Le mercredi 28 et le jeudi 29 mars, le journaliste guinéen Mandian SIDIBE s’est rendu dans la ville rose pour aller à la rencontre des élèves du lycée Déodat et du lycée des Arènes. Ces événements ont été organisés dans le cadre du programme Renvoyé spécial en partenariat avec le CLEMI et Presstalis. 

Pour la première étape du journaliste à Toulouse, mercredi 28 mars, les jeunes du lycée Déodat de Severac lui avaient réservé un accueil très  chaleureux. Pendant deux heures, Mandian SIDIBE et les élèves ont échangé sur la situation politique en Guinée et le parcours du journaliste. Reporter guinéen, il a été contraint de fuir son pays pour avoir exercé sa liberté d’informer.

Pour sa dernière étape à Toulouse, le journaliste est allé à la rencontre des élèves du lycée des Arènes. Reçu très chaleureusement par Annie BOUDJEMA, documentaliste et par l’ensemble de l’établissement, le journaliste a fortement apprécié l’accueil qui lui a été réservé. Les lycéens ont manifesté un intérêt très apprécié pour son récit et son intervention. Cette rencontre leur a permis de mieux comprendre le parcours du journaliste exilé. Les élèves  ont été particulièrement frappés par les mobilisations qui ont suivi l’arrestation du journaliste en 2013.  Ils sont également revenus ensemble sur la situation politique et les difficultés rencontrées par les professionnels de l’information en Guinée.

Les réactions des élèves témoignent d’une prise de conscience sur la nécessité de protéger la liberté d’informer. Elles soulignent également l’utilité de cet échange.

« Ce qui m’a frappé dans son témoignage ce sont les difficultés qu’il a dû endurer » »

« Mandian SIDIBE est un homme avec beaucoup de valeurs, de principes et de courage. Son histoire m’a beaucoup touché »

« La liberté de la presse est importante car c’est grâce à elle que l’on est informé. Il faut qu’elle soit universelle »

« Je vous admire pour votre courage et votre volonté de vouloir rétablir la liberté d’expression à travers le monde. »

 

 

Le jeudi 29 mars, le lycée Edgar Quinet de Paris (9e arr.) a reçu la journaliste Nazeeha SAEED. Originaire du Bahreïn, elle est actuellement en exil en France grâce au soutien du réseau ICORN et de la Ville de Paris, dont elle est résidente.

À l’occasion de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École®, les élèves de seconde Bac Pro Commerce avaient préparé cette rencontre avec leurs professeurs coordonnés par la professeure documentaliste Françoise JACQUES. Une action qui s’inscrit dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, menée en collaboration avec le CLEMI et avec le soutien de Presstalis.

La journaliste Nazeeha SAEED est accompagnée d’une professeure (à g.) qui assure la traduction de la rencontre en anglais. Photo © Lisa Viola ROSSI

Accompagnée d’une délégation composée de représentants de la MDJ, de la Ville de Paris ainsi que du CLEMI, Nazeeha SAEED a été reçue par les professeurs organisateur de la rencontre ainsi que par Olivier SELLIER, proviseur, et Manuel HERRAIZ proviseur adjoint pour l’enseignement professionnel.

En ouverture de cette rencontre parisienne, Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, a ainsi commencé la rencontre en présentant en quelques mots les missions de la MDJ et plus particulièrement l’opération Renvoyé Spécial. Elle était accompagnée de Lisa Viola ROSSI, chargée de mission Sensibilisation et Communication, et de Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique. Marianne ACQUAVIVA, coordinatrice du CLEMI pour l’académie de Paris, sa collègue Marie-Esther D’ANJOU, ainsi que Karin FOULEDEAU de la Délégation générale aux Relations internationales de la Ville de Paris, étaient également présentes et sont intervenues pour présenter aux élèves les institutions qu’elles représentent et leur rôle dans l’opération Renvoyé Spécial.

Darline COTHIERE s’adresse aux élèves de la classe avec (de g. à d.) Olivier SELLIER, proviseur, les professeures organisatrices, Margot FELLMANN, volontaire, Nazeeha SAEED, journaliste, et Karin FOULEDEAU, représentante de la Ville de Paris. Photo © Lisa Viola ROSSI

Une élève de la classe se lève pour poser sa question à Nazeeha SAEED en anglais avec l’aide d’une professeure du lycée Edgar Quinet qui se charge de la traduction. Photo © Margot FELLMANN

L’intervention de Nazeeha SAEED a commencé par une présentation de son parcours. Elle a parlé de son pays, le Barheïn, de son travail de journaliste et des raisons qui l’ont poussée à prendre la route de l’exil. Les lycéens avaient ensuite préparé des questions en anglais. Ils ont particulièrement été intéressés à comprendre la situation politique qui a entraîné l’engagement de Nazeeha SAEED pour la liberté d’expression dans son pays. Ils ont également été très curieux de connaître les sentiments de la jeune femme et la manière dont elle vit cette période difficile.

Les professeures sont intervenues tout au long de l’échange pour encourager la réflexion des élèves. Pour conclure, l’une d’elles a invité les jeunes à exprimer un adjectif pour décrire Nazeeha SAEED : «Courageuse», «Indépendante»,  «Libre», «Forte», «Engagée». Un moment qui a fortement émue la journaliste.

Pour la remercier de sa présence, le lycée Edgar Quinet a offert un bouquet de fleurs à Nazeeha SAEED qui a été applaudie à plusieurs reprises par les jeunes et le corps enseignant.

Les réactions des élèves

« Le témoignage de Nazeeha SAEED m’a appris que la liberté de la presse n’existait pas dans tous les pays, que nous avions de la chance de vivre dans un pays libre et avec des droits. »

« Je trouve la situation des journalistes exilés très dure psychologiquement car ils n’ont pas pu s’y préparer. »

« Certains journalistes ne se laissent pas faire. Mais après, comme madame Nazeeha SAEED, ils sont emprisonnés car ils ont voulu faire leur travail, leur devoir. C’est grâce à des personnes comme elle que nous allons changer et bouger les choses. »

« J’ai été frappée par sa solitude. Elle ne voit pas souvent sa famille. »

« Nazeeha SAEED a vécu beaucoup de choses traumatisantes mais elle reste néanmoins une femme très courageuse, forte indépendante et libre. »

Sur les réseaux sociaux

 

Le mardi 27 mars,  le journaliste Mandian SIDIBE est allé à la rencontre des élèves du collège Charles Surran situé à Boulogne-sur-Gesse situé dans l’Académie de Toulouse. Grâce au programme Renvoyé Spécial et avec le soutien du conseil départemental de Haute Garonne, il a pu témoigner de son parcours et aborder la situation de la liberté de la presse en Guinée.

Mandian SIDIBE a exercé la profession de journaliste au Bénin et en Guinée. Exilé en France depuis 2016,  il a présenté son parcours et échangé sur les raison de son exil avec les élèves du collège Charles Suran à Boulogne-Sur-Gesse. Hébergé par la Maison des journalistes il a commencé par présenter l’association qui l’a accompagné à son arrivé en France.

Son histoire a permis aux élèves de revenir sur la situation de la Guinée et les difficultés rencontrées par les journalistes dans ce pays.

Cliquez ici pour télécharger l’article publié

Renseignements sur radiocoteaux.com.

 

 

Le vendredi 23 mars, la MDJ a reçu une délégation de cinq journalistes haïtiens dans le cadre d’un voyage de presse organisé par la direction de la Presse et de la Communication du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce voyage avait pour objectif de permettre à ces professionnels de l’information de découvrir les médias français de l’intérieur et d’échanger avec des journalistes y travaillant afin de pouvoir travailler au développement des médias en Haïti.

Accompagnés de Jean-André VIALA, représentant du Ministère des Affaires étrangères, ils ont été accueillis et guidés par Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, et Denis PERRIN, membre du Conseil d’Administration, ainsi que par Margot FELLMANN, volontaire en Service Civique. Cette rencontre a également été l’occasion de rencontrer le responsable de la division Afrique du CFI (Agence française de coopération de médias), Bernard CHENUAUD.

Darline COTHIERE et Denis PERRIN entourés de la délégation de journalistes haïtiens, accompagnés de deux journalistes de la MDJ, de Turquie et de Syrie, ainsi que de Reza JAFARIAN, ancien résident de la MDJ. Photos © Margot FELLMANN

La visite a permis à la délégation haïtienne de découvrir la MDJ, structure unique au monde, mais aussi de rencontrer leurs confrères, victimes de répression dans leur pays pour avoir voulu pratiquer une presse libre. Depuis sa création en 2002, la MDJ a accueilli une dizaine de journalistes haïtiens, preuve s’il en faut que la situation du pays en matière de liberté de la presse n’est pas optimale. Après un tour des locaux de l’association et la rencontre avec les différentes personnes travaillant à l’Action sociale, à la Communication et à l’Oeil de la Maison des journalistes, mais aussi au Foundraising, le petit groupe a aussi pu échanger avec deux journalistes de la MDJ, un turc et et un syrien.

S’engager pour une presse libre, des Caraïbes au Moyen-Orient

Cet après-midi placé sous le signe de l’échange s’est poursuivi avec un moment de discussion. Les membres de la délégations haïtienne ont partagé le regard qu’ils portent sur la presse dans leur pays : « On ne peut pas dire que la presse en Haïti soit menacée quand on regarde d’autres pays. Mais les médias sont à l’image du pays : affaiblis, a expliqué l’un d’eux. Par exemple, nous ne connaissons pas d’enquête sur la corruption alors que le pays est clairement touché, plusieurs rapports le montrent. »

Les deux journalistes actuellement hébergés par la MDJ ont à leur tour partagé avec les visiteurs leurs histoires, les causes de leur exil mais aussi leurs espoirs de reconstruire leur vie en France et de voir l’avenir de leur pays s’éclaircir. Enfin, ils ont également pu expliquer les raisons de leur fort engagement pour la liberté de la presse.

Quel avenir pour les médias haïtiens ?

Cette journée a également été l’occasion pour les journalistes haïtiens d’être informés du projet mené par le CFI dans leur pays. Cet organisme agit pour l’aide au développement des médias dans plusieurs pays en voie de développement. Il mène des projets en partenariat avec des médias locaux traditionnels, mais également avec des webradios ou des webactivistes. En Haïti, il lancera prochainement une action pour soutenir les radios diffusées au-delà de Port-au-Prince, la capitale. L’objectif est de permettre une meilleure formation des journalistes par exemple au management éditorial et donc à terme une meilleure information délivrée à la population haïtienne.

Le vendredi 23 mars 2018, Hani ALZEITANI, journaliste syrien en exil, a été reçu au lycée général et technologique Jean Macé dans l’académie de Rennes. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, il a partagé son histoire et son parcours de professionnel des médias exilé auprès des élèves de seconde. Cette rencontre s’inscrit également dans la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018.

Originaire de Damas, Hani ALZEITANI était chercheur pour le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression. Le travail de M. ALZEITANI l’a conduit à participer comme statisticien à une dizaine de rapports dénonçant les violences faites aux journalistes syriens. Il a également participé à la surveillance des médias durant les élections de l’Assemblée du Peuple en 2008, puis des élections présidentielles. Aujourd’hui M. ALZEITANI est résident de la Maison des journalistes et participe activement au programme de sensibilisation à la liberté d’expression et aux valeurs démocratiques de la MDJ, « Renvoyé Spécial ».

Commentaires des élèves

« Ce témoignage fait réfléchir, tout d’abord, car il est bien fait. Monsieur ALZEITANI est avec nous, c’est un échange. De plus, comme il a été journaliste, il a su bien nous expliquer son histoire. »

« Ce témoignage permet d’avoir un point de vue interne sur les faits qui ont lieu en Syrie. J’ai appris beaucoup de choses. »

« Je ne pensais pas que les tortures pouvaient être aussi violentes en Syrie. »

« Je suis frappé par la violence du régime et les choses cachées qui même dans des pays libres d’expression ne sont pas assez sues. »

« On doit pouvoir se faire entendre et pour qu’une démocratie marche, il faut que toute la population échange ses opinions. »

« Je trouve très courageux ce que les journalistes en exil ont accompli dans leurs pays pour la liberté d’expression, et qu’aujourd’hui, ils témoignent. »

« Je pense que ce sont des personnes pleines de courage qui ont un mental d’acier et que malgré les menaces de morts qu’ils ont pu subir, ils restent toujours sur leurs décisions. Pour moi, ce sont de vrais combattants. »

Revue de presse

Ouest France, publié le 16 mars 2018

Journaliste camerounais et ancien résident de la MDJ, René DASSIÉ a été l’invité du LPO Jean Moulin des Andelys dans l’académie de Rouen le vendredi 23 mars. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial et de la Semaine de la Presse et des Médias dans l’École® 2018, le journaliste a témoigner de son parcours d’exilé auprès des lycéens.

René DASSIÉ entouré des jeunes du LPO Jean Moulin des Andelys Photos © Manon QUENEHEN

René DASSIÉ a été rédacteur en chef du journal Crises & solutions puis grand reporter pour Le Messager Quotidien avant d’en devenir le chef du service international. Parallèlement, il a lutté contre la corruption dans son pays par son engagement avec l’ONG Transparency International Cameroon. Alors qu’il publie une enquête sur les dérives de l’armée camerounaise, il est contraint de prendre la route de l’exil.

Son histoire a rencontré un vif intérêt chez son jeune public, « les élèves étaient très réceptifs » a-t-il apprécié. « Connaître mon histoire a pu leur permettre de prendre du recul par rapport à leur propre situation. » En effet, l’opération Renvoyé Spécial a également pour objectif de faire prendre conscience aux jeunes de la fragilité de la démocratie, de la chance qu’ils ont de grandir et étudier en France et de leur rôle de citoyen.

Deux heures plus tard, après un temps d’échange avec les lycéens, René DASSIÉ a prolongé son intervention à la demande des jeunes qui préparent le concours SciencesPo. Pendant une heure, il a continué avec plaisir à échanger avec eux.

Du côté des enseignants, Manon QUENEHEN a fait part de sa satisfaction : « nous sommes absolument ravis d’avoir pu bénéficier de cette rencontre qui fut d’une immense richesse. Monsieur DASSIÉ est un homme brillant, pédagogue et très sympathique dont l’expérience est d’une grande rareté, aussi désespérante soit-elle. Merci à la maison des journalistes de permettre ces échanges. »
Les réactions des élèves : à venir