« Après avoir rencontré le journaliste Mohmed Al-Asbat  j’ai compris que la démocratie ne peut pas être sans liberté de la presse ».

Le journaliste soudanais Mohamed Al-ASBATT au Lycée E. Schuré de Barru © Frédéric MALIE

Le journaliste soudanais Mohmed Al-ASBAT au Lycée E. Schuré de Barr © Frédéric MALIE

Jeudi 27 avril 2017, le journaliste Mohmed Al-Asbat a rencontré les élèves du Lycée E. Schuré de Barr (Académie de Strasbourg) dans le cadre de l’opération Renvoyé spécial. Les élèves se sont montrés très enthousiastes à l’idée d’échanger avec le journaliste soudanais sur des sujets tels que la liberté de la presse et le contexte politique au Soudan.

Durant plusieurs heures, Mohmed Al-Asbat a raconté aux élèves son histoire personnelle et professionnelle, en leur expliquant les difficultés qu’il rencontrait au quotidien dans l’exercice de sa profession, les menaces qu’il a subies, mais également l’histoire de l’État soudanais. L’occasion pour beaucoup de rencontrer pour la première fois un témoin direct des conflits qui déchirent le territoire du Soudan depuis des années.

Une rencontre qui a marqué les lycéens de Barr et a permis d’enrichir leur réflexion à en croire leurs retours : 

« Ce témoignage m’a appris beaucoup de choses sur la situation politique soudanaise »

« Ce qui m’a frappé c’est le combat de ce journaliste pour la liberté de la presse »

« Je voudrais dire aux journalistes exilés que je les admire pour leur détermination. Ils sont des exemples »

« La violence des militaires au Soudan est horrible »

« La liberté de la presse est fondamentale car elle permet aux journalistes d’informer les citoyens »

Le journaliste soudanais Mohamed Al-ASBATT au Lycée E. Schuré de Barru © Frédéric MALIE

Le journaliste soudanais Mohmed Al-ASBAT au Lycée E. Schuré de Barr © Frédéric MALIE

Le 2 juin 2017, le journaliste d’investigation marocain Hicham Mansouri – résident de la Maison des journalistes – a participé à l’émission L’Instant M de la journaliste Sonia Devillers sur France Inter.

Hicham Mansouri a parlé de la situation de la liberté de la presse au Maroc et de son histoire personnelle de journaliste exilé en France. En effet, le journaliste marocain a été emprisonné durant dix mois et est aujourd’hui poursuivi pour “atteinte à la sécurité de l’État” au Maroc aux côtés de journalistes et de militants des droits de l’homme.

Retrouvez son interview en cliquant sur l’image  ci-dessous :

Hicham Mansouri sur France Inter © France Inter

Hicham Mansouri sur France Inter © France Inter

 

 

 

« Ce qui m’a frappé le plus dans ce témoignage c’est la violence infligée au peuple burundais  ». Le jeudi 6 avril 2017, les élèves de Seconde 6 du Lycée Juliot-Curie de Romilly-sur-Seine (Académie de Reims) accompagnés par  leur professeur d’histoire-géographie et éducation civique, Yannick Rioualen, ont rencontré la journaliste burundaise Diane Hakizimana dans le cadre de l’opération Renvoyé Spécial. 

Les Seconde 6 à la rencontre d’une journaliste burundaise réfugiée politique © L'Est Eclair

Les Seconde 6 à la rencontre d’une journaliste burundaise réfugiée politique © L’Est Eclair

Travaillant au Burundi en tant que journaliste-reporter et présentatrice à la radio et à la télévision, Diane Hakizimana a parlé de la situation politique et économique de son pays, mais surtout des conflits frappant le pays depuis son indépendance en 1962. Les étudiants ont pu échanger avec la journaliste burundaise sur son expérience de journaliste dans un pays classé 160/180 dans le classement de 2017 de Reporters sans frontières.

Une rencontre spéciale qui a marqué les esprits des jeunes élèves, à en croire leurs retours enthousiastes:

« J’ai appris plein de choses sur le Burundi et sur les conditions des journalistes dans ce pays  ».

« La liberté de la presse est fondamentale dans une démocratie  ».

« La situation des journalistes au Burundi est extrêmement difficile, ils sont souvent obligés de quitter leur pays pour sauver leur vie ».

« Le rôle des journalistes est d’informer la population des actions commises par l’Etat ».

« J’aimerais dire à tous les journalistes exilés de ne jamais abandonner leur combat et de toujours continuer d’être des voix critiques pour tout les gens qui n’ont pas la possibilité de dénoncer les injustices ».

« Le métier de journaliste est fondamentale pour que les citoyens puissent voter avec conscience ».

Veuillez retrouver le reportage de Canal32 en cliquant sur l’image ci-dessous:

 

 

 

 

 

 

Le mardi 30 mai 2017, la classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre d’Alençon (Académie de Caen), accompagnée par leur professeure documentaliste Céline Thiery, a visité la Maison des journalistes (MDJ) dans le cadre d’un partenariat privilégié. 

La classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre d'Alençon à la Maison des journalistes © Stefano LORUSSO

La classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre d’Alençon à la Maison des journalistes © Stefano LORUSSO

Pendant tout l’après-midi, les élèves ont pu échanger avec Hicham Mansouri – journaliste d’investigation marocain et résident de la Maison des journalistes –  et le photojournaliste de guerre syrien Zakaria Abdelkafi – ancien résident de la MDJ, aujourd’hui photographe pour l’AFP.

La classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre de Alençon avec les journalistes Hicham Mansouri et Zakaria Abdelkafi © Stefano LORUSSO

La classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre de Alençon avec les journalistes Hicham Mansouri et Zakaria Abdelkafi © Stefano LORUSSO

Les journalistes ont présenté aux élèves leur parcours personnel et professionnel. Hicham Mansouri a expliqué aux élèves les  règles fondamentales du journalisme, ses différents genres et ses problématiques de financement, tout en livrant des exemples d’enquêtes dont il était l’auteur au Maroc. Investigations qui lui ont d’ailleurs valu une peine d’emprisonnement de 10 mois et un procès, toujours en cours, pour « atteinte à la sécurité de l’État » aux côtés de journalistes et de militants des droits de l’homme .

Le photojournaliste Zakaria Abdelkafi a  lui parlé de son expérience de photographe de guerre engagé dans la documentation du conflit syrien. Originaire d’Alep, Zakaria Abdelkafi a couvert près de cinq années de conflit, des manifestations de la Révolution syrienne aux bombardements d’Alep. Arrivé en France, il a continué sa pratique de la photographie en se passionnant pour la couverture médiatique des manifestations à Paris. Il a ainsi pu expliquer la genèse de son désormais célèbre cliché pris lors des incidents opposants les forces de l’ordre à certains fauteurs de trouble lors du cortège parisien du 1er Mai. La photo représente un policier en flammes, touché par un cocktail molotov .

Les questions et les retours enthousiastes des élèves ont confirmé leur intérêt pour les médias et notamment pour les travaux journalistiques d’enquête et de guerre.

La classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre d'Alençon avec les journalistes Hicham MANSOURI et Zakaria ABDELKAFI © Stefano LORUSSO

La classe de Première ESB du Lycée Marguerite de Navarre d’Alençon avec les journalistes Hicham MANSOURI et Zakaria ABDELKAFI © Stefano LORUSSO

Découvrez cette rencontre racontée par l’Orne Hebdo, le 2 juin 2017 (au format pdf) en cliquant ici.

 

 

 

 

 

La Maison des journalistes a participé à la UP Conférence, le 23 mai 2017, intitulée  « Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? », en collaboration avec  le groupe SOS et le Crédit Coopératif à Nanterre (92). 

UP Conference « Journalistes :UP Conference « Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? » © Stefano LORUSSO le quatrième pouvoir en danger ? » © Stefano Lorusso

UP Conference « Journalistes : le quatrième pouvoir en danger ? » © Stefano LORUSSO

L’écrivaine tchétchène et ancienne résidente de la Maison  des journalistes (MDJ) Zara Mourtazalieva et le journaliste  d’investigation marocain, Hicham Mansouri, résident de la MDJ, ont échangé avec Luc Hermann, dirigeant de l’agence de presse Premières Lignes, et  Albéric De Gouville, vice-président de la Maison des journalistes, rédacteur en chef à France 24.

Les journalistes ont débattu sur l’état de la liberté d’information au Maroc et en Russie, respectivement classés aux  133ème et 148ème places dans le classement de la liberté de la presse, présenté par Reporters sans frontières en 2017. Ayant gagné cinq rangs par rapport au classement de l’année dernière, la France se trouve aujourd’hui en 39ème position.

En effet, les journalistes ont observé que dans des pays tels que la Russie et le Maroc,  la menace la plus grande à la liberté de la presse est représentée par le pouvoir étatique, mais qu’en France et en Europe, c’est la grande concentration des médias  au sein de groupes privés qui menace l’indépendance de la presse.

L’écrivaine tchétchène Zara Mourtazalieva a fait l’amère expérience de l’impossibilité de s’exprimer pour un professionnel des médias. Elle a a été emprisonnée en 2004 durant huit ans et demi, accusée de terrorisme.

L’écrivaine tchétchène Zara MOURTAZALIEVA © Stefano LORUSSOzalieva © Stefano Lorusso

L’écrivaine tchétchène Zara MOURTAZALIEVA © Stefano LORUSSO

Le lendemain des attentats du 4 mars 2004 à Moscou, elle tombe dans un piège. En pleine recherche des responsables de l’attentat, les forces de l’ordre russes placent 196 grammes de TNT dans son sac à dos. Conduite au commissariat, Zara Mourtazialeva sera emprisonnée. Elle avait vingt ans. Libérée en 2012, elle publie un livre sur son expérience dans les prisons russes («Huit ans et demi» de Zara Mourtazalieva, traduit par Galia Ackerman, éd. Books).

Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain, a été forcé à quitter son pays après avoir été emprisonné durant dix mois  à cause de ses enquêtes, notamment sur la surveillance électronique opérée par les autorités marocaines.

Le journaliste Hicham MANSOURI © Stefano LORUSSO

Il est actuellement poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Aujourd’hui il tient un blog via Mediapart et participe à de nombreux médias européens et du monde arabe. En attente de son procès, aux côtés de six autres militants des droits de l’Homme et confrères journalistes, Hicham Mansouri continue de dénoncer les dérives d’un pouvoir étatique qui refuse la liberté des contre-pouvoirs. Vous pouvez suivre le déroulé de son procès et le soutenir sur www.justicemorocco.wordpress.com.

Ci-dessous la vidéo intégrale de la rencontre réalisée par le Groupe SOS :

« Cette maison à une âme. Celle d’une France fraternelle, solidaire et nous sommes heureux de vous y rejoindre.» C’est ainsi que Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie, a consacré le partenariat privilégié qui unit désormais la Maison des journalistes à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Darline COTHIERE insiste sur l’importance de protéger la liberté de la presse et ceux qui la portent devant Michaëlle JEAN, Danièle OHAYON, co-fondatrice et présidente d’honneur de la MDJ, Richard FERRAND, vice-président d’En Marche!, Christophe DELOIRE, secrétaire générale de RSF et de l’assistance venue nombreuse ©J-F DEROUBAIX

Aux côtés de Darline Cothière, directrice de la Maison des journalistes, et de Michaëlle Jean, Hicham Mansouri, journaliste d’investigation, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF), et Richard Ferrand, Secrétaire général d’En Marche!, ont affirmé leur engagement pour la liberté de la presse et d’expression en France et à l’international à l’occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, le 3 mai 2017.

Michaëlle JEAN, Secrétaire générale de la Francophonie et Darline COTHIERE, directrice de la MDJ, aux portes de la Maison des journalistes, le 3 mai 2017 ©J-F DEROUBAIX

Découvrez ci-dessous le discours de Michaëlle Jean, Secrétaire générale de la Francophonie (ici pour la lecture) :

Des représentants de la diplomatie française et internationale, des personnalités du monde politique, les amis de la Maison des journalistes et de nombreux professionnels de l’information s’étaient réunis en cette journée pour évoquer avec gravité, mais aussi espoir la situation de la liberté de la presse dans le monde et des journalistes dans toutes les régions du monde. L’occasion aussi pour la Secrétaire générale de la Francophonie et sa délégation de visiter les locaux de l’association et de rencontrer quelques uns des journalistes exilés, actuels résidents de la MDJ.

Rencontre avec les journalistes résidents de la MDJ pour Michaëlle JEAN, aux côtés de Richard FERRAND, Secrétaire général d’En Marche!, et Romain NADAL, porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International ©Cyril BAILLEUL/OIF

Mauritaniens, syriens, afghans, turcs, marocains, burundais, irakiens, rwandais, yéménites ou ouzbeks, les habitants de la Maison des journalistes ont en commun l’exil, seule porte de sortie face à l’oppression, l’intimidation, la menace, la torture, la prison, la guerre et parfois, la mort. Parce que journalistes, ils sont devenus les cibles d’un pouvoir qu’il soit politique, ethnique ou religieux. Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain en exil poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’État » suite à ses enquêtes,  témoigne : « Jamais je n’ai imaginé que je serai, quelques années plus tard, un des résidents de la Maison des journalistes. C’est pour dire si on ne choisit jamais son asile ou comme le dit un proverbe marocain :  Aucun chat ne se sauve de la maison où se déroulent les festivités d’un mariage . […] En continuant nos combats en exil, non seulement nous restons fidèles à nos convictions et à nos causes, mais aussi et surtout nous lançons un message de défi à ces régimes autocrates et dictatoriaux. Un message qui dit que réprimer n’est pas et ne sera jamais une solution. […] La MDJ ouvre ses portes aux membres de la grande famille de la liberté de la presse et d’expression à travers le monde.».

Ci-dessous, le discours d’Hicham Mansouri, journaliste d’investigation marocain:

Les prises de parole ont toutes souligné la nécessité et l’urgence pour toutes les démocraties de garantir et d’entretenir ces libertés en protégeant les journalistes et les professionnels des médias. En France, alors que la campagne pour l’élection présidentielle a été marquée par des attaques répétées à l’endroit de la presse et de ses représentants, Darline Cothière, directrice de la MDJ, a tenu à rappeler que «la lutte pour le respect d’informer et plus largement la lutte pour le respect des valeurs fondamentales prennent tout leur sens dans les sociétés actuelles. […] Pour les journaliste persécutés, menacés, traqués, il faut un refuge. C’est toute l’essence de notre travail ici.», avant de se féliciter du nouveau partenariat conclu avec l’OIF : « Madame la Secrétaire générale, vous êtes ici chez vous ! Vous qui avez été journaliste, vous qui avez connu l’exil […], vous qui incarnez, à travers vos multiples fonctions et engagements, les valeurs de paix, d’ouverture aux autres, de tolérance.».

Retrouvez le discours de Darline Cothière, directrice de la Maison des journalistes :

Un combat juste et nécessaire, comme l’a souligné Christian Auboyneau, président de la Maison des journalistes dans sa prise de parole :

« Liberté et vérité. 

Le sujet d’aujourd’hui c’est certes la liberté de la presse dans le monde mais en fait, ce qui nous réunis aujourd’hui c’est la défense de la vérité qui n’est plus dans bien des pays un sujet de préoccupation !

Je vous propose donc un instant de remplacer le mot liberté par le mot vérité. 

Les journalistes sont  les garants de la liberté mais fondamentalement leur quête c’est la vérité et ils peuvent mourir pour cela.

La vérité pour nous journalistes c’est parler des responsables publiques corrompus, des scandales sanitaires, de l’oppression des citoyens, des privations de libertés, d’une planète en danger etc…

On doit parler de cette vérité là. C’est la mission des journalistes.

Or aujourd’hui dans les programmes et les propos politiques populistes, la vérité est absente. Ce n’est plus du tout une exigence.  Nous, journalistes, sommes attachés à cette vérité. C’est notre raison d’être. Nous en somme les garants. 

N’oublions pas que nous disons à nos enfants : dis la vérité ! 

Adultes, les journalistes prolongent cet engagement que nous avons pris, enfants.

Alors je vous dirais qu’aimer la liberté c’est aimer passionnément la vérité quitte à mourir pour elle, à être emprisonné pour elle, à se retrouver en exil pour elle, ici, à la Maison des journalistes.»

 

Retrouvez l’interview de Darline Cothière par RespectMag  ici en pdf.

Découvrez le résumé de cet événement, mis en image par Halgurd Samad (journaliste) et Zanyar Oomrani (JRI) pour la Maison des journalistes à l’occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, le 3 mai 2017 :