LES JOURNALISTES DE LA MDJ SE RENDENT AU PANTHÉON
Le lundi 21 mars, une délégation de journalistes de la Maison des journalistes, originaires de Syrie, Kurdistan, Tunisie, Irak et de Guinée, a eu l’occasion de visiter l’un des joyaux de la capitale : le Panthéon.
Un temple de la République
L’excitation était palpable alors que le groupe entamait l’ascension des escaliers menant à la coupole du Panthéon. Construit par l’architecte Jacques-Germain Soufflot au XVIIIe siècle, ce monument emblématique de Paris captive par sa grandeur et son architecture unique. Le monument emblématique a eu une histoire complexe, depuis son édification en tant qu’église dédiée à Sainte-Geneviève jusqu’à sa transformation en temple républicain, devenant ainsi le lieu de sépulture de grandes figures françaises.
À l’intérieur, les tombes d’éminents personnages tels que Voltaire, Rousseau, Victor Hugo et Émile Zola n’ont pas laissé les journalistes indifférents. Ce lieu chargé de symboles a offert aux journalistes une réflexion sur l’héritage culturel et intellectuel de la France, ainsi que sur les idéaux républicains qui y sont célébrés.
Panthéonisation des Manouchian : un symbole nécessaire
Le 21 février dernier, Missak et Mélinée Manouchian sont entrés au panthéon. Arméniens ayant fui le génocide en Turquie, ils arrivent en France avec des idéaux forts. Communistes, Manouchian et ses camarades sont familiers de l’oppression et voient clair dans l’absurdité de la guerre : « je n’ai aucune haine envers le peuple allemand » proclame-t-il dans une ultime lettre qu’il adresse à son épouse.
Dans les entrailles du Panthéon, une exposition poignante rend hommage à ces hommes et femmes, étrangers, qui se sont battus pour défendre un idéal transcendant les frontières. Plongeant les visiteurs dans un rouge intense et solennel, l’exposition revient sur l’histoire et les actes de résistances de ces héros, dont l’affiche teintée de rouge, qui a été pensée pour happer les passants et les inciter à la délation, leur a rendu une postérité plus grande encore.
Ce récit n’est pas sans rappeler les histoires des journalistes eux-mêmes, avec lesquels il y a forcément un certain écho. La problématique de l’exil étant étrangère à beaucoup, il est impératif de se rappeler que ces personnes venues de tous pays et horizons ont participé à la grandeur de ce pays, hier comme aujourd’hui. L’héritage laissé par ces personnes illustres, les Manouchian en tête, nous oblige vis-à-vis de l’histoire. En perpétuant leur mémoire, nous nous engageons à construire un avenir où la tolérance et la fraternité ne sont pas de vaines aspirations, mais des réalités palpables.
Par Valentin Koprowski