Le mardi 27 mars,  le journaliste Mandian SIDIBE est allé à la rencontre des élèves du collège Charles Surran situé à Boulogne-sur-Gesse situé dans l’Académie de Toulouse. Grâce au programme Renvoyé Spécial et avec le soutien du conseil départemental de Haute Garonne, il a pu témoigner de son parcours et aborder la situation de la liberté de la presse en Guinée.

Mandian SIDIBE a exercé la profession de journaliste au Bénin et en Guinée. Exilé en France depuis 2016,  il a présenté son parcours et échangé sur les raison de son exil avec les élèves du collège Charles Suran à Boulogne-Sur-Gesse. Hébergé par la Maison des journalistes il a commencé par présenter l’association qui l’a accompagné à son arrivé en France.

Son histoire a permis aux élèves de revenir sur la situation de la Guinée et les difficultés rencontrées par les journalistes dans ce pays.

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Renseignements sur radiocoteaux.com.

 

 

Le vendredi 23 mars, la MDJ a reçu une délégation de cinq journalistes haïtiens dans le cadre d’un voyage de presse organisé par la direction de la Presse et de la Communication du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce voyage avait pour objectif de permettre à ces professionnels de l’information de découvrir les médias français de l’intérieur et d’échanger avec des journalistes y travaillant afin de pouvoir travailler au développement des médias en Haïti.

Accompagnés de Jean-André VIALA, représentant du Ministère des Affaires étrangères, ils ont été accueillis et guidés par Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, et Denis PERRIN, membre du Conseil d’Administration, ainsi que par Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique. Cette rencontre a également été l’occasion de rencontrer le responsable de la division Afrique du CFI (Agence française de coopération de médias), Bernard CHENUAUD.

Darline COTHIERE et Denis PERRIN entourés de la délégation de journalistes haïtiens, accompagnés de deux journalistes de la MDJ, de Turquie et de Syrie, ainsi que de Reza JAFARIAN, ancien résident de la MDJ. Photos © Margot FELLMANN

La visite a permis à la délégation haïtienne de découvrir la MDJ, structure unique au monde, mais aussi de rencontrer leurs confrères, victimes de répression dans leur pays pour avoir voulu pratiquer une presse libre. Depuis sa création en 2002, la MDJ a accueilli une dizaine de journalistes haïtiens, preuve s’il en faut que la situation du pays en matière de liberté de la presse n’est pas optimale. Après un tour des locaux de l’association et la rencontre avec les différentes personnes travaillant à l’Action sociale, à la Communication et à l’Oeil de la Maison des journalistes, mais aussi au Foundraising, le petit groupe a aussi pu échanger avec deux journalistes de la MDJ, un turc et et un syrien.

S’engager pour une presse libre, des Caraïbes au Moyen-Orient

Cet après-midi placé sous le signe de l’échange s’est poursuivi avec un moment de discussion. Les membres de la délégations haïtienne ont partagé le regard qu’ils portent sur la presse dans leur pays : « On ne peut pas dire que la presse en Haïti soit menacée quand on regarde d’autres pays. Mais les médias sont à l’image du pays : affaiblis, a expliqué l’un d’eux. Par exemple, nous ne connaissons pas d’enquête sur la corruption alors que le pays est clairement touché, plusieurs rapports le montrent. »

Les deux journalistes actuellement hébergés par la MDJ ont à leur tour partagé avec les visiteurs leurs histoires, les causes de leur exil mais aussi leurs espoirs de reconstruire leur vie en France et de voir l’avenir de leur pays s’éclaircir. Enfin, ils ont également pu expliquer les raisons de leur fort engagement pour la liberté de la presse.

Quel avenir pour les médias haïtiens ?

Cette journée a également été l’occasion pour les journalistes haïtiens d’être informés du projet mené par le CFI dans leur pays. Cet organisme agit pour l’aide au développement des médias dans plusieurs pays en voie de développement. Il mène des projets en partenariat avec des médias locaux traditionnels, mais également avec des webradios ou des webactivistes. En Haïti, il lancera prochainement une action pour soutenir les radios diffusées au-delà de Port-au-Prince, la capitale. L’objectif est de permettre une meilleure formation des journalistes par exemple au management éditorial et donc à terme une meilleure information délivrée à la population haïtienne.

Le vendredi 23 mars 2018, Hani ALZEITANI, journaliste syrien en exil, a été reçu au lycée général et technologique Jean Macé dans l’académie de Rennes. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a partagé son histoire et son parcours de professionnel des médias exilé auprès des élèves de seconde. Cette rencontre s’inscrit également dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018.

Originaire de Damas, Hani ALZEITANI était chercheur pour le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression. Le travail de M. ALZEITANI l’a conduit à participer comme statisticien à une dizaine de rapports dénonçant les violences faites aux journalistes syriens. Il a également participé à la surveillance des médias durant les élections de l’Assemblée du Peuple en 2008, puis des élections présidentielles. Aujourd’hui M. ALZEITANI est résident de la Maison des journalistes et participe activement au programme de sensibilisation à la liberté d’expression et aux valeurs démocratiques de la MDJ, « Renvoyé Spécial ».

Commentaires des élèves

« Ce témoignage fait réfléchir, tout d’abord, car il est bien fait. Monsieur ALZEITANI est avec nous, c’est un échange. De plus, comme il a été journaliste, il a su bien nous expliquer son histoire. »

« Ce témoignage permet d’avoir un point de vue interne sur les faits qui ont lieu en Syrie. J’ai appris beaucoup de choses. »

« Je ne pensais pas que les tortures pouvaient être aussi violentes en Syrie. »

« Je suis frappé par la violence du régime et les choses cachées qui même dans des pays libres d’expression ne sont pas assez sues. »

« On doit pouvoir se faire entendre et pour qu’une démocratie marche, il faut que toute la population échange ses opinions. »

« Je trouve très courageux ce que les journalistes en exil ont accompli dans leurs pays pour la liberté d’expression, et qu’aujourd’hui, ils témoignent. »

« Je pense que ce sont des personnes pleines de courage qui ont un mental d’acier et que malgré les menaces de morts qu’ils ont pu subir, ils restent toujours sur leurs décisions. Pour moi, ce sont de vrais combattants. »

Revue de presse

Ouest France, publié le 16 mars 2018

Journaliste camerounais et ancien résident de la MDJ, René DASSIÉ a été l’invité du LPO Jean Moulin des Andelys dans l’académie de Rouen le vendredi 23 mars. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial et de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018, le journaliste a témoigner de son parcours d’exilé auprès des lycéens.

René DASSIÉ entouré des jeunes du LPO Jean Moulin des Andelys Photos © Manon QUENEHEN

René DASSIÉ a été rédacteur en chef du journal Crises & solutions puis grand reporter pour Le Messager Quotidien avant d’en devenir le chef du service international. Parallèlement, il a lutté contre la corruption dans son pays par son engagement avec l’ONG Transparency International Cameroon. Alors qu’il publie une enquête sur les dérives de l’armée camerounaise, il est contraint de prendre la route de l’exil.

Son histoire a rencontré un vif intérêt chez son jeune public, « les élèves étaient très réceptifs » a-t-il apprécié. « Connaître mon histoire a pu leur permettre de prendre du recul par rapport à leur propre situation. » En effet, l’opération Renvoyé Spécial a également pour objectif de faire prendre conscience aux jeunes de la fragilité de la démocratie, de la chance qu’ils ont de grandir et étudier en France et de leur rôle de citoyen.

Deux heures plus tard, après un temps d’échange avec les lycéens, René DASSIÉ a prolongé son intervention à la demande des jeunes qui préparent le concours SciencesPo. Pendant une heure, il a continué avec plaisir à échanger avec eux.

Du côté des enseignants, Manon QUENEHEN a fait part de sa satisfaction : « nous sommes absolument ravis d’avoir pu bénéficier de cette rencontre qui fut d’une immense richesse. Monsieur DASSIÉ est un homme brillant, pédagogue et très sympathique dont l’expérience est d’une grande rareté, aussi désespérante soit-elle. Merci à la maison des journalistes de permettre ces échanges. »
Les réactions des élèves : à venir

Le lycée Parc Impérial de Nice a accueilli vendredi 23 mars, le journaliste marocain en exil, Abdessamad AIT AICHA dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial et de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018.

Le même jour, Abdessamad AIT AICHA a participé à une seconde rencontre, au lycée Les Palmiers de Nice.

Le journaliste a témoigné de son parcours de professionnel de l’information, des raisons pour lesquelles il est aujourd’hui poursuivi par son gouvernement et de sa démarche de demandeur d’asile politique en France. Pour lui, la liberté d’expression est un droit dont doivent se saisir les jeunes français. En effet, grace à internet, grâce à leur téléphone portable, ils ont un grand pouvoir mais aussi une responsabilité.

Cette rencontre a été l’occasion pour le journaliste de continuer à lutter pour la liberté d’expression dans son pays, le Maroc. Comme les marocains qu’il a formé au journalisme citoyen, les lycéens niçois ont reçu ce message important qui s’inscrit dans l’engagement de Abdessamad AIT AICHA pour la liberté de la presse.

Revue de presse :

Nice Matin, « Pour l’opération « Renvoyé spécial », un journaliste exilé en France débat avec les lycéens du Parc-Impérial de la liberté de la presse », publié le 26 mars par Audrey ABRAHAM

Sur les réseaux sociaux :

Le vendredi 23 mars, Thelma CHIKWANHA, journaliste zimbabwéenne en exil, était invitée dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial au lycée des Métiers de Narcé de Brain-sur-l’Authion proche d’Angers dans l’académie de Nantes. Pendant deux heures, elle a témoigné de son parcours de professionnelle de l’information exilée auprès d’une soixantaine d’élèves de seconde.

Cette rencontre s’inscrit dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018 et est subventionnée par l’ancienne Sénatrice de Maine-et-Loire, Mme Corinne Bouchoux, inscrite au titre de la Réserve parlementaire au budget du Ministère de l’Éducation nationale.

Thelma CHIKWANHA est une journaliste récompensée qui exerce depuis 2000. Elle était responsable de la direction éditoriale du Group Political Editor for Associated Newspapers of Zimbabwe, deuxième groupe médiatique du pays. Elle a également travaillé en tant que consultante en communication pour Zimbabwe Lawyers for Human Rights qui apporte un soutien juridique aux Zimbabwéens dont les droits ont été bafoués. En voyage, elle apprend qu’un collègue vient d’être agressé et est hospitalisé. Menacée, comme sa famille, elle décide de prendre la route de l’exil.

Pour la première fois, Thelma CHIKWANHA a raconté son histoire à des lycéens français. Difficile pour elle et pour eux de mettre fin à cet échange riche en enseignements. Curieux et intéressés, les jeunes ont eu l’occasion de poser de nombreuses questions, dont certaines ont particulièrement marqué la journaliste : « Quand vous avez été arrêtée, avez -vous ressenti cela comme un échec ou  une victoire, car cela signifiait que votre message avait eu un impact ? ».

Ils ont également pu découvrir que pour cette femme de 40 ans, être journaliste n’est pas simplement un métier. « Pourquoi avez-vous décidé que c’était à vous de faire ce travail ? » et « pourquoi faire cela alors que c’est si dangereux ? » ont reçu la même raison, simple et sincère : « C’est ce que je suis, c’est ma vocation de m’exprimer pour ceux qui n’ont pas le droit de parler » (« to be the voice of the voiceless », en anglais).

Réactions des élèves

« Je suis frappé car la police utilise beaucoup la violence. »

« Les policiers s’amusent à frapper les journalistes car ils ont pris des photos, c’est choquant. »

« La situation des journalistes en exil ne devrait pas exister. Ils devraient être respectés dans le monde entier. »

« L’exil est une bonne chose car les journalistes sont maintenant en sécurité, mais c’est aussi une mauvaise chose car cela veut dire qu’ils ne peuvent pas faire leur boulot en sécurité. »

« La liberté de la presse est important parce qu’elle permet de bien connaître la politique, les plus et les moins, et de bien voter. »

« Courage. Un jour tout changera et vous pourrez enfin dire la vérité pour votre pays sans craindre la menace et la mort. »

Revue de presse : à venir