le journaliste kurde irakien en exil, Halgurd SAMAD est intervenu au lycée Charlemagne de Paris, dans le 4e arrondissement. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a rencontré les élèves de seconde de la classe média, leurs professeurs madame Marie-Lyse DUBOIS et monsieur François BLANZAT, ainsi que monsieur Christophe HESPEL, proviseur de l’établissement. Halgurd SAMAD était accompagné par Lisa Viola ROSSI, chargée de Communication et Sensibilisation et Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique de la MDJ. Enfin, Marianne ACQUAVIVA, coordinatrice du CLEMI de Paris, a également assisté à la rencontre.*

Le mardi 19 décembre 2017, le journaliste kurde irakien en exil, Halgurd SAMAD est intervenu au lycée Charlemagne de Paris Photo © MDJ

Les 35 élèves présents forment la classe média du lycée Charlemagne. C’est la première année que l’établissement se lance dans ce projet éducatif qui consiste en un travail tout au long de l’année sur la liberté d’expression, mais aussi l’utilisation d’un blog, les devoirs et obligations mais aussi la mise en place d’un blog. L’opération Renvoyé Spécial s’inscrit donc totalement dans ce programme.

La rencontre a commencé par quelques d’accueil préparé par les élèves : « Bonjour monsieur et bienvenue dans la classe média du lycée Charlemagne. Nous vous remercions de nous accorder une partie de votre temps pour nous expliquer la situation dans votre région au travers de votre expérience personnelle. Nous avons des questions à vous poser qui concernent votre vie actuelle et passée, ainsi que sur la situation du Kurdistan, qui paraît bien complexe, vue de France. C’est donc avec plaisir que nous vous cédons la parole maintenant. »

Halgurd SAMAD a donc d’abord pu expliquer son parcours de professionnel de l’information et les raisons de son exil. Il a ensuite présenté la situation géopolitique très complexe du Kurdistan. Cette question notamment avait été préparée par les professeurs, comme le précise monsieur BLANZAT : « Pour la venue de monsieur SAMAD, nous avons étudié le Kurdistan irakien ». Monsieur SAMAD a ainsi pu exprimer son avis à un public averti : « Je ne suis pas très optimiste pour le futur du Kurdistan », a-t-il concédé.

A la question de la définition de la liberté de la presse, monsieur SAMAD a déclaré : « La presse libre, c’est parler de tous les sujets sans limite, si ce n’est celle de la vie privée qu’il faut absolument respecter ».

La rencontre s’est conclue après deux heures d’échanges. Les professeurs ont également offert deux livres à monsieur SAMAD : un recueil de reportages et de romans de Joseph KESSEL et « Le silence de la mer » de Vercors parce que « résister ce n’est pas seulement saboter c’est aussi parler » a raconté monsieur BLANZAT.

 

Les élèves ont alors été sollicités pour exprimer leurs avis à chaud. En voici quelques-uns :

« J’ai beaucoup appris sur la situation du Kurdistan irakien, sur le journalisme en général et sur la vie terrible et passionnante de monsieur SAMAD. »

« Ce qui m’a frappé est que monsieur SAMAD a vécu une vie terrible juste parce qu’il écrivait des articles qui ne plaisaient pas au gouvernement. »

« Cela doit être très difficile de devoir quitter son pays pour avoir dit ce qu’on pense. »

« Le témoignage de Halgurd SAMAD m’a permis de réaliser que tous les pays ne sont pas du tout égaux face à la liberté d’expression. »

« Monsieur SAMAD a répondu à toutes les questions que je me posais. »

« Je pense que les journalistes en exil ont beaucoup de courage pour continuer leur métier dans de telles conditions. »

« La violence des attaques subies par Halgurd SAMAD et la fragilité de la liberté d’expression m’ont frappé. »

 

Revue de presse : 

 

 

 

 

La journaliste rwandaise en exil Maria KUANDIKA (pseudonyme) a été accueillie mardi 19 décembre 2017 au lycée Bernard Palissy de Saint-Léonard-de-Noblat (87) dans l’académie de Limoges. Elle a échangé avec une cinquantaine d’élèves de seconde et de première accompagné de leur professeure madame Marie-Aude CHARRET et du provinseur monsieur Olivier GUIMBAUD.

La journaliste rwandaise Maria KUANDIKA au lycée Bernard PALISSY le 19 décembre 2017 Photo © Bernard LEFEVRE | Le populaire du Centre

Maria KUANDIKA a notamment pu sensibiliser les élèves à la situation de la liberté de la presse dans le monde et dans son pays, le Rwanda. A travers l’exemple de ses reportages auprès d’une ethnie oubliée du Rwanda, les lycéens ont appris l’importance du travail journalistique comme un porte-voix des minorités et comme un pouvoir capable de déranger les instituons politiques en place. Pour madame KUANDIKA, « il est important de se battre pour ses idées. Il faut garder l’espoir que les choses s’améliorent ».

 

 

Les élèves ont pu partager leur ressenti à la suite de cette rencontre. Voici quelques-uns des commentaires recueillis :

« Courage ! Ne vous laissez pas faire, prenez les devants et allez vous exprimer dans un pays où vous ne serez pas poursuivis ! Merci pour ce témoignage ! »

« Aujourd’hui, les journalistes sont d’une grande aide pour les gens qui veulent ou ne peuvent pas s’exprimer. Ils peuvent parfois beaucoup changer les choses. »

 » Continuer à dénoncer, car cela ne sert pas à rien. »

« L’écart qu’il y a entre la ville et la campagne au Rwanda est frappant. Les maladies et la malnutrition des enfants et des adultes aussi. »

« C’est incroyable que des personnes voulant faire avancer leur pays ou aider des gens soient obligés de quitter leur pays. »

« C’est un témoignage sincère qui nous montre ce que les journalistes vivent vraiment en exerçant leur métier. »

« J’ai été frappé et ému par la façon dont Maria KUANDIKA parle de ce qui lui est arrivé. Elle n’est pas gênée, j’ai aimé qu’elle partage cela sans tabou, ce qui ne doit pas être facile à faire. »

 

Revue de presse :

Menacée de mort, une journaliste rwandaise est venue témoigner de son exil aux lycéens de Saint-Léonard-de-Noblat, par Driss CHAÏT, Le populaire du Centre, 21/12/2017