LES JOURNALISTES MEMBRES DU PROJET VOIX EN EXIL ONT ÉTÉ MIS À L’HONNEUR LORS DE L’INAUGURATION DE LA PREMIÈRE ÉDITION À LA GAÎTÉ LYRIQUE.

La première édition du projet « Voix en Exil » a été inaugurée à la Gaîté Lyrique, mettant à l’honneur des journalistes contraints de fuir leurs pays pour défendre la liberté de la presse. Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ce programme a été lancé par un consortium de quatre organisations : le CFI, La Maison des journalistes, Reporters sans Frontières et Singa, il offre aux lauréats un accompagnement pour reprendre leurs activités journalistiques en France, un havre pour ces défenseurs de la vérité en quête de nouvelles opportunités. 

Faire de la France l’une des principales terres d’accueil des journalistes en exil, tel est le moteur du projet dans lequel CFI, La Maison des Journalistes, Reporters sans Frontières et Singa s’associent. L’objectif est d’apporter une visibilité à ces défenseurs de la liberté d’expression, pour leur permettre de poursuivre ou reprendre leurs activités journalistiques. Quatre d’entre eux ont déjà été accueillis et accompagnés par la MDJ par le passé, et, huit lauréats de cette nouvelle édition y seront hébergés. La Directrice de la MDJ, Darline Cothière, explique ce qui a motivé l’engagement de l’association dans le programme : « Ce sont des journalistes porteurs d’une vaste expériences, mais se retrouvent confrontés à de multiples barrières. ».

« En Syrie, j’ai rapidement saisi l’importance cruciale des médias : il ne suffit pas seulement de voir ce qui se passe, il faut aussi le montrer et le raconter au reste du monde, car c’est ainsi que la vérité peut traverser les frontières. »

La presse a répondu présente au rendez-vous, offrant aux participants l’occasion de rencontrer leurs confrères et consœurs français et de partager leur histoire. Benoît Hamon, Directeur Général de Singa Global, souligne : « L’expérience et l’expertise de ces femmes et hommes sont un atout précieux pour faire de la liberté de la presse un pilier de la démocratie. ».Comme pour illustrer ces propos, le journaliste Syrien Shadi Matar explique : « En Syrie, j’ai rapidement saisi l’importance cruciale des médias : il ne suffit pas seulement de voir ce qui se passe, il faut aussi le montrer et le raconter au reste du monde, car c’est ainsi que la vérité peut traverser les frontières. ». Le Directeur de la diplomatie culturelle au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a réaffirmé par cette occasion l’engagement du ministère dans la lutte pour la protection des journalistes. 

La solidarité avec les journalistes exilés, rempart contre la désinformation et les ingérences malveillantes

Alors que le droit des citoyens à une information éclairée est de plus en plus menacé et que le nombre de journalistes contraints à l’exil ne cesse de croître, Antoine Bernard, Directeur du Plaidoyer chez RSF, souligne l’importance de la solidarité envers ces professionnels pour défendre l’intérêt commun à travers ces « antidotes à la désinformation, à la propagande et à l’ingérence étrangère malveillante. ».

« Ce programme est une opportunité précieuse pour poursuivre notre mission de journalistes en exil. »

La  journaliste afghane Halima Karimi connue pour ses travaux sur les droits humains et la corruption a été contrainte de fuir son pays suite à l’arrivée des talibans. Elle est intervenue lors de l’inauguration pour expliquer : « Ce programme est une bonne opportunité pour continuer notre travail de journalistes, nous permettre de créer des liens et démontrer au milieu de la presse que nous avons les outils et l’expérience nécessaire pour pouvoir faire du journalisme ici en France. ». En effet, pour les épauler dans leur travail journalistique, le projet s’étale sur six mois, à travers des ateliers et rencontres ainsi qu’un accès à des studios et du matériel pour leur permettre de reprendre leurs activités éditoriales et reconstruire leur réseau professionnel. En parallèle, la MDJ fournit un suivi social dans toutes les procédures. Après examen de leur travail, quelques initiatives individuelles ou collaboratives bénéficieront d’une bourse. Le programme se développera au fil de l’accueil successif de quatre promotions jusqu’en mars 2027.

Par Juliette RIBOT-IUNG

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