A l’occasion d’une émission de 2 heures  en direct sur Radio Libertaire 89.4, la Maison des journalistes a pu mieux se faire connaître des auditeurs de cette fréquence francilienne historique.


Deux journalistes ex-résidents de la Maison des journalistes, étaient donc récemment présents à l’antenne pour témoigner de leurs parcours d’exil et de leurs trajectoires professionnelles depuis leur arrivée en France. Il s’agit de Béatrice et Mortaza Behboudi, journalistes exilés du Rwanda et d’Afghanistan.

Pour les accompagner: Denis Perrin, Lisa Viola Rossi et Guillaume Wulfing Luer, de la Maison des journalistes. L’équipe répondait ainsi à l’invitation de la Ligue des Droits de l’Homme du 15ème arrondissement de Paris représentée par Dominique Jovet et Rosine Gautier.

Entre deux témoignages, les œuvres musicales sélectionnées par les journalistes invités nous auront plongés dans l’histoire de leur pays et celle de leur lutte pour la liberté d’informer… Deux parcours hors des sentiers battus qui permettent de porter un regard renouvelé sur le combat encore trop méconnu d’exilés en quête d’avenir.

Mardi 19 juin, les lauréates du prix pour la liberté de la presse, organisé par la fédération française pour l’UNESCO ont visité la Maison des journalistes. A cette occasion, deux journalistes étaient présents pour les accueillir. 

Elèves au collège Philippe de Commynes à Tours, les gagnantes du concours pour la liberté de la presse sont venues à la Maison des journalistes pour en apprendre davantage sur la liberté d’informer. Accompagnées par leurs professeurs et une délégation de la fédération française pour l’UNESCO, elles ont pu rencontrer des résidents de la Maison et échanger avec eux sur leurs parcours.

L’après-midi a débuté par une visite des locaux, l’occasion d’aller à la rencontre des journalistes présents dans ce lieu. Deux d’entre eux, se sont installés dans la salle de réunion de l’association pour présenter leur histoire et leur engagement.

 

Diyar Shareef, journaliste originaire du Kurdistan irakien et Moratza Behboudi, d’Afghanistan ont ainsi répondu aux nombreuses questions des trois élèves. « Auriez-vous préféré faire un autre métier ? », « Avez-vous été menacé? ». Les deux professionnels ont apporté un éclairage sur chacune d’entre elles et sont revenus sur les raisons de leur exil. Aucun d’entre eux n’a exprimé de regret sur leur profession. Malgré les difficultés et la singularité de leur parcours, le combat pour « la liberté » est une de leur motivation commune.

 

Le mercredi 13 juin, la journaliste soudanaise Mai OSMAN est allée à la rencontre des élèves du lycée la Tournelle de la Garenne-Colombes. Cet événement a été organisé dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le Clemi et Presstalis. Il a également bénéficié du soutien de la région Ile-de-France.

La journaliste Mai Osman a été chaleureusement accueillie par l’équipe pédagogique à son arrivée au lycée La Tournelle, situé dans l’académie de Versailles. Dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial, elle a échangé pendant deux heures avec les élèves de l’établissement sur la situation de son pays d’origine et son parcours.

Originaire du Soudan, Mai Osman a travaillé pour plusieurs médias de presse écrite et de télévision. À travers ses reportages, elle a enquêté sur le travail des enfants en zones de guerre. En situation de forte précarité, nombreux sont ceux  qui risquent leur santé et leur vie en travaillant pour des industries du pays à un âge où ils devraient aller à l’école. Une réalité que la journaliste a souhaité dénoncer et qui lui a attiré les foudres du gouvernement. N’étant plus en sécurité dans son pays, elle a été contrainte de s’exiler.

Lors de cette rencontre, le parcours de la journaliste est ainsi devenu le fil conducteur d’une discussion sur l’histoire, la politique, la situation des droits de l’homme et bien sûr celle de la liberté de la presse au Soudan.  Un témoignage poignant, qui comme le montre les réactions des élèves à l’issue de cette rencontre, permet de mieux comprendre la censure dans ce pays et l’importance du droit à l’éducation:

« J’ai compris à travers le témoignage de la journaliste, l’importance et la signification du mot liberté. »

« Cette rencontre m’a ouvert l’esprit et m’a permis de découvrir ce qui peut se passer dans d’autres pays du monde ».

« L’histoire de la journaliste m’a frappé et touché. Elle raconte une réalité alarmante ».

Le mardi 12 juin, le journaliste Mortaza Behboudi est allé à la rencontre des élèves du collège Erik Satie de Mirty-Mory, situé en Seine et Marne (77). Cet échange a été organisé dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, en partenariat avec le Clemi et avec le soutien du département de Seine et Marne. 

« Les journalistes doivent continuer à se battre pour la liberté d’expression« , voici l’un des nombreux messages laissés par les élèves du collège Erik Satie à l’issue de la présentation du journaliste afghan. A seulement 24 ans, Mortaza Behboudi a voyagé, vécu et travaillé dans de nombreux pays. Contraint de s’exiler en France, sa passion pour le métier de journaliste est elle restée intacte. Il a pu la partager lors d’une rencontre avec les élèves du collège et engager une réflexion avec eux sur ce métier .

Photographe et journaliste en Afghanistan, Mortaza Behboudi travaille également pour de nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) en Afghanistan,après avoir passé le début de son enfance en Iran. En 2015, la situation politique et la présence des talibans l’oblige après une mésaventure dans le cadre de l’exercice de son métier, à rejoindre la France. Auteur de plusieurs articles, il réalise en 2017 à Lesbos, un documentaire et une exposition qui retracent les conditions d’attente des demandeurs d’asile qui vivent dans des camps sur l’île grecque.

La rencontre au Collège Erik Satie a permis aux élèves d’en apprendre davantage sur l’Afghanistan et la liberté de la presse. En racontant son parcours, le journaliste leur a également transmis un message de persévérance et de courage. « Le témoignage du journaliste nous prouve que rien est impossible« , raconte l’une des élèves.  Très attentifs, les collégiens ont d’ailleurs été nombreux à l’interroger et à participer à l’échange. Participant à une classe média, ils sont également auteurs d’un journal publié au sein de l’établissement. Le journaliste, très enthousiasmé par cette démarche a tenu à les féliciter pour cette initiative et la qualité de leur travail.

Le vendredi 8 juin, le journaliste Salah Al-Ashkar est allé à la rencontre des étudiants du lycée Antonin Artaud à Marseille. Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, organisée en partenariat avec la fédération française des Clubs UNESCO,  il est venu témoigner de son parcours.

Salah Al Ashkar, journaliste syrien, vit en France depuis 2017. Diplômé en Finance, il s’initie au journalisme en 2011. Sur le terrain, il relate et filme les manifestations pacifiques de 2011, organisées en opposition au régime de Bachar Al-Assad. Témoin des conflits, le journaliste réalise plusieurs reportages sur la situation à Alep à partir de cette date. Il est sollicité par plusieurs médias étrangers qui reprendront ses vidéos, notamment lors du siège de la ville en 2016. Il est contraint de s’exiler en France la même année.

Dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial, son témoignage permet aux jeunes de mieux comprendre la complexité du conflit en Syrie et la situation des journalistes dans ce pays.

L’opération Renvoyé Spécial s’invite au collège !  Les vendredi 1er et lundi 4 juin, deux journalistes de la MDJ sont allés à la rencontre des élèves de Crouy sur Ourcq. Ces événements ont été organisés avec le soutien du Clemi, Presstaliss et du département de Seine et Marne. 

Les élèves du collège le Champivert, situé à Crouy sur Ourcq dans l’académie de Créteil, ont eu la chance d’accueillir deux journalistes au mois de juin. Ces professionnels aux parcours très différents ont pour point commun l’exil. Contraints de fuir leurs pays pour avoir exercé leur liberté d’informer, ils sont venus partager avec les élèves leur histoire.

Salah Al Ashkar, journaliste syrien, vit en France depuis 2017. Diplômé en Finance, il s’initie au journalisme en 2011. Sur le terrain, il relate et filme les manifestations pacifiques de 2011, organisées en opposition au régime de Bachar Al-Assad. Témoin des conflits, le journaliste réalise plusieurs reportages sur la situation à Alep à partir de cette date. Il est sollicité par plusieurs médias étrangers qui reprendront ses vidéos, notamment lors du siège de la ville en 2016.

Cet épisode de la guerre en Syrie a particulièrement retenu l’attention des élèves qui ont souhaité en savoir davantage sur les conditions de vie des habitants lors de cette période. A l’issue de sa présentation, ils ont témoigné par leurs questions, d’un grand intérêt pour son parcours.

 

L’histoire du journaliste Makaila NGUEBLA a été le fil conducteur d’un nouvel échange le lundi 4 juin. Auteur d’articles et de chroniques, dénonçant les abus de pouvoir au Tchad, le journaliste vit en France depuis 2013. Dans le collimateur des autorités, il avait d’abord été contraint de trouver refuge en Tunisie puis au Sénégal. Pour des raisons politiques, il a successivement été expulsé des pays dans lesquels il s’était installé. Il continue aujourd’hui à s’exprimer à travers son blog, très suivi en Afrique.

Après avoir présenté son parcours, le journaliste a répondu aux multiples questions des élèves portant sur son métier, son pays mais aussi son exil.